Le jour où j’ai rencontré l’igue
C’était au cours d’ une marche du vendredi après-midi organisée par Natenpa. De celles où l’on avance sous le charme des murets en pierres sèches du causse.
Cette fois-ci j’ai rencontré une igue ! Et pas n’importe laquelle. La 2ème sur la liste des igues de classe II, la première étant le gouffre de Padirac…. ) Bon ce n’était pas Padirac quand même… Mais Classe II parce qu’elle est profonde de 295 m selon l’encyclopédie Wikipédia qui fournit à qui le demande, la liste des cavités naturelles les plus profondes du Lot.
Vu que plaine en occitan se dit plana et lande grèze, tout naturellement cette igue qui se trouvait près du lieu dit qui réunissait ces 2 caractéristiques s’est faite appelée l’igue de « Planagrèze »
Mais comment ça nait une igue ?
J’avais une petite idée depuis le temps que j’entends le mot « karstique » sans savoir précisément ce que ça signifie. Alors, direction le net où je lis :
« Les eaux de pluie qui tombent sur le causse ne circulent pratiquement pas à la surface : elles s’y infiltrent et vont rejoindre les innombrables circulations d’eaux souterraines qui parcourent les profondeurs du massif calcaire.
Or l’eau de pluie est chargée en dioxyde de carbone, ce qui lui permet de dissoudre le calcaire. La disposition et le fonctionnement des circulations souterraines du système karstique font qu’en certains endroits, l’eau peut s’accumuler et y stagner un certain temps avant d’être renouvelée.
Le résultat ? C’est qu’il se forme alors, par dissolution du calcaire, une cavité de plus en plus grande, dont le plafond remonte progressivement tandis que la surface topographique descend par érosion, jusqu’à ce que l’épaisseur les séparant soit assez faible pour que la voûte s’effondre. Et la cavité s’agrandit dans toutes les directions horizontales, ce qui explique la forme circulaire ou ovale du trou ainsi formé.
Petit lexique
Karst, système karstique : un karst est un massif rocheux généralement calcaire, creusé de nombreuses cavités et parcouru par un réseau hydrographique essentiellement souterrain (le système karstique). »
Justement au fond de mon igue coule une rivière (à 110 m de profondeur) qui ressort vers la résurgence de Saint-Sauveur, près de Rocamadour. Et puis plus bas, sous la rivière, un lac. On peut y naviguer en bateau mais à condition d’être spéléologue. Simples marins d’eau douce s’abstenir.
Revenons à nos moutons ….
Côté pratique, le mot igue est valable au scrabble. D’aucuns (des occitans) disent qu’il viendrait de iga = eau d’autres (des rouergais…) de iga = ravin).
C’est à votre guise. Je n’ai pas creusé. C’était déjà assez profond. comme ça.
Le gardien de l’igue….