Le point sur la situation de l’épidémie et de la vaccination

Photo: Julie Senger, déléguée départementale de l’ARS du Lot

La menace d’un reconfinement est-elle en train de s’éloigner ou est-ce juste un répit prolongé ? La question n’est pas tranchée à Paris, que dans le Lot la situation continue de se dégrader doucement.
Ce matin, Julie Senger, directrice départementale de l’ARS, faisait le point pour les lecteurs de La Dépêche du Midi.

Comment évoluent les chiffres de l’épidémie ?
Le taux de positivité sur les tests est de 5,1 % alors qu’il avait atteint les 7 %, le 21 janvier. Depuis le début de l’année, on observe ces oscillations, mais on reste sur une tendance générale à la hausse. Pour le taux d’incidence qui est de 124 personnes positives pour 100 000 habitants, on constate aussi cette augmentation. Il faut bien sûr nuancer, ce taux reste bien inférieur au taux régional (N.D.L.R. : 207,7).
Comment interpréter ces chiffres pour le Lot ?
Ils sont un signe clair que notre département connaît une circulation active du virus. Tout le territoire est concerné, il n’y a pas une zone plus marquée qu’une autre. En effet, aucun secteur n’est en recrudescence avec une chaîne de contagion qui se propagerait.
Mais notons tout de même que nous avons deux clusters en cours actuellement dans les établissements de santé : l’un à l’hôpital de Cahors (11 professionnels sur 82 dépistés), l’autre à l’Ehpad de Martel qui a procédé à sa 6e campagne de dépistage. Sur ce site pour personnes âgées dépendantes, on dénombre 87 soignants et résidents qui ont contracté le virus au cours de cette période de contamination. (N.D.L.R. : le nombre de personnes encore positives dans la structure est très bas désormais).
Enfin, une douzaine de situations en établissements ou unités de santé sont suivies de façon particulière dans le Lot, pour un à deux cas positifs. Preuve là encore que le virus circule activement.

« 6 000 Lotois ont été vaccinés. Nous recevons 2 300 doses par semaine. »

Y a-t-il une tension hospitalière ?
Il n’y a pas d’augmentation de patients dans les unités Covid des hôpitaux de Figeac, Gourdon et Cahors ; l’impact du coronavirus n’est pas neutre cependant lorsqu’il touche des soignants. De même que le virus se propage au sein de la population, il circule au sein des hôpitaux. Il faut donc tenir compte de cet impact sur les professionnels de santé et de la criticité sur l’organisation médicale. Pour l’instant, nous n’avons aucune situation complexe, de tension à gérer sur le Lot, mais ce ne serait pas étonnant d’observer ce type de situation dans les jours qui viennent. Ce qu’il faut c’est circonscrire les choses.
Qu’en est-il du variant britannique ?
Pour l’instant, sa présence n’est pas confirmée dans le Lot. Nous avons réorganisé le dépistage avec les laboratoires et l’ARS pour contrôler ces variants.

La livraison de quantité plus importante du vaccin Pfizer et l'arrivée du vaccin AstraZeneka devraient permettre d'accélérer la vaccination dans le Lot.
La livraison de quantité plus importante du vaccin Pfizer et l’arrivée du vaccin AstraZeneka devraient permettre d’accélérer la vaccination dans le Lot.

Pour ce qui est de la vaccination, où en sommes-nous ?
6 000 Lotois ont été vaccinés. Depuis la semaine dernière, nous débutons la 2e injection sur la base d’un délai de 21 jours dans les Ehpad et de 28 jours pour les autres publics.
Nous recevons 2 300 doses par semaine, chacune représentant 6 vaccins. C’est une quantité a minima, puisque nous attendons des livraisons complémentaires pour abonder nos dotations. La visibilité se dégage de jour en jour avec une augmentation des quantités pour Pfizer et le vaccin d’AstraZeneka qui va arriver. Nous travaillons déjà sur une organisation territoriale, en nous appuyant sur les quatre centres hospitaliers de vaccination, et les 10 centres territoriaux, conjointement avec les professionnels libéraux. Dans un premier temps, il s’agira d’augmenter les créneaux de vaccination et ensuite de voir s’il y a besoin d’étoffer notre maillage.

Laetitia Bertoni La Dépêche