Les problèmes de la rentrée scolaire

Protocole et gestion sanitaires, réformes pédagogiques, évaluation des connaissances et moyens de rattrapage, la rentrée s’annonce complexe dans les établissements scolaires. L’Unsa en détaille les raisons.

Tandis que sur le boulevard cadurcien voisin flottait toujours ce petit air de vacances, dans les locaux de la Maison de l’enseignement, l’Unsa était à pied d’œuvre pour la reprise des élèves.

« Ce point de rentrée est un rendez-vous annuel habituel, et en même temps complètement atypique, compte tenu du contexte », lâchait Christine Laverdet, responsable départementale de l’Union nationale des syndicats autonomes éducation du Lot, hier matin.

« Prendre en charge les élèves, tous sans exception, après cette expérience compliquée du confinement et du déconfinement, sera notre priorité », insistait la représentante syndicale lotoise, soulignant que certains jeunes avaient coupé le contact depuis le 17 mars et insistant sur le fait qu’aucun enfant n’aurait les mêmes niveaux et les mêmes acquis pour cette reprise.

Un constat que reprenait aussi Jean-Pascal Rivano, proviseur des collèges publics de Figeac et de Bagnac-sur-Célé, rejoint par sa collègue du lycée Louis-Vicat à Souillac, Stéphanie Bronquart. « Toute la communauté éducative a l’envie de reprendre et de retrouver les élèves, assurait-il. Avec des craintes bien sûr, qui sont aussi celles des parents et des enfants. Beaucoup de questions se posent sur la pédagogie et sur les méthodes de travail face à des groupes hétérogènes. Il faudra plusieurs jours pour cibler et évaluer les difficultés, pour ensuite y remédier, et retrouver enfin au sein d’une classe un rythme de croisière pédagogique ».

L’aspect sanitaire lié à la Covid -19 ne doit pas éclipser les problématiques d’enseignement. C’est ce que l’Unsa souhaitait rappeler, hier, par la voix de Stéphanie Bronquart : « La mise en place du protocole ne doit pas occulter les réalités pédagogiques et l’ensemble des vulnérabilités individuelles, psychologiques, éducatives, etc. Nous aurons des responsabilités accrues, certaines laissées d’ailleurs à l’arbitrage des chefs d’établissements qui doivent prendre en compte des communications et consignes tardives de leur administration ».

L’Unsa considérant d’ailleurs que « la gestion du ministère durant cette crise a été chaotique ».

À tout cela, en cette rentrée, s’ajoutera également la mise en œuvre des réformes prévues.

« Cette rentrée c’est un combat de front, disent-ils, avec déjà les premières inconnues… Combien d’élèves du premier et du second degré ont décroché ? Combien d’enseignants et d’agents dans les établissements seront vulnérables pour motif de santé ? Les postes encore non pourvus trouveront-ils un enseignant d’ici mardi ? ».

« L’engagement de tous fera que cette rentrée sera réussie. Réussie mais difficile », concluait Christine Laverdet, évoquant au passage les différentes hypothèses du protocole à considérer selon l’évolution locale de la pandémie.

Revue d’effectifs

Pour le 1er degré,le Lot enregistre une perte de 85 élèves. « La dotation académique maintient finalement les quatre postes menacées, constate l’Unsa qui note des tensions sur les moyens notamment pour le RPI Alvignac/Rocamadour/Miers et pour l’école de Bagat (Barguelone) ». Le syndicat regrette par ailleurs que toutes les ouvertures de postes se fassent sur des postes de remplacement, rendant exsangue le service de remplacement dès la rentrée, et faisant craindre le recours aux contractuels. « Ce serait une première dans le Lot pour le 1erdegré », affirme le Christine Laverdet qui dénonce le non-arbitrage sur les fermetures de classe: « Soumettre une fermeture à l’accord du maire, sans que l’administration ne soit en mesure de convaincre celui-ci sur le bien-fondé de ce choix en vue de permettre une ouverture de classe là où il y a des besoins criants, c’est mal utiliser la dotation académique de postes ».

71 élèves en moinsdans le second degré.Deux postes retirés aux collèges O. de Magny et de Cajarc. Huit postes supprimés en lycées « général et technologique », pour une seule création. Deux en moins en lycées pros.

Laetitia Bertoni La Dépêche