les Restos du cœur de Cahors dans la galère

 

Aujourd’hui les Restos du cœur ont un ( petit ) toit à Cahors. Mais demain ? Le site de Sainte-Valérie  a dû subitement fermer ses portes à cause d’un péril imminent, le 5 août dernier. Suite aux fortes pluies, le local avait été inondé et des tôles menaçaient de s’effondrer.

 jour même on apprenait que la mairie devait fermer le site par mesure de sécurité », raconte Catherine Demurget la présidente de l’association dans le Lot. Et voilà qu’à 16 heures, les bénévoles doivent tout stocker dans leur entrepôt du Mont-Saint-Cyr, dans l’urgence. Depuis, l’association hébergée à la maison du citoyen de Sainte-Valérie, assure la distribution tant bien que mal. Plus mal que bien d’ailleurs :  » On ne peut rien stocker sur place, encore moins du frais car nous n’avons pas de frigo ni de vitrines réfrigérées « , râle Eric, un bénévole.

Impossible donc, depuis le mois d’août, de distribuer de la viande et du fromage aux bénéficiaires.  » Ils leur manquent certaines denrées, notamment des protéines mais en plus de ça, le site est difficilement accessible à pied ou en transports en commun et c’est dommage car les bénéficiaires n’ont pas souvent de voiture, certains ne viennent plus « , ajoute un autre.

Pour l’équipe, la distribution dans ces locaux provisoires a viré au casse-tête :  » On ne peut rien stocker sur place donc on doit systématiquement aller chercher les denrées sur notre site de dépôt au Mont Saint-Cyr, le mardi matin, des bénévoles doivent passer au centre de tri récupérer des palettes, puis le mercredi soir on doit tout débarrasser pour laisser la place aux usagers de l’espace social », ajoute Eric. De 800m² de surface, les Restos du Coeur sont passés à 40m² dans cet espace provisoire de Sainte-Valérie. Mais ce qui inquiète surtout les bénévoles, c’est la campagne d’hiver qui se profile.  » Il va commencer à faire froid, on est obligé de distribuer dehors car il n’y a pas assez de place dedans, ça veut dire que ni les bénévoles ni les bénéficiaires ne seront au chaud cet hiver », redoute un bénévole. Et pour l’instant, il ne pleut pas. Sinon  » on doit se mettre sous un préau d’à peine un mètre de long pour se mettre à l’abri et servir, ça ne peut plus durer comme ça ». 

Quitter les lieux début octobre

Catherine Demurget, l’assure, elle a pourtant  » tout fait  » pour trouver un local digne de ce nom. Car pour couronner le tout, l’équipe doit avoir quitté les lieux de la maison du citoyen au début du mois d’octobre. Une piste est à l’étude à Croix-de-Fer. Mais rien n’est encore sûr. Le service juridique des Restos du cœur à Paris doit encore valider cette solution.

 » On travaille main dans la main avec la mairie et d’arrache-pied pour trouver quelque chose, on a enchaîné les visites mais rien ne convient, le loyer est trop cher, les bâtiments bien trop vétustes ou en zones inondables « , lâche Catherine Demurget. Les bénévoles en ont gros sur la patate. Eux qui ont  » du mal à croire qu’aucun local municipal ne puisse les accueillir ». Pourtant, Catherine Bonnet, adjointe à l’aménagement l’affirme :  » Aucun local de la mairie pouvant recevoir du public n’est disponible, on cherche avec eux un nouveau local, tous les services de la mairie ont été mobilisés, du pôle économique à celui de la sécurité, on a aussi sollicité des particuliers ». L’élue a demandé que la mise à disposition de la maison du citoyen soit prolongée jusqu’à fin septembre alors qu’elle devait prendre fin en août. La présidente des Restos du cœur a quant à elle pris rendez-vous avec le maire de Cahors et le député. Histoire de tenter le tout pour le tout.

508 bénéficiaires en août

Depuis l’ouverture de la campagne d’été en mars, les bénévoles des Restos du cœur de Cahors ont servi 27 300 repas. Au 23 août, le site de Cahors enregistrait 508 bénéficiaires pour 43 bénévoles. L’hiver dernier, on comptait 635 inscrits pour 37 400 repas servis. Ce jeudi, l’association inaugure le nouveau bâtiment du chantier d’insertion des Jardins du coeur à Bégoux en présence du préfet.

Manon Adoue ladepeche.fr