Le papa dans l’art

Photo: Picasso

Autant les représentations de la mère et l’enfant sont innombrables dans l’art autant les représentations père-enfant sont rares.

Nous avons fait une recherche, voici quelques résultats:

La paternité et son évolution en Europe du XIXe siècle au XXIe siècle

En Europe, entre la Révolution française et 1960, selon l’historien Peter Hallama, l’histoire de la paternité est constituée d’une longue période avec des rôles bien différents entre hommes et femmes — le père étant à la fois « pater familias » et souvent hors de la maison du fait de son travail — période toutefois marquée par de plus en plus d’interventions des États dans certains domaines de la vie familiale, suivie d’une rupture dans les années 1960 avec davantage d’égalité entre eux et une modification de leurs statuts et rôles, avec des « nouveaux pères » présents et actifs auprès de leurs enfants7.

En Europe, au début du XIXe siècle, le Code civil napoléonien de 1804, adopté dans plusieurs pays, rétablit le rôle du père chef tout-puissant de sa famille7. Toutefois, les décennies suivantes voient les États apporter des modifications à ce statut7. C’est le cas dès le mariage devenu un acte civil et non plus seulement religieux (dès la Révolution française en France, 1875 dans l’Empire allemand, 1917 en Russie)7. Des lois concernant la protection de l’enfance sont adoptées ; certaines touchent aussi aux statuts de l’autorité paternelle ou l’autorité parentale, selon les pays7. L’intérêt de l’enfant lui-même est davantage pris en compte et, par exemple, les enfants légitimes et naturels sont mis sur un pied d’égalité vis-à-vis de leur père (en 1915 en Norvège, 1918 en Union soviétique, 1972 en France)7. De plus, les États mettent en place la scolarisation universelle et obligatoire, ce qui diminue l’influence du père quant aux savoir-faire et à l’orientation professionnelle7. Les autres changements sociétaux, tels ceux relatifs à la révolution industrielle et à une culture marquée par une vision romantique de la mère, affaiblissent aussi dans les milieux bourgeois le rôle autrefois tout-puissant du père7. Cependant, certaines classes de la société ont moins cette vision du père « pater familias » et de la femme recluse dans son foyer pour veiller sur la maisonnée et les enfants : dans les milieux ouvriers, ces dernières travaillent, tout comme les hommes7. En ce qui concerne les milieux paysans, les historiens connaissent peu les répartitions des rôles familiaux, avec souvent au moins trois générations sous le même toit, et les relations pouvaient y être elles aussi différentes de celles de la famille parents-enfants des classes moyennes7.

Après la Seconde Guerre mondiale, les sociétés européennes se démocratisent davantage et le père est plus associé à l’idée de cette transition démocratique ; il perd la symbolique de toute puissance qui pouvait être reliée aux régimes autoritaires et aux violences de la première moitié du XXe siècle7. Dès 1945 en Allemagne et dans les années 1960 avec les mouvements liés à la jeunesse, l’idée de paternité « douce » est présente ; dans la loi, l’« autorité paternelle » devient l’« autorité parentale » (dès 1949 en Tchécoslovaquie, 1950 en Allemagne, puis 1970 en France ; et en 1980, elle devient « soin parental » en Allemagne de l’Est)7. La deuxième vague du féminisme marque les années 1960-1970 avec notamment la revendication de l’égalité des genres au sein de la famille ; ceci mène à de nouvelles mesures législatives en faveur de celle-ci, dont les différentes formes et déclinaisons du congé de paternité (dès 1974 en Suède) qui viendront par la suite : droit au congé de paternité, quotas de congés parentaux réservés au père, bonus s’il y partage du congé parental7. À cette époque, la société voit aussi les salles d’accouchement des hôpitaux accueillir plus souvent des pères, et des manuels de puériculture lui donnent davantage de place, le sollicitant par exemple pour le soin de l’enfant dès sa naissance7. De la division nette des rôles selon les genres, on passe à une égalité entre eux ; toutefois, ces changements sont aussi accompagnés de résistances, notamment liées à des craintes et de l’inertie : répartition des tâches domestiques, regards sur les liens parent-enfant et question du lien père-enfant par rapport à celui mère-enfant, idée de la « figure paternelle forte » du passé revue en lien avec la profession et la sphère publique, peur d’une « perte d’une prétendue virilité »7.

Depuis les années 1970, les familles en elles-mêmes prennent des formes diverses, notamment lorsqu’il y a rupture du mariage et du couple parental7. Par ailleurs, les questions des pères seuls avec la charge de leur famille existent depuis bien longtemps, notamment si l’on considère le veuvage7. Peter Hallama note que sur plusieurs décennies, en Union européenne, le taux de famille avec « monoparentalité » masculine s’est haussé jusqu’à 15 % des familles monoparentales7. Dès les années 1980, un autre enjeu politique et médiatique apparaît avec l’homoparentalité, celle-ci étant encore source de débats sur certains sujets, notamment autour de l’adoption ; celle-ci est légale pour 17 pays d’Europe en 20187. Des auteurs célèbres ou leurs enfants ont parfois témoigné de leurs expériences de vie, tels l’écrivain français André Gide (1869-1951) ou le fils cadet de l’écrivain irlandais Oscar Wilde (1854-1900)

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