Situation dans le Lot notamment dans les EHPAD

À dix jours du déconfinement, la délégation territoriale de l’ARS (Agence Régionale de Santé) du Lot s’active pour élaborer cette nouvelle phase qui s’annonce. Comme tous les acteurs locaux, les 21 agents ont découvert cette carte du déconfinement plaçant le Lot en rouge, investiguant dès jeudi soir pour en comprendre le biais. Depuis, Santé Publique France a rectifié et le Lot est bien en vert et a de bonne chance de le rester d’ici le 7 mai, selon Julie Senger, déléguée territoriale de l’ARS du Lot.

Décrivez-nous l’évolution de l’épidémie sur le Lot depuis 7 semaines…

Nous sommes un département qui n’a pas été impacté tout de suite par une circulation importante du virus. Nous avons eu la chance de pouvoir nous préparer à la gestion de la crise sanitaire. C’est sur le secteur de Saint-Céré que le premier cluster s’est manifesté dans plusieurs établissements. Il y a eu une proportion de personnes atteintes notable mais majoritairement sans symptômes agressifs.

Quelle est la situation, ce samedi 2 mai

À l’EHPAD de Bretenoux, aucune nouvelle contagion et aucun nouveau décès n’ont été identifiés depuis plusieurs jours. À Saint-Céré et Biars, la situation est désormais sous maîtrise.

Nous avons sur le Lot 14 personnes toujours en hospitalisation et une en réanimation. Nous totalisons 19 décès dans les établissements hospitaliers et 7 décès dans les établissements médicaux sociaux (N.D.L.R. : certains de ces patients étant décédés à l’hôpital, ils peuvent être aussi comptabilisés dans les 19 décès. Le détail n’a pas été communiqué).

Comment expliquer cette situation relativement préservée dans le Lot ?

L’élément le plus important d’explication est qu’il n’y a pas eu de foyer d’infection généralisé au sein de la population. Le suivant est que nous avons été en phase de confinement avant l’arrivée du virus, permettant d’isoler les quelques cas pour stopper toute propagation. Enfin, la faible concentration démographique et le respect des règles de confinement des Lotois ont été des atouts.

Êtes-vous confiante pour le déconfinement et le Lot sera-t-il toujours en vert le 7 mai ?

Il n’y a pas d’indicateur aujourd’hui qui me laisse penser que cela pourrait changer. Mais, je rappelle que le virus circule toujours et que la situation peut devenir fragile d’une heure à l’autre. La condition sine qua non du déconfinement sera le respect des mesures barrières, y compris après le 11 mai.

Où en est-on du dépistage ?

La capacité de l’Occitanie à réaliser ces tests est très importante au regard des objectifs fixés. Dans le Lot, tous les hôpitaux, ainsi que trois laboratoires d’analyses privés peuvent réaliser les prélèvements. Nous étudions les ressources et les capacités pour être prêt à répondre à la demande à venir, il n’est pas exclu de mobiliser le laboratoire départemental du Lot. Pour l’instant, nous n’avons pas de vision exhaustive du nombre de tests pratiqués puisqu’ils le sont via différents circuits, y compris hors département. L’outil national de collecte de ces données se met en place. Sur le foyer de Saint-Céré, les dépistages ciblés réalisés la semaine dernière ont fait apparaître un taux de 15 % de personnes testées positives.

Que retiendrez-vous de cette crise sanitaire dans le Lot ?

La gestion des professionnels locaux a été remarquable, elle s’est appuyée sur une dynamique de tous au sein du groupement hospitalier de territoire, où il y a eu beaucoup d’anticipation. J’espère que la prise en charge, les compétences des soignants et la reconnaissance de leur expertise qui ont fait que l’on a confié trois patients du Grand Est à Cahors changeront le regard de la population sur nos services de soin.

L. Bertoni La Dépêche