Parité: La France à la 60ème place entre l’Irak et le Pérou

delgaLe dernier classement de l’Union interparlementaire est effarant : de la 32e, la France est passée à la 60e place en termes de parité à l’Assemblée nationale. Ce que relève le Haut conseil à l’égalité femmes/hommes dans l’édition 2016 de son « Guide de la parité », dans un inlassable souci de convaincre. Si les assemblées délibérantes et la répartition de postes d’adjoints est proche de la parité dans les collectivités du fait des contraintes légales, on en est loin pour les présidences d’exécutifs…

A quelques mois des élections législatives de 2017, les partis politiques préparent l’investiture de leurs candidats. C’est l’occasion pour le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes de publier son édition 2016 du « Guide de la parité », comme une piqûre de rappel.

Car, s’inquiète la haute instance, la France a rétrogradé dans le classement international de la parité établi par l’Union interparlementaire. « En termes de part des femmes dans la chambre basse du Parlement, notre pays passe de la 36e place en juin 2012, à la 60e quatre ans plus tard. Les autres pays progressent plus vite que la France. »

Et d’illustrer : « Avec 26,2% des femmes à l’Assemblée nationale, la France est loin derrière la tête du classement, à savoir le Rwanda avec les 63,8% de femmes, et se classe entre l’Irak et le Pérou ».

Les sanctions financières insuffisantes

Petite lueur d’espoir, la mise en œuvre de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, à partir des prochaines législatives, doit permettre le doublement des retenues financières aux partis politiques en cas de non-présentation d’un nombre égal de femmes et d’hommes candidats et candidates. Cependant, il n’est pas certain que cela incite les partis politiques à faire mieux.

Ainsi, le HCE insiste notamment sur le fait que les partis doivent « veiller à ne pas réserver davantage aux hommes qu’aux femmes les circonscriptions réputées “gagnables” ». Au lendemain des élections, 75% des sénateurs et 73,1% des députés étaient des hommes – concernant les députés, au fil des démissions, remplacements, décès, etc., ce chiffre est désormais de 73,8%.

Parité pour les seuls adjoints…

Dans les collectivités, la parité est mieux respectée, par la force de la loi. Mais reste le problème de la répartition des pouvoirs qui ne dépend que de la seule volonté des formations politiques.

On le voit avec les conseils municipaux, départementaux ou encore régionaux : malgré une parité dans la constitution des listes (sauf pour les communes de moins de 1 000 habitants), et même la parité parfaite dans l’assemblée délibérante des conseils départementaux depuis l’instauration du mode d’élection par binômes homme-femme, le plus haut poste, celui de maire ou président revient en grande majorité à des hommes. Ainsi, 91 % des présidences régionales et 90 % des présidences départementales sont trustées par des hommes.

… mais très peu de présidentes d’intercos et de femmes maires

On ne compte par ailleurs que 8% de présidentes d’intercommunalité et 16% de femmes maires. Et si on dénombre 52,5% d’adjointes au maire dans les communes de plus de 1 000 habitants, c’est là encore le fait de contraintes légales strictes

« Le partage à égalité du pouvoir progresse mais doit encore s’étendre et s’accélérer. C’est une exigence démocratique », déclare le Haut conseil dans un communiqué.

Son guide rappelle la genèse du principe de parité, revient pour les déconstruire sur les préjugés auxquels ce principe est encore confronté et rappelle les lois et règles qui s’imposent aujourd’hui dans la sphère politique et celle du travail.

Courrier des maires

Références

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