Les quatre tomes de « Chemins de Compostelle, visite guidée »,

« Chemins de Compostelle, visite guidée de Cahors à Condom », est le troisième tome d’un duo mère fille passionnée. Claudine Huaumé-Baudin est à l’écriture, tandis que sa fille Loriane Béhin est à l’édition. À elles deux elles proposent un guide entièrement consacré à ce célèbre chemin emprunté par les pèlerins et touristes. La mère nous explique comment elle s’est prise de passion pour les chemins. Interview.

Comment avez-vous connu les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle?

On habite sur les chemins, à Limogne-en-Quercy, depuis le début des années 90. À cette époque il n’y avait personne sur ce chemin. Le renouveau des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle a eu lieu à partir de 1995, et au début des années 2000 il y a eu de plus en plus de marcheurs qui s’arrêtaient chez nous pour nous demander où ils pouvaient dormir ou manger… Il y avait un vrai manque, donc en 2004 on a décidé de créer des chambres d’hôtes chez nous, et mon mari a ensuite arrêté son activité pour s’en occuper à temps plein.

Comment en êtes vous arrivée à écrire trois guides entièrement consacrés aux chemins?

Les pèlerins nous posaient pas mal de questions sur le patrimoine, l’histoire, les spécialités locales… donc ça nous a poussés à nous y intéresser plus précisément pour pouvoir répondre à leurs questions et les conseiller au mieux. Il y a eu un premier ouvrage collectif réalisé par les chambres d’hôtes du Lot, auquel nous avons participé, puis un second avec celles d’autres départements dont le Tarn-et-Garonne. Chaque hôte y donnait son itinéraire favori, mais cela n’était pas complet. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucun ouvrage consacré au GR65 (chemin de Compostelle). Du coup, en 2016, on a décidé de le faire ensemble, moi pour le contenu, et ma fille pour l’édition puisque c’est son travail. L’objectif était de référencer tous les points d’intérêts que l’on trouve sur le chemin.

Vous en êtes à votre troisième tome, et cela va bien plus loin qu’un simple référencement…

Oui, je me suis prise au jeu quand j’ai commencé à écrire le premier tome au Puy-en-Velay j’ai commencé par la cathédrale et je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me contenter d’en dire trois lignes. Je crois qu’aujourd’hui on a de moins en moins envie de tourisme spectateur et que les pèlerins cherchent à comprendre ce qui les entoure donc ce qui devait être un livre unique s’est transformé en trois tomes, et bientôt un quatrième.

Comment préparez-vous ces guides?

J’y travaille à plein temps, je fais beaucoup de recherches. Par exemple à Moissac je sais qu’il y a l’abbatiale, mais aussi le thème du Tarn, qui parle de l’histoire, des ponts, des crues… puis le canal… je tire le fil de tout ça et je me rends sur place. Je discute avec les personnes qui font vivre ces lieux, comme l’éclusière de Saint-Jacques à Moissac. Je fais ça à ma modeste manière, je ne suis pas historienne mais je suis curieuse. Si je prends les chapiteaux de Moissac, puisque Moissac est dans le tome qui vient de sortir en 2021, je me demande en quoi ils sont exceptionnels et je cherche à répondre à cette question, qui en emmène d’autres. En moyenne il faut deux ans pour un tome.

On trouve à chaque début de chapitre une correspondance au Miam Miam Dodo, de quoi s’agit-il?

C’est la bible du pèlerin qui répertorie tous les endroits où ils peuvent dormir ou manger sur le chemin. Dans nos guides nous ne mettons pas ce genre d’établissements donc nous mettons la référence qui correspond pour que les pèlerins puissent organiser leur itinéraire au mieux.

Loubna Chlaikhy  ladepeche.fr