Quel théâtre voulons nous?

Pendant huit ans, le comédien et metteur en scène Michel Fau a accompagné Olivier Desbordes et Benjamin Moreau, en qualité de directeur artistique bénévole du Festival de Figeac. Aujourd’hui en désaccord avec les choix de la nouvelle direction, il vient d’écrire à André Mellinger, maire de Figeac pour lui annoncer qu’il stoppait sa mission.

Michel Fau prépare en ce moment une nouvelle mise en scène de l’opéra de Richard Strauss, Ariane à Naxos au Théâtre du Capitole. C’est donc de Toulouse qu’il a pris la décision d’abandonner ses fonctions de directeur artistique du Festival de Figeac. “Etre mal aimé n’encourage pas les échanges et ne développe pas les enthousiasmes pour continuer de construire à Figeac un rêve de théâtre varié, curieux et improbable !” écrit Michel Fau dans un communiqué.

Dans une lettre écrite au Maire de la ville, il explique qu’il a “mobilité toutes (ses) connaissances à la fois de jeunes compagnies et de grands artistes amis: du théâtre dit subventionné et du théâtre dit privé, pour effectuer ce fameux mélange qui semblait être l’unique esprit de Figeac (…). Les choix de la nouvelle direction ne correspondent plus à cette originalité d’un théâtre incarné” explique Michel Fau.

Le Festival de théâtre de Figeac 2019 doit se dérouler du dimanche 23 juillet au vendredi 2 août 2019.

Scèneweb


Lettre de Michel Fau à André Mellinger, maire de Figeac.

« Mon projet était de faire de ce Festival un festival unique en France, en y accueillant des formes théâtrales qui ne se confrontent nulle part ailleurs et d’y inviter des « acteurs » qui incarnent un théâtre à la fois populaire et exigeant. Nous avions aussi choisi d’y mêler un peu de théâtre musical en lien avec le festival de Saint-Céré pour créer ce pont qui en faisait un projet unique en France. J’ai mobilisé pour cela toutes mes connaissances, à la fois de jeunes compagnies et de grands artistes amis : du théâtre dit subventionné et du théâtre dit privé, pour effectuer ce fameux mélange qui semblait être l’esprit unique de Figeac dans le paysage des festivals français. Je me suis appuyé sur Olivier Desbordes et Benjamin Moreau pour mener à bien ce rêve de théâtre et théâtre musical qui a permis de passer de 3500 à 10000 spectateurs par été. Les choix de la nouvelle direction ne correspondent plus à cette originalité d’un théâtre incarné. C’est pour ces raisons Monsieur le Maire que je ne souhaite pas continuer cette mission que j’ai faite à titre bénévole mais avec joie. C’est justement ma conception de la joie par le théâtre qui n’a plus la place que je souhaitais pour Figeac qui me pousse à vous présenter à regret ma démission qui prend effet ce jour  »

Medialot


Les réalisations à Figeac de « Demain il fera jour » de Montherlant, joué au Théâtre de l’œuvre à Paris, de « Névrotik Hôtel » qui a été jouée aux Bouffes du Nord, et en tournée partout en France, notamment à la Criée à Marseille, sont pourtant bien représentatives de la création figeacoise !

C’est cet artiste multiple, à la fois populaire et exigeant, qui est le représentant d’une certaine vision du monde sans clivages et préjugés.

ActuLot


Interview de Michel Fau à La Dépêche

« Je me suis appuyé sur Olivier Desbordes et Benjamin Moreau pour mener à bien ce rêve de théâtre et théâtre musical qui a permis de passer de 3 500 à 10 000 spectateurs par été. Les choix de la nouvelle direction ne correspondent plus à cette originalité d’un théâtre incarné »

«Ce que je trouve tragique, c’est que des structures culturelles ne soient plus animées par des artistes mais par des administratifs»

La directrice générale du festival Véronique Do indique à La Dépêche qu’elle ne souhaite pas polémiquer.

La Dépêche

Michel Fau dans le Misanthrope

 


Les Amis du Festival de théâtre de Figeac

Les membres de l’association et les élus se sont réunis mercredi 6 février 2019 à la salle du Carré de l’Astrolabe pour l’assemblée générale.

Annie Rattelli, présidente des Amis du Festival de Théâtre de Figeac (AFTF), revient sur la précédente édition. « Le festival 2018 a battu le record du nombre de spectacles : 24 dont 3 proposés deux fois. La variété et la qualité des représentations ont vite dissipé une première déception à l’annonce de l’annulation de Tartuffe, inadaptable à la salle Mitterrand, et Une Artiste avec Judith Magre, indisponible pour raison de santé. Le public a beaucoup apprécié l’ouverture du festival avec les compagnies Etadam/Evidanse et ses déambulations dans les rues, ainsi que les quatre brèves de Victor Hugo interprétées dans des lieux bien choisis dans Figeac, qui ont contribué à mieux intégrer le festival dans la ville. »

Au nom de l’association, elle remercie la présence constante de Véronique Do et Benjamin Moreau (responsables artistiques) et leur écoute attentive vis-à-vis des festivaliers et des bénévoles.

Le festival de Figeac mérite un « vrai théâtre »

L’AFTF compte 82 adhérents, dont une solide équipe d’animation toujours disponible et efficace, avant, pendant, et après le festival. « Nous maintenons nos efforts pour répondre aux festivaliers dont l’exigence croît avec le rayonnement du festival dans la ville. Ces dix-neuf années de réussite mériteraient enfin un vrai théâtre, plus adapté qu’une salle de sport devenue onéreuse pour résoudre, chaque année, les multiples problèmes qu’impose l’installation d’un festival de qualité. » Anne Rattelli rappelle les rendez-vous amicaux de l’AFTF, le premier mercredi de chaque mois à partir de 18 h au café Le Lorrain.

À l’issue d’un renouvellement, le nouveau bureau du CA de l’association se compose d’Annie Rattelli (présidente), Paule Villalon (trésorière), René Roques (secrétaire), et Maxime Arm (secrétaire-adjoint).

André Mellinger, maire, répond au leitmotiv de l’association. Il indique que l’aménagement de la salle Charles Boyer en théâtre ne présenterait pas de difficultés particulières. Mais cette hypothèse s’appuie sur le projet, toujours en phase d’étude, de l’implantation d’un cinéma multisalles sur la rive gauche du Célé à hauteur de la passerelle piétonne. Il remercie l’AFTF pour ses enquêtes utiles auprès du public, sa présence au cours du festival, et sa participation à l’hébergement des artistes et techniciens.

Le Festival de théâtre de Figeac 2019 va se dérouler du dimanche 23 juillet au vendredi 2 août 2019. Le programme est encore en cours d’élaboration et son contenu ne peut être évoqué. Sa présentation est fixée au 6 mars. Il devrait être disponible mi-mars et la billetterie ouvrirait une semaine après.

S Casses ActuLot


Nevrotik-Hôtel

Michel Fau est l’un des piliers du festival de Figeac. Directeur artistique de l’événement depuis 2011, il y vient également souvent pour monter sur scène. Ce soir, il jouera Nevrotik-Hôtel, opérette loufoque écrite par Christian Siméon.

 Michel Fau, comment vous est venue l’idée d’un spectacle comme Nevrotik-Hôtel ?

J’ai découvert ces vieilles chansons qui sont dans le spectacle, qui avaient été écrites mais n’avaient jamais été jouées. J’ai demandé à Christian Siméon d’écrire une histoire autour de ces chansons, et je me suis choisi un partenaire, Antoine Kahan, que j’avais déjà vu chanter. Et c’est comme ça qu’on a créé cette pièce à Figeac !

Qu’est-ce qui vous plaît dans ces chansons ?

C’est de la chanson populaire, très sentimentale… et plutôt de mauvais goût. Les décors, les chansons, le jeu… rien n’est de bon goût. Je veux réussir à être dans la caricature tout en faisant ressortir une vérité de ces textes. Nevrotik-Hôtel, c’est le comble du mauvais goût qui finit par dire quelque chose de nous. C’est un concentré de ce qu’il ne faut pas faire sur scène, mais aussi de ce qu’il ne faut pas faire dans la vie, parce que l’héroïne que j’interprète se conduit atrocement !

Si vous ne deviez garder qu’une chanson, laquelle choisiriez-vous ?

Une seule, c’est difficile ! Il y en a une qui s’appelle «À chaque fois qu’on aime», que j’aime beaucoup pour ce qu’elle provoque chez le public. Quand je la chante, je sens qu’au début, les gens rient… et petit à petit ils se font cueillir ! D’un seul coup, les rires cessent et il y a un grand silence. Quelque chose bascule, ils se rendent compte du tragique de la scène. Et ça, c’est formidable.

Vous avez déjà joué Nevrotik-Hôtel à Figeac en 2016, pourquoi revenir avec la même pièce cette année ?

Il y a deux ans, c’était la première fois qu’on montait cette pièce, et l’accueil avait été formidable. Ça avait si bien marché la première fois qu’on serait bêtes de ne pas la rejouer (rires) !

Que représente le festival de Figeac pour vous, qui en êtes l’une des figures ?

Ce qui me plaît, c’est que c’est l’anti-Avignon. Avignon est devenu une foire insupportable. Figeac est ce que devait être Avignon au début, un festival ambitieux mais humain. C’est un vrai public, qui n’a rien de snob…

Un récital déjanté

Ce soir, à 21 h 30 à l’espace Mitterrand, découvrez ou redécouvrez Nevrotik-Hôtel, avec l’infatigable Michel Fau. Après deux ans à écluser les villes et les scènes de théâtre de toute la France, la pièce revient là où elle a été créée, un soir de juillet 2016 : le festival de Figeac.

Dans ce récital détonnant, Michel Fau interprète Lady Margaret, une diva qui loge dans un hôtel du littoral normand. Séduite par un groom joué par Antoine Kahan, elle lui propose un arrangement : un peu de sa fortune – Lady Margaret est immensément riche – contre la compagnie du jeune homme.

Mêlant les talents d’un parolier (Michel Rivgauche), d’un dramaturge (Christian Siméon) et d’un metteur en scène (Michel Fau, encore lui), Nevrotik-Hôtel rend hommage de la plus belle des manières aux opérettes du début du siècle dernier. Les critiques sont dithyrambiques.

La Dépêche