Le Grand Cahors veut créer un espace-test agricole

Le Grand Cahors fonde beaucoup d’espoir dans la filière «maraîchage» en vallée du Lot. L’agglomération veut relever le défi de créer une exploitation maraîchère à Arcambal, pour faciliter l’installation de jeunes. Elle serait une sorte d’incubateur ou de pépinière d’entreprises agricoles.

On pourrait l’appeler ferme expérimentale, mais Francesco Testa préfère parler d’espace-test agricole initié par le Grand Cahors, dans le cadre de la Carte blanche donnée par l’Etat au territoire.

Le vice-président de l’agglomération en charge de la restauration collective et des circuits courts revient sur ce dossier qui emboîtera le pas dès 2020 à la légumerie réalisée par la collectivité et mise en service en novembre 2016. Rencontre.

Sur quoi repose l’initiative d’un espace agricole expérimental ?

L’idée initiale était de redonner sa place au maraîchage sur notre territoire, dans le cadre du «Projet alimentaire territorial» soutenu par l’Etat. Nous avons donc identifié des zones potentielles de maraîchage dans le cadre du PLUi, pour retenir au final la commune d’Arcambal.

Avec nos partenaires que sont la Chambre d’agriculture du Lot, le lycée des territoires du Montat, le centre d’apprentissage, les associations, etc., nous avons acté un principe d’agro-écologie, c’est-à-dire un projet de maraîchage sans intrants et basé sur une agriculture de proximité qui s’appuierait sur du foncier agricole et une exploitation à reprendre, suite à un départ en retraite.

En quoi consiste cette expérimentation ?

Nous commencerons sur la base d’une location des terres et des équipements pour permettre à un, voire deux diplômés, du lycée des territoires et du CFA de se lancer, en s’installant. Durant deux ans, ils seront à même d’expérimenter leur activité, de travailler leur projet de maraîchage, et de profiter d’une mise en réseau local pour faciliter les débouchés commerciaux de leur production – vers la légumerie notamment –, tout en préparant leur installation future sur d’autres parcelles déjà identifiées en vallée du Lot. Ce site test est donc une étape pour eux ; mais aussi pour les partenaires, susceptibles de la dupliquer sur d’autres communes, si cela fonctionne et de la moduler.

Pourquoi le Grand Cahors a-t-il pris la main sur cette initiative innovante ?

Notre volonté est de redynamiser la production maraîchère, de mettre en synergie les acteurs de cette filière pour faciliter son développement. Nous avons sur notre territoire un potentiel énorme pour nourrir les Toulousains situés à 80 km du Lot. C’est aussi un moyen de lutter contre la déprise agricole.

Le Grand Cahors a une vision globale qui prend en compte la totalité de la filière : de la production aux débouchés. La légumerie est un atout, elle a besoin de plus de quantité et de plus de diversité. On pourra imaginer aussi, demain, une entreprise de transformation.

Enfin, pour l’instant, nous rentrons dans la phase juridique et administrative du projet. Début 2020, nous devrions être en capacité de lancer cette ferme expérimentale.

Propos recueillis par Laetitia Bertoni La Dépêche