Policiers et gendarmes seront omniprésents durant toute la nuit

Le préfet du Lot et le procureur de la République ont tenu un discours de fermeté mercredi 30 décembre, à Cahors, lors d’un point de contrôle routier où les deux hommes étaient présents aux côtés des forces de l’ordre. Ils ont annoncé la couleur pour cette soirée de la Saint-Sylvestre : « Plus de pédagogie, les usagers qui ne respectent pas le couvre-feu seront sanctionnés. » Policiers et gendarmes seront omniprésents durant toute la nuit dans le Lot.

La fermeté peut-elle être considérée comme une arme de dissuasion massive au service de la santé ? On préférera poser la question plutôt que de l’affirmer tant les avis divergent sur certaines décisions trop liberticides et d’autres trop laxistes. Respectons les deux camps et tournons autour du giratoire du Roc de l’Agasse à Cahors où les forces de l’ordre (police nationale, police municipale et gendarmerie) avaient déployé, mercredi 30 décembre, un gros dispositif de contrôle supervisé par Michel Prosic, préfet du Lot et Frédéric Alemndros, procureur de la République.

L’alcoolémie également dans le viseur, ce soir

Ce dispositif visant à vérifier le respect du couvre-feu sera même démultiplié de manière intense sur tout le département ce soir.

« Il y aura encore des contrôles drastiques à tous les niveaux. L’alcoolémie et tous les types d’infractions routières seront bien sûr concernés. Mais je tiens à dire qu’au niveau du parquet, la réponse pénale qui sera apportée tiendra compte du fait que ces infractions auront été commises pendant le couvre-feu. Un homme averti en vaut deux », rappelle Frédéric Almendros.

Les chiffres des contrôles

« Entre le 30 octobre et le 30 décembre, nous avons comptabilisé en zone gendarmerie 22 416 contrôles. 388 personnes étaient en infraction aux règles relatives au couvre-feu, soit 1,7 % des usagers contrôlés », ajoute le procureur.

« 44 gendarmes étaient déployés mercredi soir dans le département pour ce type de contrôle », complète le colonel Phavorin à la tête du Groupement de gendarmerie du Lot.

Le préfet confirme « la présence d’un effectif renforcé et la sécurisation des commerces. Nous serons très vigilants sur le respect du couvre-feu. Le 31 décembre 2019 nous avions procédé à 10 retenues de permis de conduire. Depuis le démarrage du deuxième confinement, nous avons réalisé 29 478 contrôles (zones police et gendarmerie) et verbalisé 494 personnes. Du 15 décembre au 30 décembre, avec l’allégement du confinement, nous avons contrôlé 4 415 usagers et 42 infractions ont été enregistrées. Soit un total de 0,95 %. Les Lotois sont disciplinés », convient le préfet.

Dans son discours de fermeté, Michel Prosic n’oublie pas d’associer un pan important des contrôles : « Les fêtes sauvages », lance-t-il. Elles sont dans le collimateur des forces de l’ordre. Les temps sont durs et sans pitié. Bonne année tout de même et surtout bonne santé.

Jean-Luc Garcia La Dépêche

Réveillon du Nouvel An : repas, fêtes, déplacements… ce qui est autorisé et ce qui est interdit

Dans la crainte d’une possible troisième vague de contamination de Covid-19, les autorités sanitaires françaises ont mis en place des mesures sanitaires pour encadrer le réveillon du Nouvel An. Pas moins de 100 000 policiers et gendarmes seront déployés sur le territoire français pour faire respecter ces mesures. La Dépêche du Midi fait le point sur ce qui sera autorisé ou non. 

Crise sanitaire oblige, ce Nouvel An ne ressemblera à aucun autre. Dans la crainte d’un nouveau rebond épidémiologique, les autorités françaises ont serré la vis : contrairement au réveillon de Noël, le couvre-feu instauré de 20 heures à 6 heures du matin sur l’ensemble du territoire national restera en vigueur. Les déplacements seront donc interdits, sauf pour des motifs dérogatoires bien déterminés. 

Pour faire respecter ces mesures sanitaires, au soir du 31 décembre. Le mort d’ordre : lutter en priorité contre les « rassemblements non-autorisés » et les « violences urbaines ».

L’objectif affiché est d’éviter les grands rassemblements pour le soir de la Saint-Sylvestre et éviter l' »effet Thanksgiving », c’est-à-dire une hausse du nombre de contaminations au Covid-19 lors des rassemblements familiaux ou amicaux. Voici ce qu’il faut savoir avant que la fête ne démarre.

  • Est-il possible de se réunir ?

Il est tout à fait possible de se réunir ce jeudi 31 décembre et d’inviter des personnes chez soi. Comme pour Noël cependant, le gouvernement a formulé des recommandations. Il s’agira entre autres de limiter l’événement à six personnes (sans compter les enfants). Cette limite n’est pas inscrite dans la loi : les autorités françaises font ici appel « au bon sens » pour endiguer au mieux la propagation du Covid-19.

  • Est-il possible de participer à une soirée ?

Imaginer organiser une énorme fête à la maison est non seulement très déconseillé d’un point de vue sanitaire mais aussi risqué légalement. Comme l’explique le ministère de l’Intérieur à La Voix du Nord, vous pouvez être verbalisé si vous organisez ou participez à une soirée « organisée dans un domicile privé mais qui dépasse manifestement le cadre privé (par exemple, lorsqu’un système d’entrées payantes est mis en place) ». Les sanctions s’élèvent à 135 euros pour une première infraction et peuvent monter jusqu’à 3 750 euros en cas de répétition des faits.

Au sujet des « fêtes clandestines », la consigne du ministre de l’Intérieur aux policiers est d’intervenir « dans les meilleurs délais », « dès qu’un rassemblement de ce type est signalé ». Outre la verbalisation des participants, « vous chercherez prioritairement à identifier les organisateurs », écrit le ministre.

Et évidemment, toute personne qui participe à une soirée privée dans un établissement public, fermé en raison de mesures sanitaires (comme des bars ou des restaurants), peut se faire verbaliser et sanctionner dans les mêmes proportions.

  • Sera-t-il possible de rentrer chez soi pendant la nuit ?

La réponse est non. Il va falloir entre autres que les Français s’organisent et dorment sur le lieu même de l’événement festif. « Je ne peux pas interdire aux gens de dormir chez quelqu’un », avait reconnu le chef du gouvernement Jean Castex au début du mois de décembre.

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Tout déplacement sera interdit entre 20 heures et 6 heures, sauf pour un motif dérogatoire valable, à savoir pour des raisons professionnelles, des raisons de santé, pour un motif familial impérieux, pour une mission d’intérêt général, ou pour promener son animal de compagnie. Ainsi, toute personne qui ne respecterait pas le couvre-feu est susceptible de faire l’objet d’une amende de 135 euros. 

  • La police est-elle autorisée à intervenir chez moi ?

Comme en temps normal, les forces de l’ordre peuvent être amenées à intervenir chez n’importe qui, pour des troubles de voisinages, notamment sonores, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, signalés ou pas par le voisinage. L’organisateur de l’événement peut être verbalisé et se voir infliger une amende de 68 euros.

Impossible cependant pour les forces de l’ordre de verbaliser qui que ce soit pour « non-respect de la distanciation sociale ».Les forces de l’ordre peuvent être amenées cependant à se présenter au domicile d’un particulier et lui demander d’entrer. Elles ne peuvent le faire « qu’avec l’autorisation des personnes domiciliées dans le logement », indique le ministère de l’Intérieur Robin Serradeil

La Dépêche