Plus de la moitié des salariés débrayent à la MAEC

Ils protestent contre la suppression de plusieurs avantages, la dégradation des conditions de travail et manifestent leur inquiétude quant à l’avenir. 

Ils se sont donné rendez-vous ce jeudi matin à 10 heures sur le site de la Maec de Cahors pour dire leurs inquiétudes. À l’initiative des quatre syndicats du groupe FO, CGT, CFE CGC et CFDT, près de 200 employés de MAEC, de la CRDE à Mercuès et de Cahors International ont débrayé pendant deux heures sur le site de la MAEC dans la zone industrielle de Regourd. Ici, la situation est tendue depuis que le groupe a été racheté en octobre dernier par la société holding Epsys du Groupe Cahors. « Depuis le rachat, nous avons perdu plusieurs acquis sociaux notamment l’accord d’intéressement et neuf personnes ont été licenciées », constate un représentant de la CFE CGC. Il s’étonne que malgré « un carnet de commandes plus que rempli » et une « usine qui tourne à fond », des postes puissent être menacés aujourd’hui. Le représentant syndical fait la liste :  « Les avantages ont été liquidés : la médaille du travail et la prime ont été supprimées, les chèques emplois services supprimés, l’aide aux étudiants qui pouvait aller jusqu’à 115euros par mois supprimée… »

À cela s’ajoute une peur du plan social et de la délocalisation. Et une ambiance qui se dégrade de jour en jour. « Les salariés ne sont plus récompensés et n’ont plus l’impression d’être considérés, résultat, ils ne sont plus motivés », souffle Almira Figueiredo, déléguée syndicale FO. La discussion avec la direction n’a rien donné selon les syndicats. « C’est un dialogue de sourds, on propose, on essaie de négocier, ils balaient d’un revers de la main, on veut simplement un accord gagnant-gagnant », ajoute Christine Pezant pour la CGT. 

« Aujourd’hui on ne peut plus traverser la rue pour trouver un emploi »

Une salariée en poste dans le secteur administratif confirme que les conditions de travail se sont altérées :  » On subit un manque d’information et une désorganisation, on se sent mal au travail, on dort mal, on a peur, on imagine que tout le monde peut se retrouver sur la sellette ». Dans son service, elle assure que 3 salariés sur 8 sont en arrêt maladie et non remplacés.  » La feuille de route est bien trop raide, la cadence de travail s’est accélérée, on nous demande de plus en plus d’effort mais sans compensation, des salariés sont sous pression et se mettent dans le rouge », témoigne un autre employé du site de la MAEC. Il demande à la direction un « petit quelque chose » qui remotive les troupes. Derrière lui, un autre salarié acquiesce. Lui redoute déjà la pire issue : un plan social avec licenciements. « À Cahors dans les années 80 il y avait une cinquantaine de boîtes on pouvait rebondir, aujourd’hui on ne peut plus traverser la rue pour trouver un emploi ». 

Au bout d’une heure, Benoit Davoust, le directeur de la MAEC et de la CRDE, est allé à la rencontre des  syndicats puis des salariés sur le site. Il a échangé avec plusieurs employés sans parler de plan social. «Il n’a rien accordé concernant nos demandes», regrette un membre du CSE. Les syndicats comptent ouvrir de nouvelles négociations dans les semaines à venir. 
La direction n’a pas encore répondu à nos questions.

Manon Adoue La Dépêche