Rapport sur le numérique dans les territoires ruraux

Stéphane Mazars et Aurélien Pradié

Aurélien Pradié, député du Lot, et Stéphane Mazars, député de l’Aveyron, ont rendu le 9 avril 2019 leur rapport sur le thème « Innovation, Numérique et Territoire(s) ». Les deux députés y font des propositions pour permettre aux territoires ruraux de mieux se développer.

Une commande d’Edouard Philippe, Premier ministre

Il y a un peu plus d’un an, le Premier ministre a confié à deux députés, un de la majorité et un de l’opposition, un travail sur l’innovation et le numérique dans les territoires ruraux. Le 9 avril 2019, Stéphane Mazars, député LREM de l’Aveyron, et Aurélien Pradié, député LR du Lot, ont remis un rapport de 150 pages à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. « Nous sommes tous les deux des élus de territoires ruraux. On voulait faire entendre la voix des départements ruraux » précise Aurélien Pradié.

Pendant plusieurs mois, les deux députés ont rencontré des chefs d’entreprise, des sociologues, des experts agricoles et de la santé, des grands acteurs politiques… pour « faire émerger un constat, des points d’inquiétude et des propositions ». « Nous avons commencé notre travail avant le mouvement des Gilets jaunes et nous l’avons rendu en pleine actualité des Gilets jaunes. Le travail conduit recoupe des sujets d’inquiétude exprimés sur les ronds-points, comme l’isolement des territoires ruraux… »

« Le numérique n’est pas la solution à tout »

Premier constat fait par les rapporteurs, le numérique n’est pas la panacée. « Le numérique n’est pas la solution à tout et n’a pas la vocation à remplacer tout ce que, humainement, on ne veut plus faire. Le tout numérique est dangereux. Il peut apporter à certaines personnes mais aussi en éloigner d’autres des services publics. » Le député du Lot rappelle qu’une « partie de la population n’a pas accès au numérique ».

Aurélien Pradié cite deux exemples de services publics qui sont passés au tout numérique et qui ne fonctionnent pas : les cartes grises et les passeports. « Ces services se sont dégradés en passant au tout numérique. Certains se sont améliorés, dans le domaine de la télémédecine, comme la prise en charge des alertes cardiaques. Si on n’a pas l’assurance que la numérisation apporte une qualité égale ou supérieure, on ne numérise pas. »

« Nous croyons en l’avenir de la ruralité »

Aurélien Pradié rappelle qu’avec Stéphane Mazars, ils croient en « l’avenir de la ruralité ». « La ruralité n’est pas un problème. Ces territoires peuvent avoir un grand avenir. Il faut avoir un véritable plan de développement de la ruralité. » Les deux rapporteurs font un certain nombre de propositions sur la démocratie numérique (mise à disposition par l’État aux communes et aux collectivités d’une plateforme sécurisée qui puisse être utilisée pour consulter les habitants), sur la fiscalité (avoir une fiscalité attractive pour les entreprises qui s’installent en zone rurale)…

Les deux députés posent aussi la question de « la mobilité à l’intérieur d’un département ». « Le numérique ne pourra jamais remplacer les infrastructures routières, ferroviaires et les services publics » insiste Aurélien Pradié.

Stéphane Mazars et Aurélien Pradié se retrouveront en juin pour une journée de travail et évoquer la suite à donner à leur travail.

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