Semaine du Développement Durable

Interview du maire de Cahors:Jean-Marc Vayssouze.

 En fin de semaine débute la semaine du développement durable ; que fait Cahors en la matière ?

Biodiversité, suppression des produits phytosanitaires, gestion de l’énergie… Cahors est engagée dans diverses actions et nous continuons. Nous intervenons même dans le registre agricole, avec la légumerie : un écosystème local où la production locale va directement dans l’assiette des enfants locaux, ici.

Est-ce le reflet d’une mode ou un engagement sincère ?

C’est un fil conducteur de notre politique. Quatre chantiers sont incontournables : le numérique (qui a modifié et modifie l’économie), les fondements démocratiques (plus de participatif, exemplarité de l’élu), les inégalités (qui se creusent encore) et bien sûr la transition énergétique. Ce n’est pas toujours simple car la transition énergétique nécessite des modifications en profondeur, des changements sociétaux. Mais la COP 21 nous engage et nous donne des responsabilités.

Le développement durable est un thème mondial, en quoi Cahors joue-t-elle un rôle ?

C’est effectivement un enjeu mondial, mais qui se décline localement : il n’y a pas de petites réponses à cet enjeu, toutes les actions mises bout à bout ont de l’influence.

Vous évoquiez la biodiversité : comment la collectivité s’implique-t-elle ?

Avec les ruches par exemple, en partenariat avec GRDF et un apiculteur. Le miel fait le régal de la restauration scolaire. Tout le monde sait que les abeilles sont indispensables à notre écosystème, et nous travaillons à leur protection.

La biodiversité, ce sont aussi nos paysages (et notre histoire), nous nous attachons à les entretenir, notamment avec l’Association foncière de pastoralisme qui participe à l’entretien des espaces embroussaillés.

À propos de protection des espèces, l’interdiction pour les collectivités d’utiliser les produits phytosanitaires va dans le bon sens ?

Oui, bien sûr. Cette interdiction n’est pas sans conséquences (développement de mauvaises herbes par exemple) et cela demande d’autres moyens (humains) et une approche différente. Au lieu de les détruire, nous travaillons avec les insectes (coccinelles) ou les mésanges (avec la LPO, nous leur avons installé des nichoirs : elles sont très efficaces contre les chenilles processionnaires).

Vous parlez aussi de gestion de l’énergie.

Nous travaillons sur deux axes : consommer moins et développer les énergies renouvelables.

Sur nos consommations, la gestion technique des bâtiments (éclairage, chauffage) a permis de réduire nos consommations électriques. Cela représente un investissement plus lourd, mais on s’y retrouve rapidement avec des gains conséquents sur le fonctionnement. On est largement gagnant à moyen terme.

Idem avec l’eau, où la consommation a pu être réduite grâce au paillage. Nous n’avons rien inventé, nous reprenons simplement des méthodes anciennes et de bon sens.

Quant à notre production d’énergie, elle passe par la chaufferie bois qui nous satisfait pleinement. Des réflexions sont également en cours sur l’énergie photovoltaïque : évidemment, on ne fait pas n’importe quoi dans le secteur sauvegardé, mais si elle s’intègre dans un projet architectural, c’est possible.

Il y a de l’espoir pour le développement durable ?

Bien sûr. ça demande de la pédagogie, l’accompagnement des personnes les plus fragiles pour ne pas creuser un peu plus les inégalités, mais il y a de l’espoir. Et nous le devons aux générations qui viennent.