Le jardin-forêt de Cabessut ou le projet de l’autonomie alimentaire sur Cahors

Le jardin-forêt de Cabessut à Cahors avec une superficie de 8 000 m permet d’envisager un projet d’autonomie alimentaire. Un lieu de vie et d’échanges.

Au jardin-forêt, situé dans le quartier de Cabessut, à Cahors, sur une superficie de 8 000 m2, l’association « Autonomie Alimentaire Cahors » fédère 55 adhérents, plusieurs dizaines de bénévoles, des citoyens, des jeunes… autour du respect de la nature, de l’autonomie alimentaire. 1 200 personnes suivent leur page Facebook.

Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs intervenants, pour bien comprendre le fonctionnement de cette « campagne » au cœur de la ville de Cahors.

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Comme l’explique Manuel, unique salarié de l’association à temps partiel, le but de cet espace est de recréer les conditions d’une forêt, avec des petites parcelles potagères et arborées, dessinées par des chemins, des petites clairières potagères, où sont associées plusieurs plantes, afin d’éviter les maladies, de permettre une croissance homogène. Avec la partie potagère, clôturée, mais ouverte tous les jours, et une partie forêt, libre, c’est toute une diversité d’espèces qui sont plantées, parmi les 7 000 essences alimentaires.

Financement

L’association a reçu un financement de 10 000 € de l’État, via la DDT, pour ce jardin-forêt, afin de financer les clôtures, les plants, l’abri… tout en sachant que l’équipe récupère l’eau de pluie, avec les toitures des voisins volontaires et avec les mares, se sert de déchets verts de la collectivité pour pailler, en vue d’humidifier le sol. Pour Manuel, le jardin-forêt de Cabessut a une vertu thérapeutique, socialisante, créant de l’intergénérationnel, en donnant du sens à la vie. Les aliments du jardin sont partagés entre les participants. Il est possible de parrainer un arbre, afin de suivre son évolution. L’association, qui fonctionne en collectif, et qui reçoit tous les mercredis des jeunes de l’IME Gényer, entend travailler avec les habitants du quartier de Terre-Rouge, en créant des partenariats avec les écoles du secteur. Pour cela, ils ont candidaté à l’appel à projets de la Politique de la Ville.

70 arbres plantés d’ici avril

Claire, bénévole active, est une des co-fondatrices de l’association, faisant dans le cadre professionnel des formations en jardins-forêts, pour « la forêt gourmande ». Au sein du jardin-forêt de Cabessut, en cette période, avec d’autres bénévoles, elle fait le paillage des arbres, en vue de limiter l’arrosage et d’enrichir le sol. Jusqu’à avril, les bénévoles vont planter 70 nouveaux arbres d’une soixantaine d’espèces différentes, ainsi que des plants, à l’instar du chou perpétuel, de la consoude ou du groseillier. Les 500 arbres plantés à ce jour, sont issus des 7 000 espèces alimentaires existantes, car l’un des objectifs de ce jardin-forêt de Cabessut, selon Claire, est d’accroître la diversité de ce que l’on mange. Au sein de cette forêt, qui est « naissante », à terme, plus on avancera, plus les arbres seront grands. Comme plants, on y trouve le pommier du Kazakhstan, résistant aux maladies, le pois de Sibérie ou l’asiminier.

Jardin forêt : un lieu de vie

Ce jardin-forêt est pour Claire, professionnelle du domaine par ailleurs, un lieu de démonstration, de participation, et de lien social, à mi-chemin entre le parc public mis à disposition par la mairie, et le jardin partagé. Claire rappelle que chacun participe, suivant son temps disponible. Certains viennent quasiment tous les jours, pour entretenir, pailler, planter…, d’autres tous les week-ends, d’autres soutiennent le projet en venant une fois par trimestre. Outre les plantations et le paillage, comme le rappelle Claire, les autres activités du moment consistent à finaliser les gros travaux du site, soit le préau, l’abri en bois, les clôtures, et les mares, qui seront entourées de pierres d’Occitanie Pierres. Outre les bénévoles, Claire rappelle qu’Autonomie Alimentaire Cahors reçoit des visiteurs au sein du jardin-forêt de Cabessut à l’instar d’autres associations, des groupes d’élus de communes voisines. Ils ont reçu un chantier international de jeunes, ainsi qu’une centaine de collégiens d’Olivier de Magny.

Implication de bénévoles

Autre bénévole, Christelle, aide-soignante, ayant vécu la crise du Covid, a pris conscience qu’il fallait retourner à la terre. Habitant le quartier, elle se rend régulièrement sur le site, ce depuis qu’elle est bénévole, depuis janvier 2022. Elle suit la préparation des semis, au sein des serres municipales, qui sont aussi bien des vivaces, comme l’artichaut, que des fleurs comestibles, ou des légumes, à l’instar des poivrons, des aubergines ou des betteraves (comme le souligne Manuel, il y a un projet de travailler, avec les serres de l’hôpital de jour de Cabessut), suit sur site les plantations, la préparation des sols, en permaculture. Elle vient pour participer, apporter son expérience de vie, en créant du lien social, en nouant des contacts avec les habitants du quartier de Terre-Rouge. Pour elle, c’est un lieu propice aux rencontres.

Julien, bénévole actif, est devenu passionné du Vivant, en mars 2020. En tant qu’ancien géomètre, il a apporté ses compétences au collectif, en délimitant le terrain. Avec Claire, Manuel, Christine, une autre bénévole, il a contribué à réaliser les plants. Le collectif lui permet d’apprendre, dans le domaine de la permaculture, d’enrichir ses connaissances, de savoir réaliser des greffes…

Rendez-vous le dimanche après-midi

« Autonomie Alimentaire Cahors » donne rendez-vous à toutes et à tous, tous les dimanches à 14 h, et plus tard, en été, au jardin-forêt, référencé « jardin-forêt communal de Cabessut » sous Google, pour avancer dans le projet, planter, réparer, construire, mettre en place les indications sur les noms des plants et des arbres, à partir de canettes recyclées. L’ensemble suivra le principe de la canopée, avec des vivaces, des arbustes, des arbres de toutes hauteurs.

L’association continue d’œuvrer à l’Agora d’agriculture urbaine sur les allées Fénelon, son premier projet, où rendez-vous est donné aux bénévoles tous les mercredis à 15 h 30.

« Autonomie Alimentaire Cahors », collectif apolitique, non confessionnel, entend fédérer autour du Vivant, de notre rapport à la Nature, ce quel que soit son âge ou son milieu, chacun enrichissant les savoirs de l’autre, avec ses compétences et ses savoirs propres.

Contact : Association « Autonomie Alimentaire Cahors », le prix de l’adhésion est libre. Page Facebook « Autonomie Alimentaire Cahors (46) ». Site : https ://agora-agriculture-urbaine-46.jimdosite.com/

Source : actu.fr