Les supermarchés s’adaptent

Dans les grandes surfaces, consommateurs et personnels doivent s’adapter au confinement. Des horaires aménagés et des mesures restrictives ont été mis en place.

Au rayon des pâtes et du riz, la plupart des étagères sont vides. Une vision devenue banale ces derniers jours. Comme dans toutes les grandes surfaces, les clients de l’Intermarché de Terre Rouge à Cahors ont modifié leurs habitudes de consommation. « Les gens achètent plus de produits non périssables, secs, d’épicerie, que de produits de boucherie, de poissonnerie ou de traiteur », souligne Jean-Baptiste Battas, le directeur du magasin. « Bien sûr on va finir par manquer de certains produits. Certaines références vont disparaître pendant quelque temps, les produits de niche notamment, au profit des produits de grande consommation. »

 

En une semaine, les ventes ont décollé de 40 % dans cette grande surface cadurcienne. Avec cette hausse, se pose la question des fournisseurs. Comment les grandes surfaces vont-elles regarnir leurs rayons ? Auprès de quels fournisseurs ? Combien de temps tiendront-elles ? Autant de questions auxquelles le dirigeant d’entreprise répond avec sérénité. « Ici, on s’est toujours tourné vers les fournisseurs locaux. Et nous allons continuer. Pour l’instant, ils assurent une bonne production », assure-t-il. « Le souci risque surtout de se poser au niveau national puisque les commandes ont augmenté de 30 % tandis que le personnel a diminué de 10 %. »

 

Si, depuis le début du confinement, l’enseigne ferme ses portes à 18 h, au lieu de 19 h 30, Jean-Baptiste Battas a instauré une nouveauté : la création d’un créneau d’ouverture entre 8 h 30 et 9 h, dédié uniquement aux personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes enceintes et les personnels médicaux.

Le personnel en première ligne


Plus petit, mais tout aussi concerné, le Carrefour Contact à Labastide-Murat a pris lui une mesure tout aussi radicale : chaque client a le droit à deux produits par référence. Un membre du personnel a également été posté à l’entrée de l’enseigne pour réguler les entrées. Seule une trentaine de personnes peuvent arpenter en même temps les 900 m2 du magasin. « Nous sommes obligés de raisonner les gens. Ils le comprennent très bien d’ailleurs », assure Lionel Pagès, le gérant.

À l’intérieur, des marques ont été apposées sur le sol pour délimiter les distances sanitaires et protéger les clients comme le personnel. « Il n’y a pas que les employés des hôpitaux qui sont en première ligne », rappelle celui qui tient à féliciter ses 22 employés pour leur présence et leur courage.

Dans les drive, les commandes décollent

Conséquence directe du confinement, les drive des grandes surfaces enregistrent des taux de vente record. À l’Intermarché de Cahors, elles ont augmenté de 70 % dans ce service depuis le début du confinement. Pour l’instant, les trois employés permanents accueillent en moyenne huit clients par heure. « Nous pourrons en détacher un ou deux supplémentaires. Une partie du personnel est polyvalent. Mais nous sommes obligés de bloquer un certain nombre de commandes par créneau », explique Jean-Baptiste Battas. « Nous n’avons pas d’entrepôt dédié spécialement pour le drive. Nos employés doivent aller les chercher directement dans les rayons. Cela demande du temps et du personnel. »

Dans un autre drive, les voitures se suivent sans interruption. « Les gens préfèrent ne plus passer en caisse », assure la gérante d’un drive à Cahors. « Ils ont trop peur de se retrouver dans un mouvement de foule. Il y a une hausse astronomique des achats sur le drive. ». Habituellement, le « click and drive », permet au consommateur de commander et payer en ligne puis de venir récupérer ses courses que le livreur dépose directement dans son coffre sur un parking dédié. Ici, un nouveau mode de fonctionnement s’est mis en place pour éviter la contagion : le personnel, ganté et masqué, avance les courses dans des chariots mais laisse ensuite les clients s’en saisir eux-mêmes.

Les services « pick and drive » sont plus sollicités que jamais.
Les services « pick and drive » sont plus sollicités que jamais. – DDM – MARC SALVET

Dans l’incapacité de commander à son drive habituel à Cahors, une cliente s’est inscrite sur un autre à Pradines. « Le drive n’avait plus un seul créneau libre avant 19 h. Et puis, on est limité en termes d’achats. Je voulais acheter 3 kg de farine, je n’ai pu en prendre qu’un. Beaucoup de produits sont indisponibles, c’est normal », confie-t-elle.

Les marchés hebdomadaires maintenus

Figeac et Cahors l’avaient déjà annoncé : leur marché de ce samedi matin en centre-ville est maintenu et la halle de Cahors reste également ouverte. Et l’information a été confirmée mercredi par le sous-préfet : celui de la ville de Gourdon aura lui aussi bien lien, aux horaires habituels.
Conformément aux directives nationales, le dispositif de ces marchés va être adapté afin de respecter strictement les règles sanitaires et notamment celles relatives à la distanciation sociale. Ainsi, le marché de Gourdon se déroulera sur la place habituelle du marché, ainsi que sur la place des Sculpteurs tourniers devant le cinéma, afin de respecter un espacement entre les étals. Seuls les commerces de bouche y seront autorisés et présents. Les forces de l’ordre procéderont à des contrôles afin de s’assurer que chaque personne présente l’est pour de bonnes raisons et possède bien l’attestation de sortie dérogatoire requise.

Caroline Peyronel La Dépêche