Son test est positif, que se passe-t-il?

Vendredi, un des laboratoires de dépistage de Cahors rend son verdict : positif à la Covid. Entre le test effectué le matin et l’analyse, il se sera écoulé 7 heures. C’est quelques minutes plus tard que contact-tracing intervient auprès de notre journaliste.

Un texto d’abord, puis rapidement un échange téléphonique avec l’intéressé pour lui donner quelques conseils et explications sur les 7 prochains jours à venir. Et puis, surtout pour déterminer avec lui les éventuels cas contacts. Au nombre de trois, ces derniers vont à leur tour recevoir un coup de fil, les uns derrière les autres.

La Covid, entre cas positif  et cas-contacts, on a "testé"

« Il est 17 h 52 sur l’écran de mon portable lorsque je reçois un appel entrant du 3646. En toute honnêteté, on réalise soudain que l’instant de convivialité de la pause déjeuner, l’un des rares depuis mars 2020, va être lourd de conséquence. L’interlocutrice de la CPAM va à l’essentiel. Son discours est clair, bien rodé, elle est charmante et prend le temps de tout vous expliquer avec précision. En résumé : télétravail et isolement durant 7 jours, y compris avec ses proches ». Ce qui implique de porter un masque chirurgical chez soi, de dormir à l’écart de son conjoint, de ne pas prendre les repas ensemble, de bien aérer les pièces, limiter les discussions à 15 minutes à deux mètres d’écart, etc. Et puis un test antigénique ou PCR à effectuer dans les 24 heures, avant un autre à réaliser à 7 jours de la date supposée de contamination.

La galère commence ! Et psychologiquement, s’isoler des siens à son propre domicile a quelque chose de démentiel. Mais la raison l’emporte et il faut relativiser. Tout le monde est affecté par cette pandémie sans fin qui compte chaque jour son lot inexorable de morts et de patients en réanimation…

Ceci étant, l’être humain que nous sommes a cette capacité de déni propre à se rassurer assez incroyable. Car, non sincèrement on ne va pas être positifs. Pas nous. À moins que…

Après le coup de téléphone, c’est un mail récapitulatif qui est adressé aux quatre intéressés. Puis, régulièrement, des textos nous conseillent en cas de premiers symptômes. Nous informent, notamment pour bénéficier d’aide aux courses, de portage de repas, à la garde d’enfants, etc., grâce à la cellule d’appui à l’isolement de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations du Lot.

Tout un tas de dispositifs prêts à s’enclencher sur simple demande.

Le temps a passé, les tests sont tous revenus négatifs, les regrets se sont dissipés. L’analyse que l’on en retient : avoir stoppé net la diffusion du virus, grâce à notre collègue qui a eu la présence d’esprit de se faire dépister le matin de son retour au travail. Par ce geste anodin, il a permis qu’aucun d’entre nous ne contamine d’autres personnes.

Voilà une curieuse expérience que nous avons « testée » bien malgré nous.

Contact-tracing veille

C’est compliqué d’être infaillible depuis un an que le Covid a pris ses aises. Mais baisser la garde une fois et le risque surgit. Heureusement, contact-tracing veille. Dans le Lot, la plateforme de l’Assurance Maladie est située à Cahors, placée sous la responsabilité de Julie Herfort, et avec l’appui de la MSA et de la CAF. Ce sont ainsi une vingtaine d’agents qui y collaborent : 9 de la CPAM du Lot et une infirmière, 14 CDD, deux superviseurs. Le maximum en télétravail.

« Le dispositif fonctionne 7 jours/7, y compris les jours fériés, de 8 h 30 à 18 heures, par roulement des équipes. On y gère les appels entrants et les appels sortants, ce qui mobilise 14 personnes par jour en moyenne », dévoile la responsable du service contact-tracing. Cas positifs, cas contacts, entraide et mutualisation pour le territoire national. Au fur et à mesure des besoins et des variations de l’épidémie, ils se sont adaptés depuis la création de la plateforme en mai 2020.

Pour que contact-tracing soit enclenché, il faut que votre dossier de cas positif soit enregistré sur un logiciel de saisi de l’Assurance Maladie par un laboratoire, un pharmacien ou un médecin. « Nous devons prévenir la personne et ses cas contacts, le plus vite possible pour rattraper les chaînes de contamination. L’objectif est un appel dans les 4 heures. La semaine passée, nous avons traité pour le Lot 114 patients positifs pour 331 cas contacts », précisent Julie Herfort et Laura Zanin, directrice par intérim de la CPAM. Mais à ce jour, 75 à 80 % de leur activité concernent l’entraide nationale.

La Dépêche