Pause aux Filaos aide les femmes et les enfants qui souffrent de violences intrafamiliales.

L’association lotoise Pause aux Filaos a été créée en janvier 2012 pour venir en aides aux femmes et aux enfants qui souffrent de violences intrafamiliales. Dirigée par Evelyne Vynisale, elle rayonne sur tout le département.

Quelles sont vos particularités ?

Nous sommes affiliés à la fédération nationale Solidarité femmes. Dans nos diverses missions, nous proposons un accueil, un hébergement, un accompagnement. Nous disposons d’un accueil de jour, le seul spécifique pour les femmes victimes de violences. Notre vocation est départementale : nous nous déplaçons dans tout le Lot, au plus près des femmes. L’accueil de jour offre un espace d’écoute, d’orientation, de manière à préparer le départ, pour éviter le départ en urgence. Il est toujours traumatisant.

Et concernant l’hébergement ?

Nous avons une capacité de quinze places en hébergement d’urgence. Elles sont financées par l’État. Nous avons aussi un logement financé par le conseil départemental, dédié aux femmes enceintes ou ayant un enfant de moins de 4 ans. Nous pouvons capter des logements dans le cadre de l’intermédiation locative. C’est un dispositif qui met à disposition des logements. Nous sommes des garde-fous, on se porte garant. Les victimes peuvent être hébergées jusqu’à 18 mois. Le bail peut glisser un peu plus, et nous avons des logements sur le territoire lotois.

Avez-vous noté une augmentation des violences intrafamiliales ?

Nous avons obtenu sept places supplémentaires au printemps durant le confinement, elles ont été programmées par rapport à lui. Durant le confinement, nous n’avons pas eu d’appels, les femmes étaient sous surveillance, c’était très compliqué pour elles de faire savoir. Dès que nous sommes sortis du premier confinement, nous avons été très sollicités, entre autres par le 115. Les demandes ont explosé, de l’ordre de 30 % en plus. Nous sommes remplis en permanence, et je pense que ça ne va pas s’améliorer. Parfois des voisins donnent l’alerte, mais dans les zones rurales, il n’y en a pas de forcément proche.

Combien de temps dure l’hébergement d’urgence ?

Il est d’un mois, en cas de besoin renouvelable deux fois. Nous accueillons majoritairement des femmes du Lot, à hauteur de 80 %, mais aussi des femmes de toute la France. Sur l’hébergement d’urgence, je précise que nous sommes la seule structure du Lot, spécialisée dans l’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences.

Quelles sont vos autres missions ?

Nous sommes un espace de vie social avec un financement de la Caisse d’allocations familiales. Le but, c’est de créer du lien entre tous les habitants, toutes générations confondues. On intervient avec tout un réseau associatif. Nous avons des jardins familiaux par exemple et nous avons le projet d’un café associatif. Nous espérons fin 2021-début 2022, avoir une résidence sociale ou une pension de familles qui proposera 23 places, si tout va bien. Autre projet, un chantier d’insertion strictement féminin avec une recyclerie. Notre association compte neuf salariés, soit huit équivalents temps plein.

Pour des raisons évidentes de sécurité, nous ne mentionnons pas la localisation de l’association lotoise.
Recueillis par Marielle Merly La Dépêche