Le budget du Grand Cahors

Pas d’augmentation des taxes du Grand Cahors. Une bonne nouvelle tempérée par Jean-Luc Maffre en conseil communautaire. Jean-Marc Vayssouze a répliqué avec fermeté.

Le budget 2017, chapitre clé à l’ordre du jour du conseil communautaire du Grand Cahors qui s’est tenu lundi soir à l’Espace Bessières, a occupé l’essentiel des débats où chacun est resté, en toute logique, dans son rôle de pédagogue, d’opposant et de capitaine du navire.

Le pédagogue, c’est Daniel Jarry, rapporteur du budget.

Il a rassuré son auditoire.

«Nous avons maintenu en 2016 un bon niveau d’investissements (9,4 millions d’euros) en activant un peu plus de 4 millions d’euros d’emprunts, mais en profitant de taux particulièrement bas. Le résultat de clôture de l’exercice 2016 nous donne une épargne nette de

1 M€ qui aurait pu être plus importante sans la baisse de la DGF (Dotation globale de fonctionnement)», déclare-t-il.

«Nous allons pouvoir respecter nos orientations budgétaires (services publics, éducation, voirie, culture…) sans augmentation d’impôts», annonce-t-il.

Dans ce bateau qui maintient son cap et où la bonne nouvelle est donc «le 0 % d’augmentation des taxes», Jean-Luc Maffre (LR) n’a pourtant pas hésité à aller à l’abordage.

L’élu de l’opposition considère que «si les taux n’augmentent pas, c’est parce que leur niveau est déjà élevé comme la taxe d’habitation qui se situe à 16,55 % à Cahors».

«Au pied du mur» ou pas ?

Ensuite Jean-Luc Maffre a suggéré de «diminuer le nombre d’agents» (lire ci-contre) pour réaliser des économies : «Nous verrons bien jeudi en séance du conseil municipal que le compte de la ville est du même acabit. Je n’aimerais pas être à votre place», lance-t-il à Jean-Marc Vayssouze. «Alors, n’essayez pas d’y venir» rétorque le président du Grand Cahors avant de réaffirmer sa volonté budgétaire. «Nous avons la chance d’avoir une collectivité saine. Ceci nous a permis de ne pas activer le levier fiscal. Tout cela malgré un contexte plus mauvais que les autres années», justifie-t-il face à Jean-Luc Maffre. Ce dernier venait d’ajouter : «Vous êtes au pied du mur». Jean-Marc Vayssouze tente, à l’inverse, d’avoir une vision au-delà du mur afin d’ouvrir des perspectives.


«Nous ne réduirons pas les effectifs du Grand Cahors»

Avec 31 millions d’euros de recettes et 27 millions en charges de fonctionnement, en 2016, Daniel Jarry prévoit de boucler un budget 2017 sur les mêmes valeurs. De son côté, soucieux de clarifier une situation qualifiée de «trouble» par l’opposition, Jean-Marc Vayssouze, en capitaine, a été ferme et prudent. «Nous ne savons pas à l’avance quel sera le niveau de la DGF. Avec les élections qui approchent, nous ne savons pas non plus quel programme sera appliqué. Nous espérons que cela aura des incidences positives. Je me battrai pour cela». Puis il enfonce le clou en donnant une leçon de droit social à ses détracteurs : «Nous ne réduirons pas les effectifs du Grand Cahors. ça ne marche pas comme ça ici. On n’est pas dans une entreprise qui réalise des licenciements économiques. Vous allez m’expliquer comment nous ferions fonctionner les services publics aux quels sont très attachés les Français», s’agace Jean-Marc Vayssouze face au Filloniste Jean-Luc Maffre. Il conclut : «Nous travaillons en bons pères de famille avec la volonté de continuer à investir sur ce territoire. Nous finissons l’auberge de jeunesse. Nous continuerons à être mobilisés pour la voirie et nous engageons le projet du chenil. C’est dans un esprit de solidarité et de services au public que j’aborderai les années qui viennent».


«Il faut diminuer le nombre d’agents»

Les dépenses de fonctionnement du Grand Cahors ont été, lundi, pointées du doigt par les élus de l’opposition. Jean-Luc Maffre et Brigitte Rivière ont tenu à souligner que «ces dépenses ont augmenté de plus de 7 % par rapport à 2015, pendant que les recettes n’ont augmenté que de 1 %. Le remboursement des emprunts absorbe 70 % de l’excédent dégagé. Les nuages s’accumulent. Petites économies. Pas de changements majeurs» analysent-ils. «En 2017, le Grand Cahors sera en perte de 584 000 € et en 2018 puis 2019 le déficit sera multiplié par 4», prévoient les deux élus des Républicains. «L’effectif s’est accru de 17,7 % entre fin 2017 et fin 2013 avec 332 agents. L’effectif de la ville de Cahors étant de 288 personnes (fin 2016) est-il raisonnable de gérer un ensemble de 45 000 habitants avec plus de 700 personnes ?» demandent-ils en proposant leur solution : «Il faut diminuer le nombre d’agents».