MERCOSUR: H.Tiegna interpelle le Gouvernement

La députée du Lot Huguette Tiegna et 71 députés du groupe La République en Marche, ainsi que les 21 eurodéputés français du groupe Renaissance au Parlement européen, ont interrogé le Gouvernement sur l’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le MERCOSUR *.
« Cet accord pose plusieurs questions d’ordre démocratique, économique et écologique » souligne la députée du Lot. Celui-ci fait notamment état de baisses réciproques de tarifs douaniers sur les produits issus du MERCOSUR et européens avec certains quotas ainsi que d’une ouverture des marchés publics des pays du Mercosur aux entreprises européennes.
« Nous avons demandé au gouvernement, au cours de la séance de questions d’actualité du 2 juillet 2019, des engagements clairs sur la procédure de ratification de l’accord, sur la protection des agriculteurs européens et sur les mesures de lutte contre le dérèglement climatique en faveur de la préservation de la biodiversité. Car le travail inédit effectué depuis le début de cette mandature, dans le cadre des États Généraux de l’Alimentation et de la Loi Egalim, veillant à protéger le travail de nos agriculteurs français en faveur d’une alimentation saine, sûre et durable, ne peut être mis à mal par une décision européenne. » souligne Huguette Tiegna.
Comment va dérouler la procédure engagée ?
Pour sa part, Jean-Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est engagé à être ferme avec le Parlement Européen sur trois points : le respect intégral de l’Accord de Paris, la protection des normes environnementales et sanitaires et la protection des filières industrielles et agricoles avec une clause de sauvegarde. À ce titre, le gouvernement français s’est engagé à mettre en place une étude d’impact de cet accord.
Pour l’heure, l’accord de compromis est loin d’être acquis. Il devra être approuvé par les 28 États membres de l’UE, qui auront à se prononcer dans les prochains mois, en Conseil, une fois les textes juridiques finalisés, puis par le Parlement européen. Le processus de ratification nationale interviendra seulement après cette double approbation.
« Nous serons très vigilants sur toutes les rédactions finales, sur le processus de ratification et surtout sur le processus de suivi de ce traité. En tant que parlementaires engagé(e) s, élu(e) s de notre ruralité, nous devons œuvrer, avec fermeté, aux côtés de nos agriculteurs, à ce qu’un accord équilibré et mutuellement bénéfique sur le plan économique, démocratique et écologique soit trouvé ; ceci afin de concilier ouverture des marchés et protection de nos filières. » termine la députée du Lot
*MERCOSUR : Le Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur (de l’espagnol Mercado Común del Sur) ou Mercosul (du portugais Mercado Comum do Sul), est une communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l’Amérique du Sud.
Madame Tiegna ne dis rien sur le CETA qui permet de fabriquer le Rocamdour au Canada???
à François. Le Ceta ne protège que 28 AOP laitières sur les 50 que compte la France. Le fromage AOP rocamadour n’apparaît pas dans la liste. Pas un problème pour Dominique Chambon, président du syndicat des producteurs AOP rocamadour et du conseil national des appellations d’origines laitières (CNAOL) : « Le traité est positif pour les AOP car elles ne bénéficiaient d’aucune protection à l’international, mis à part le droit des marques et la loi de propriété intellectuelle. Le Ceta apporte une reconnaissance du concept. Le rocamadour n’est pas dans la liste des AOP protégées par le traité, on peut le déplorer. Mais il le serait s’il était déjà présent sur le marché canadien » signale Dominique Chambon. D’après lui, cette liste reste ouverte à d’autres appellations. En cas de problèmes de copies ou d’usurpations, le rocamadour pourrait y être ajouté. « Le ministère a demandé la protection des AOP qui en avait besoin. Le CNAOL souhaite que toutes soient protégées, mais ça coûte cher. Le Ceta est une avancée, même si ça n’est pas encore suffisant. Cela peut permettre de conquérir de nouveaux marchés »
La Dépêche
Aurélien Pradié exprime son opposition et apporte son soutien aux agriculteurs
« Cet accord est contraire à l’intérêt national. A un moment où nos éleveurs français se voient imposer toujours plus de normes sanitaires et environnementales, nous ouvrons nos portes à des productions agricoles qui ne les respectent pas. Quid de la déforestation et du gaz à effet de serre émis lors de l’importation de ces produits ? J’apporte tout mon soutien aux agriculteurs et aux 85 000 éleveurs français de vaches allaitantes qui, avec ce traité, seront fragilisés et soumis à une concurrence déloyale. Ils sont déjà très touchés par la guerre des prix dans la distribution en France, ainsi que par les critiques des mouvements vegans radicaux. Concrètement, l’objectif de ce traité est l’importation d’une agriculture et d’une alimentation que nous ne voulons pas chez nous. Les consommateurs seront victimes d’une tromperie totale. Il existe évidemment des risques sanitaires importants, notamment au Brésil où la traçabilité et le bien-être des animaux sont inexistants et où les antibiotiques sont utilisés comme activateurs de croissance. Je défendrai nos éleveurs et bouchers français, comme je le fais déjà depuis 2 ans à l’assemblée nationale, et poursuivrai ma mobilisation pour que ce funeste accord ne soit pas ratifié. Ne bradons pas notre élevage européen » déclare Aurélien Pradié.
« Cet accord est contraire à l’intérêt national. » nous dit Aurélien Pradié, c’est un peu vite dit, c’est vrai nous l’avons signalé, qu’il pose un problème avec l’agriculture ‘qui pourrait, si on s’y attache être résolu, mais il est favorable à l’industrie.