Législatives 2022: Aurélien ou « l’effet candidat »

 

L’effet candidat se définit comme le « vote additionnel qu’un candidat particulier gagne (ou perd) »  directement ou indirectement en raison de ses caractéristiques personnelles.

L’ hypothèse d’un effet candidat peut expliquer les différences dans le comportement électoral entre élection présidentielle et législative.

Une étude de Sylvain Brouard et Eric Kerrouche (cairn.info)  montrerait qu’indépendamment de la conjoncture politique, (…), les traits individuels restent fondamentalement décisifs pour les électeurs.

Leurs résultats révèlent que, au moins dans les systèmes électoraux majoritaires, cet effet candidat est bien présent dans le choix électoral. Pour le dire autrement, au moment du choix par les électeurs, les candidats comptent vraiment !

Ils ont pour cela travaillé sur une tableua de mesures des évaluations relatives aux 11 traits habituellement utilisés dans les enquêtes portant sur l’image des candidats (tableua ci-dessous).

Les six premiers items sont spécifiquement liés à la circonscription et non avec l’Assemblée Nationale.

 En effet, et de façon surprenante dans un pays marqué par l’idée de souveraineté nationale, les électeurs considèrent la représentation avant tout comme un lien électoral et territorial

De plus, les députés valorisent l’engagement local (parfois au détriment du travail parlementaire). La fameuse faiblesse (probablement surestimée) du Parlement français, le système électoral et/ou le cumul des mandats sont généralement les facteurs invoqués pour justifier cette situation.

Un indicateur de la proximité politique au candidat a également été utilisé : un électeur peut être proche d’un parti politique mais peut penser également que le candidat de ce parti ne lui est pas proche en raison de l’hétérogénéité interne propre à certains partis politiques.

La proximité territoriale a été introduite afin de prendre en compte l’enracinement territorial perçu du candidat ; lors des élections législatives françaises, cette qualité est souvent soulignée ou rejetée.

Enfin, et malgré le contexte de méfiance croissante vis-à-vis des acteurs politiques, un item mesure si le candidat incarne ou non le renouvellement du personnel politique.

Leurs résultats montrent que :

  1. Les électeurs obtiennent à la fois suffisamment d’informations pendant la campagne électorale leur permettant de (re)connaître les principaux candidats et assez de renseignements pour les évaluer 
  2. Les évaluations des électeurs englobent plusieurs aspects des candidats et permettent une classification de ceux-ci sur un axe allant d’un pôle négatif à un pôle positif ;
  3. Lorsqu’elle est mesurée de façon appropriée, on se rend bien compte que l’évaluation des candidats d’une circonscription affecte le choix électoral de manière significative.

Alors, Aurélien *, une belle illustration de « l’ effet candidat » ?*

*Aurélien Pradié (LR), ré-élu à 64.63% là où Valérie Pecresse n’a obtenu que 5,16% pour le compte des LR)

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