Ovinpiades mondiales: Le meilleur jeune berger sera-t-il lotois?

Ils sont six dont 2 du Lot ( Noé Alayrac – CFAA du LotLucas Aubeleau – Lycée de Figeac (Lot), qui participeront à la finale nationale du Meilleur Jeune Berger de France 2024, le 24 février, à l’occasion du Salon International de l’Agriculture à Paris, face à 34 autres candidats de toute la France.

L’Occitanie est la première région ovine de France avec 31 % du cheptel national de brebis. Les 2/3 des exploitations ovines régionales ont un cheptel ovin orienté vers la production de viande. Cependant, la filière laitière est très importante sur les territoires du Massif Central, avec l’aire de production de l’AOP Roquefort..

Pour être les meilleurs jeunes bergers les candidats ont dû réaliser  une série d’épreuves théoriques et pratiques, inspirées des gestes quotidiens de l’éleveur, comme trier des brebis à l’aide d’un lecteur électronique, apprécier la santé d’une brebis, évaluer son état corporel, ou encore lui parer ses onglons…

Lors de ce concours, le métier d’éleveur de brebis dévoile ses atouts pour susciter des vocations. En effet, dans les prochaines années, plus d’un éleveur de brebis sur deux partira à la retraite. En 2022, seulement 46% de la viande ovine consommée sur le territoire était produite en France. Il s’agit donc d’assurer le renouvellement des générations, mais également de maintenir la production. La filière ovine propose de nombreux emplois : chef d’exploitation, éleveur, technicien, salarié d’un service de remplacement, etc.

Depuis plus de 20 ans, la filière ovine travaille à rendre le métier d’éleveur de brebis plus attractif (technique, rémunération…) pour assurer sa transmission et sa durabilité.

Ce concours symbolise pour les acteurs de la filière, la volonté d’installer une nouvelle génération. Et le travail sur le long terme commence à porter ses fruits : “selon le recensement général agricole 2020, réalisé par l’Institut de l’Elevage (IDELE), le départ de 500 éleveurs possédant plus de 50 brebis a été compensé par 500 installations, chaque année, soit un départ pour une arrivée.”

“Depuis trois ans, nous avons atteint l’équilibre entre cédants et candidats à l’installation en ovins viande. Mais, les installations sont encore insuffisantes pour assurer la durabilité de la production de viande et de lait française. Les élevages sont en mutation. Les entrants s’installent avec des troupeaux de brebis plus petits. Cependant, les élevages sont plus compétitifs et produisent davantage sous signe de qualité. Ils représentent 18% des élevages ovins/caprins, soit +6% en 10 ans.

Les élevages se tournent de plus en plus vers les productions de qualité, différenciantes vis-à-vis de la concurrence. L’évolution des fermes produisant sous signe de qualité (hors agriculture biologique) le démontre : 18% des élevages ovins/caprins, soit 6 points de plus en 10 ans.” L’état d’esprit des professionnels évolue également. Près de la moitié des jeunes éleveurs travaille
en forme sociétaire (Gaec) avec un ou plusieurs associés. “Cette forme d’entreprise permet notamment d’aménager son temps de travail en se répartissant les astreintes” souligne-t-on chez Inn’Ovin.

A noter aussi que ce métier est l’un des plus féminisé. Une ferme ovine sur trois est dirigée par une femme,

En 2023 Clara Viguié, 21 ans, inscrite en certification de spécialisation au CFA du Lot, avait été désignée Meilleure jeune bergère de France.  Aujourd’hui, Clara est technicienne à la Confédération Générale de Roquefort. Dans quelques années, elle envisage de s’installer avec des brebis laitières mais sans transformation de lait. Elle aimerait aussi avoir quelques brebis à viande et surtout un troupeau en sélection car elle est passionnée par la génétique… Elle incarne, comme les six sélectionnés de 2024, cette nouvelle génération d’agriculteurs qui savent ce qu’ils veulent et ne seront jamais des… moutons !

Source : Philippe Mouret ; dis-leur.fr