Prolongation de l’exposition de Laurent Fièvre à Cahors!

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.Nous avons le plaisir de vous informer de la prolongation de l’exposition des œuvres de Laurent FIèvre jusqu’au 03 avril prochain, à l’Atelier-galerie William Montaudié, à Cahors.

Avec un peu plus de 350 visites au mois de février, nous espérons que ce beau succès se poursuive et surtout que les personnes n’ayant pas pu venir puissent découvrir le travail de cet artiste.

exposition de Laurent Fièvre

« Je peins. Je construis un monde nu et vertébré dans lequel j’enferme des restes, des chairs vives et des débris d’humanité : un monde comme une fosse, un ossuaire, un pourrissoir d’âmes à l’allure décadente, un reliquaire d’émotions embouties. Un monde enfoui, inventé, réinventé, qui n’est ni l’expression de la torture, ni celle d’un torturé. Mon sujet est un corps. Tour à tour organe vital sillonné de veines et d’artères dont le flux continu de sang inonde et insuffle. Cage thoracique étriquée où les cœurs en sursis s’étiolent entre deux battements. Boîte crânienne aux parois lisses et infranchissables, plongée dans l’obscure idée. Tout au fond, à l’intérieur de cet organisme morcelé s’enclavent les non-dits, les torpeurs et les doutes de mes personnages liés affectivement par un sort commun. L’alimentation est riche, la déglutition lente. Au-delà des ressentis individuels, j’absorbe le son de l’histoire des religions, le silence des sociétés soumises et le bruit des tyrannies modernes. Dans ma galerie d’outre-tombe, j’aligne des portraits, des individus, parfois anonymes, parfois clairement identifiés. Je dégrade les sens. Je brise les os. La réalité d’une bouche, d’un nez ou d’un œil m’importe peu. Le sujet est secondaire. Ce qui est au centre est de l’ordre du sensible et de l’affectif. Mon dessein est de rendre tangible cette réaction, de provoquer le trouble. L’intensité et la profondeur de mes fonds noirs dirigent l’attention. Le tissu, la corde, le métal ou le papier de soie offrent la matière. Ils donnent corps à l’émotion. L’émotion trouve sa pleine expression dans l’absence : éveiller un regard dans le creux d’une orbite vide, libérer des mots inexprimables à la commissure d’une bouche close, dégripper les mouvements d’un membre amputé. La mutilation, la malformation, le manque perturbent, incommodent. La considération de ces différences ouvre une réflexion sur l’autre, sur soi. Elle provoque le repli, le souvenir, l’acceptation que j’espère salutaires. Elle élève. Sous sa forme macabre, elle résiste au temps. Elle lutte. Elle existe. » (LAURENT FIÈVRE)

Atelier-galerie William Montaudié
117 rue Georges Clémenceau
46000 Cahors
ouvert du mardi au samedi de 14h00 au couvre-feu