L’économie et la culture paysanne au 19° siècle .

Sylvie Marroux s’est inspirée de son article: Les maisons paysannes traditionnelles du Quercy Blanc à Villesèque Lors de sa conférence à Cahors sur la maison rurale traditionnellemaison quercy2

Témoins de la culture paysanne et de l’économie du XIXe siècle, la maison rurale traditionnelle peut être définie comme écologique.

C’est ce qu’a démontré Sylvie Marroux à partir des photos et des visites qu’elle a faites auprès de 23 maisons du Quercy. Elle a travaillé sur la période 1850-1890, apogée de la paysannerie qui a profité du passé et intégré le progrès. « En Quercy, la société est stable, le travail se fait en famille, la conjoncture est bonne. En 1880, une barrique de vin de 220 litres de Cahors rapporte autant que la solde annuelle d’un gendarme. Les paysans ont le sens de l’économie, on utilise le troc, l’échange, et les sous sont gardés pour le docteur ou pour acheter des terres. Les artisans-techniciens apprennent le métier sur place avec les anciens. Les maisons, très abouties, vont être faites en fonction des besoins, du paysage, avec la pierre de la carrière la plus proche. Elles sont adaptées et fonctionnelles pour ceux qui l’habitent. Les ouvertures sont rares, les murs sont épais, 80 cm d’épaisseur, pour la solidité mais aussi pour l’isolation. Devant la porte d’entrée, une treille est plantée elle garantit l’ombre en été. Le paysan quercynois remplace la force et l’argent par l’ingéniosité. Les plafonds bas, le cantou, le cendrier, la niche à sel, les voûtes de la cave à vin, le grenier aéré, le sécadou sont des fonctionnalités pensées qui permettent la survie. La maison est le cocon de la vie, on y naissait, on y mourait, il y avait un rapport affectif, un sentiment de protection contre le chaud le froid ou le mauvais œil ! Le choix de l’implantation n’était pas dû au hasard, on la construisait à l’abri du vent du Nord Ouest, orientée vers le soleil avec une porte d’entrée Sud/Sud-Est. La maison était d’une harmonie remarquable, à la géométrie équilibrée, les lucarnes en pierres simples et le paysan ont son pigeonnier comme le seigneur avait son donjon. »

A chacun des chapitres évoqués, Sylvie Marroux a démontré comment le thème n’était jamais bousculé et la rigueur de mise n’excluait ni la fantaisie ni la souplesse. L’union avec le paysage, ou l’harmonie des pierres et des mortiers étaient en correspondance et donnaient du chic à l’homogénéité. Une maison écologique qui existe encore dans nos villages à « l’ère de l’innovation destructrice ».

La Vie Quercynoise