Les propositions du ministre de l’Agriculture pour le Lot

– DDM MARC SALVET – LE MINISTRE DE L AGRICULTURE VISITE UNE EXPLOITATION OVINE A FLOIRAC JULIEN DENORMANDIE

Je ne suis pas venu faire de beaux discours je suis venu travailler. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie l’a répété à plusieurs reprises hier, n’hésitant pas à commencer sa visite officielle dans le Lot, dès 7 heures du matin. Les représentants de la Chambre d’agriculture du Lot avec à sa tête Christophe Canal, les Jeunes agriculteurs du Lot ou encore Alain Lafragette de la FDSEA46, aux côtés de quelques élus, étaient donc ponctuels pour cet échange professionnel qui s’est déroulé à la mairie de Floirac.

De là, le convoi a ensuite rejoint un hameau de la commune, situé sur les hauteurs, pour aller à la rencontre de Jean-Claude Goudoubert et ses brebis. Une exploitation familiale de 1 000 bêtes où Julien Denormandie a pu mesurer la situation de la filière ovine et tous les enjeux qui en découlent. Pâturage, entretien des paysages et lutte contre le risque incendie, sécheresse et irrigation, prix de l’agneau, vente de la laine…

 

 Des pâtures à la bergerie, il a échangé avec la filière agricole ovine.
Des pâtures à la bergerie, il a échangé avec la filière agricole ovine. – Photo DDM. Marc Salvet. – MARC SALVET

Le tour d’horizon a été exhaustif pour cette profession qui compte 230 éleveurs lotois pour 200 000 brebis, dont la moitié sous Label Rouge – Agneau fermier du Quercy. « Nous fêterons les 40 ans du label en 2023 et nous espérons que notre abattoir de Gramat sera toujours là », alertait l’exploitant du GAEC.

Un dossier qui est entre les mains du tribunal de commerce et sur lequel le ministre de l’agriculture garde un œil vigilant pour assurer une reprise de Arcadie-Sud-Ouest et une pérennité des équipements et des emplois.

Le combat est engagé pour une rémunération agricole juste

L’autre point d’importance sur lequel le ministre a longuement échangé concernait le revenu agricole. « Vous avez de la volonté, de la motivation, il vous faut désormais la rentabilité, leur disait-il, en parcourant la bergerie. Il faut vous permettre de gagner votre vie ».
Car aujourd’hui, comme l’expliquait Jean-Claude Goudoubert sur un chiffre d’affaires de 240 000 €, il y a 20 000 € de revenus disponibles pour l’exploitant et 68 000 € provenant de la PAC. Son exploitation doit pourtant faire vivre deux foyers, puisqu’il y a au sein du GAEC son épouse, mais également son fils Mathieu, et payer les crédits ; avec un prix de vente de l’agneau en deçà des 6,50 € du kg et de la laine qui coûte 1,30 € à la tonte, pour 0.12 centimes d’euros à la vente.

Julien Denormandie a répondu à l'invitation de la députée du Lot Huguette Tiegna.

 

Julien Denormandie a répondu à l’invitation de la députée du Lot Huguette Tiegna. – Photo DDM. Marc Salvet. – MARC SALVET

Mais le ministre l’a assuré : « Il est temps de passer à l’offensive. La loi EGalim va dans ce sens. Elle porte des exigences et notamment cette volonté de calculer le prix d’un produit en fonction du coût de production agricole. Ce n’est pas normal que la marge des derniers soit supérieure à celle des premiers. Bien sûr, il faut aussi que nous tous, consommateurs, acceptions de payer un peu plus cher la qualité de nos produits français. Car acheter français c’est acheter ce qu’il y a de mieux au monde en termes de nutrition et cela à un coût ».

Relation avec les consommateurs, soutient aux circuits courts, engagement technologique, accompagnement vers la transition écologique, l’alimentation enjeu de santé publique, sont autant de points que Julien Denormandie va étudier dans le plan de relance.
La députée Huguette Tiegna qui est à l’initiative de l’invitation du ministre de l’Agriculture va pouvoir lui soumettre sa proposition « sur un statut d’autoentrepreneur agricole qui pourrait être un tremplin pour faciliter et accompagner la reconversion professionnelle ». Par ailleurs, le ministre souhaite engager avec le préfet du Lot des travaux pour appréhender la notion de sécheresse dans le département, au regard des retenues collinaires qui pourrait constituer des réserves d’eau. Il n’exclut pas de faire du Lot un territoire expérimental.

Enfin, la remarque de la sénatrice Angèle Préville sur l’intéret de la laine, à l’heure où le textile naturel revient en force, pourrait être une idée pertinente, surtout quand on sait que cette ressource part aujourd’hui principalement en Chine.

puis avec les nuciculteurs, il a abordé les difficultés financières et les enjeux de la station expérimentale de la noix à Creysse.

 

puis avec les nuciculteurs, il a abordé les difficultés financières et les enjeux de la station expérimentale de la noix à Creysse. – Photo DDM. Marc Salvet. – MARC SALVET

Des patures des brebis aux vertes noyeraies, il n’y a qu’une route, celle de la noix bien sûr, qu’a emprunté ensuite Julien de Normandie pour gagner la station expérimentale de Creysse. 

La Dépêche