Trouver ce qui lie très profondément les habitants des causses, de la vallée de la Dordogne, du Ségala, du Limargue ou de la Bouriane…

Le 15 décembre dernier, l’association Sites et Cités remarquables de France, présidée par l’ancien ministre Martin Malvy, a organisé une rencontre régionale à Sorèze, dans le Tarn, sur la thématique du « patrimoine et tourisme responsable ». Le président de Cauvaldor, Raphaël Daubet, a été invité à témoigner, lors de la table ronde « Tourisme durable et responsable, innovations, nouveaux lieux ». Ce fut l’occasion de présenter les ambitions de Cauvaldor et de l’Office de tourisme Vallée de la Dordogne. Il a fait part de la spécificité de notre grande entité : « C’est une terre de transition géologique, qui offre une grande diversité de paysages, grâce à la rivière Dordogne qui sépare le limousin granitique et les causses calcaires du Quercy. Cette disparité est une richesse et nous devons créer une unité, trouver ce qui lie très profondément les habitants des causses, de la vallée de la Dordogne, du Ségala, du Limargue ou de la Bouriane… Cauvaldor est aussi une terre de transition historique. En effet, nous avons des vestiges de toutes les époques : de la sépulture de l’homme de Néandertal au célèbre Pavillon des Eaux qui accueillait des curistes dès le début du XXème siècle, en passant par Uxellodunum où s’est déroulée la dernière bataille des Gaulois, par une empreinte de la société paysanne du XVIIIème siècle très forte, et par la présence d’usines de la révolution industrielle. L’ambition de Cauvaldor est de mettre en réseau ces nombreuses traces du passé, pour écrire une histoire forte et commune à destination des touristes et des habitants. Pour effectuer ce travail, la collectivité s’appuie sur des alliés de taille : l’office de tourisme Vallée de la Dordogne et le Pays d’art et d’histoire qui travaille d’ores et déjà sur ce maillage des sites patrimoniaux. » Marylise Ortiz, la directrice de Sites & Cités remarquables de France, a salué ce projet d’animation touristique, culturel et économique, qui « embarque les communes et les habitants ». 

Medialot

Il faut construire notre récit, expliquer notre Histoire, mettre en réseau nos
sites et nos villages, créer des parcours et des offres, valoriser nos spécialités et nos savoir-faire…
De même, il nous faut ré-humaniser ce que l’on a digitalisé à outrance, attiser la curiosité, inciter à s’émou-
voir de choses minuscules, reconstruire le lien entre les touristes et notre agriculture.
Oui, le tourisme est une part de l’avenir du monde rural.
D’ailleurs, récemment, la venue du chef de l’État, à Martel, a été pour moi l’occasion d’un échange utile
sur la ruralité. Et d’abord de dire au Président de la République que le monde rural s’interroge, et qu’il se
transforme.
Il s’interroge sur son avenir, son destin, mais aussi sur les inégalités territoriales, réelles ou ressenties. Celles
qui frappent l’école, le ferroviaire, l’offre de soins par exemple…
Et puis la ruralité est aussi un monde en pleine transformation. Un monde en ébullition. Le tourisme, l’in-
dustrie, les néo-ruraux, la fibre, les mutations de l’agriculture… Elle est bien loin, la campagne profonde de
nos grands-parents, la ruralité éternelle !
La ruralité est aujourd’hui le creuset d’une fusion de la modernité et de l’héritage. L’espace singulier où
s’entrechoquent des mondes différents. Qu’il en surgisse un espoir pour demain, voilà l’enjeu !
Chers habitants du territoire, notre ruralité est solidaire, créative, innovante. Elle a du bon sens et de l’intui-
tion. Elle a des racines. Elle offre surtout des champs d’investigation et d’innovation majeurs.
C’est le cas de l’agriculture, pour laquelle le double impératif de production et de respect de l’environne-
ment va nécessairement ouvrir deux grandes voies : celle de la diversification des activités pour l’agriculture
paysanne (vente directe, gîtes, tourisme à la ferme, restauration…), et celle des agritechnologies propres,
où le progrès scientifique et technique supplantera la chimie, limitera la consommation foncière, et garan-
tira notre indépendance alimentaire.
C’est le cas des énergies renouvelables, où l’Etat pourrait investir dans un grand partenariat public-privé,
au côté des collectivités, pour réussir la transition énergétique et préserver notre souveraineté énergétique
nationale.
Chers habitants des causses et de la vallée, notre ruralité est une chance.
Raphaël Daubet, président de Cauvaldor

Cauvaldor