Martel. Le tympan de St Maur restauré

La restauration du tympan de l’église St Maur de Martel, commencée en mai 2017, vient de s’achever. Ce tympan roman date du XIIe siècle et fait partie, avec le portail, de ce qui nous reste d’un édifice antérieur.

L’église St Maur, quant à elle, a été édifiée entre le XIVe et le XVIe siècle. Il représente le début de la Parousie au jour du Jugement dernier. La Parousie est ce moment de la fin des temps où le Christ glorieux reviendra pour juger les vivants et les morts. Les anges entourent le Christ tandis que les tombeaux s’ouvrent. Ce moment précède le Jugement dernier.

Le tympan est constitué de quatre dalles de calcaire sculptées qui, sur champ, reposent sur un linteau constitué de deux pierres allongées sculptées. L’ensemble était soutenu par deux piédroits et un pilier central, appelé couramment un trumeau. Au XVIIIe siècle, ce trumeau a été supprimé, vraisemblablement, pour permettre le passage des dais de procession. Ce faisant il a fragilisé la tenue du tympan. Pour remédier à cette situation, une barre métallique a été encastrée à la base du linteau, mais sous l’effet de la rouille la pierre du linteau s’est fissurée longitudinalement. Ce fer a alors été remplacé au XXe siècle par un tube en acier de 4 cm de diamètre.

Les deux piédroits ont aussi beaucoup souffert avec le temps. Ils sont arrivés à un degré de fragilité qui a imposé une reconstruction complète.

Les mouvements du linteau ont généré des désordres dans les dalles de calcaire qui ont dû être tenues entre elles par des agrafes métalliques visibles jusqu’à présent. Celles-ci viennent d’être remplacées par des agrafes en inox invisibles à l’œil.

Le visage du Christ avait été refait en plâtre à la fin du XIXe siècle. Il n’en restait plus qu’une moitié droite abîmée jusqu’à ce qu’une nouvelle tête soit totalement reconstituée cette année.

D’autres outrages du temps ont nécessité des reprises. Reste la question de la polychromie médiévale, avec un riche jeu de couleur, qui subsiste ici et là.

En dépit de ces désordres, les sculptures du tympan ont remarquablement bien résisté au temps, grâce notamment à la tour-porche qui l’a bien protégé des intempéries. C’est aussi en ce sens que cet ouvrage, vieux de plus de 800 ans, mérite une attention particulière par la qualité de sa composition et la finesse de son exécution.

P.Verdier