Montfaucon: La Roseraie ouvre un service post-covid

Le centre de rééducation La Roseraie à Montfaucon dans le Lot crée une unité post-covid et ferme temporairement son service cardiologie.

Depuis le 16 octobre 2020, Marc Majorel a succédé à Alain Jutier à la présidence de l’Union mutualiste qui gère l’établissement de La Roseraie à Montfaucon. La Roseraie est détenue par 5 mutuelles gestionnaires : la MGEN, Harmonie Mutuelle, la MGP (Mutuelle générale de la police), la Mutualité du Lot et la Mutualité Limousine, et compte deux pôles : le centre de rééducation avec 130 lits et l’Ehpad de 64 lits, et près de 250 salariés.

Avec ce 2e confinement, l’établissement se voit contraint de fermer ses services d’hopital de jour ou de semaine en raison des contraintes sanitaires, et donc son service son service de rééducation cardiaque. Et il ouvre une unité de soins post-covid.

Fermeture temporaire

L’été 2020, La Roseraie est restée plusieurs semaines sous les feux des projecteurs suite à la menace qui plane sur le service de rééducation cardiaque. Ce dernier a dû temporairement fermer durant trois semaines en septembre 2020. Cette exposition a porté un coup à la réputation de l’établissement qui pourtant est salué par la plupart des Lotois.

« Avant, on accueillait les patients en rééducation en semaine et le week-end, explique Marc Majorel. Nos deux cardiologues devaient partir à la retraite au 31 décembre 2020. Après avoir étudié la situation avec l’ARS, nous avons décidé d’accueillir les patients du lundi au vendredi. Seuls 10 % des patients restaient durant le week-end, les cas les plus lourds qui venaient d’arriver. En semaine, il y a trois à quatre activités par jour mais rien le week-end, la plupart souhaitaient donc rentrer chez eux. »

Il ajoute que les deux cardiologues n’étant plus obligés de rester de garde un week-end sur deux, ils ont accepté de prolonger leur contrat jusqu’au 30 juin 2021, laissant ainsi plus de temps pour trouver des remplaçants. Le recrutement de deux nouveaux cardiologues s’avère d’ailleurs particulièrement ardu.

« Il y a 200 à 300 postes de cardiologues en France. Montfaucon est victime de l’attractivité du territoire » ironise Marc Majorel.

La Roseraie recherche actuellement des cardiologues dans l’Europe entière, mais se retrouve confronté aux fermetures de frontières dues à la crise sanitaire.

« On a tous la volonté de recruter, l’ARS nous donne les moyens financiers pour embaucher, on propose des salaires dans la moyenne, mais il manque clairement des cardios en France » déplore Marc Majorel qui collabore activement avec plusieurs élus lotois pour remédier à cette situation.

« On est tous pour le maintien de la cardio, on veut ce maintien, et on va tout faire pour l’avoir ».

Marc Majorel
Marc Majorel, nouveau président de l’Union mutualiste de La Roseraie dans le Lot. (©Archives Actu Lot)

Création d’un secteur post-covid et refermeture de la cardio

Mais la 2e vague de Covid-19 change une fois encore la donne. Depuis une semaine, et comme au printemps durant le premier confinement, tout ce qui concerne les hospitalisations de jour ou de semaine et les visites extérieures sont annulés et/ou fermés afin de protéger les malades fragiles dans l’établissement.

Un secteur post-covid a été créé et va accueillir dans les prochains jours les premiers malades, avec des salariés dédiés, pour gérer la rééducation de personnes avec des insuffisances respiratoires et de mobilité.

« On a dû en conséquence fermer la cardio », poursuit Marc Majorel, toujours de manière temporaire. Les personnels de la cardiologie ont été affectés à ce service post-covid (ou à d’autres) sur la base du volontariat.

De plus, toutes les mesures sanitaires ont été renforcées pour les patients et personnels du centre de rééducation ne croisent jamais ceux de l’Ehpad. Malgré tout, un membre du personnel a été testé positif et tous ont dû être à leur tour la semaine dernière, tous négatifs.

Marié Piqué dénonce la fermeture du service de rééducation cardiaque

En août et septembre 2020, Marie Piqué, vice-présidente à la Région Occitanie en charge des solidarités, avait combattu vent debout la fermeture du service de rééducation cardiaque de La Roseraie à Montfaucon.
Ce service a de nouveau dû fermer en raison de la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19. L’élue a réagi devant cette nouvelle fermeture.

Elle communique : « J’ai été une nouvelle fois interpellée au sujet du service de réadaptation cardiaque de Montfaucon, récemment fermé en raison de la crise sanitaire. Force est de constater que les pouvoirs publics font porter aux structures du secteur médico-social la responsabilité de l’insuffisance des moyens nécessaires (ex : tests covid…) pour faire face à cette situation de crise que nous nous traversons. C’est inacceptable !
Il est urgent de rouvrir ce service de réadaptation cardiaque de Montfaucon afin de permettre à tous les publics, notamment les plus vulnérables, de pouvoir être accueillis, ainsi qu’aux personnels soignants d’avoir une visibilité sur leur mission. Il ne faut pas oublier que des citoyens meurent tous les jours d’autres causes que la Covid. Ceux qui gouvernent finissent par ne plus être crédibles alors qu’ils s’obstinent à fermer des services d’urgences et des lits d’hôpitaux. Je reste disponible auprès des services de la direction départementale de l’ARS et de la préfecture afin de trouver rapidement une issue favorable à la réouverture de cette structure.

Marie Piqué, vice-présidente du conseil régional Occitanie ».

Des projets pour La Roseraie

Depuis 15 ans, 25 millions d’euros ont été investis à La Roseraie, qui aujourd’hui bénéficie d’un équipement performant. Sur les 10 prochaines années, 15 millions d’euros supplémentaires devraient être investis, notamment concernant la transition énergétique. Toujours en accord avec l’ARS, un travail est en cours sur un projet d’établissement.

« Il nous fallait 3 cardiologues pour les 35 lits du service cardio, expose Marc Majorel. Les études montrent que 20 lits seraient suffisants avec deux cardiologues. On est en pleine réflexion pour répondre à un besoin sur le territoire concernant l’obésité ». Les lits considérés comme en surplus en fonction des besoins du Lot en cardiologie seraient donc transformés pour ce service dédié à l’obésité, dont le nombre de lits n’est à l’heure actuelle pas encore quantifié. « Notre objectif est de répondre aux besoins du territoire et des Lotois » conclut Marc Majorel.

ActuLot