Le retour à l’école à Peyrilles

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OUF ! Voici le mot de la maîtresse interrogée lors de la reprise des activités scolaires. Pour tenter d’y voir plus clair nous l’avons interviewée afin de recueillir ses premières impressions…

Qu’en est-il de la mise en place et du respect des mesures barrières ?

Nous sommes opérationnels. Les règles de distanciation sont respectées. Le protocole appliqué à la lettre. Les enfants s’y conforment volontiers ainsi que les parents qui tiennent le bon discours. Tout est fait pour rassurer, protéger et tenter de retrouver un peu de sérénité.

Dans les faits, l’effectif total classe entière est de 19 élèves, ramené à 5 cette semaine et 7 la semaine prochaine à raison des CM2 le lundi et jeudi et des CM1 le mardi – vendredi. Cependant nous sommes flexibles et quelques enfants dont les parents font partie du personnel soignant seront là aussi.

Ce n’est pas la place qui manque ! En milieu rural nous ne sommes pas limités par l’espace. Nous pouvons investir aussi la cantine ainsi que la place du village désertée pour étendre par exemple nos activités découvertes l’après-midi avec Sylvie.

Les masques des enfants ne sont pas toujours adaptés mais on a la chance à Peyrilles d’avoir reçus des kits spécialement confectionnés pour les enfants et donc ajustés à leur mesure. L’académie de Toulouse a doté les enseignants de matériels adaptés à l’accueil des enfants, le département du Lot, la CCQB et les bénévoles du village y ont également veillés. Qu’ils en soient tous remerciés !

Au regard des chiffres, on note qu’il y a peu d’enfants, pourquoi selon vous ?

Par Peur

Par Manque d’information bien qu’une note ait été adressée par la mairie à tous les foyers d’enfant scolarisé.

Par facilité, car les cours n’ont lieu que deux jours par semaine et il faut s’adapter aux horaires de reprise du travail

Parce que le ramassage scolaire et la cantine n’étaient pas assurés jusqu’alors. Ils le seront à partir de ce lundi 18 mai.

Quel est le mode de fonctionnement adopté :

Il y a école le matin en présentiel avec la maîtresse remplaçante de Valérie HABERT a qui nous souhaitons un très bon rétablissement. C’est Cécile COMBALIER qui prend en charge la classe le matin puis en visio conférence avec le groupe classe restant depuis sa maison l’après-midi. Cécile est rattachée à l’école de Labastide-Murat. Elle est enseignante itinérante sur le secteur et a déjà travaillé à l’école de Peyrilles

Quelles sont selon vous les limites du travail à la maison :

Internet bug parfois, certaines personnes habitent en zone blanches, ou ont encore un faible voire pas de débit. Pour certains, le matériel informatique fait défaut. Certains ne sont pas équipés d’imprimante ou en panne de cartouche d’encre. L’école prend alors l’impression en charge mais cela diffère un peu le travail des enfants qui sont alors décalés.

La plupart des parents travaillent et ne peuvent pour certains pas consacrer de temps au suivi des devoirs de leurs enfants.

Il y a aussi des parents qui auraient du temps mais éprouvent des difficultés à encadrer leur enfant pour les devoirs. De plus, les enfants n’adoptent pas le même comportement qu’en classe. C’est le poids de l’institution ! Les notions ou méthode ont également beaucoup changées !

Dans quel état d’esprit retrouvez-vous les enfants ?

Dans tous les cas, le retour à l’école n’est pas une punition !

Les rires des enfants sont de retour et avec eux la vie du village.

L’envie de se retrouver est très importante pour les enfants qui appartiennent à un groupe social du même âge qui a les mêmes préoccupations. Le monde des adultes n’est pas le leur. Tout est question de code ! Les parents soufflent et les enfants aussi…

Le travail en classe est plus concentré, plus calme du fait du faible effectif. Ils sont contents de revenir à l’école où ils ont un interlocuteur privilégié qui peut vraiment revenir sur des notions particulières qui n’auraient pas été comprises ou qui auraient besoin d’être revues.

Pas traumatisés, ils savent très bien ce qu’il se passe et respectent le protocole sanitaire qui leur est imposé. Le retour à l’école libère la parole et permet une trêve avec le pouvoir médiatique et les propres peurs (légitimes) des parents involontairement transmises par mimétisme à leurs enfants.

Jessie