Un budget de 248 M€, et 0 % de hausse d’impôts

La copie budgétaire pour 2020 a été validée, hier au conseil départemental. Le budget réussit à concilier un haut niveau d’investissements sans rogner sur les solidarités ni recourir au levier fiscal.

À chaque nouvel exercice l’équation à résoudre est toujours plus complexe. Le budget du département doit poursuivre les investissements, assurer des dépenses incontournables, l’action sociale, les solidarités, le handicap, en intégrant la limitation obligatoire des dépenses de fonctionnement à +1,2 %, sans actionner le levier fiscal. En clair, sans augmenter les impôts. Le 5e budget de la mandature adopté hier en assemblée, se glisse dans ce cadre étroit. Un budget de 248,10 M€, en progression, « tourné vers l’avenir, les nouvelles technologies et moteur des solidarités entre les territoires », comme l’affirme Serge Rigal, président du département. Guillaume Baldy, vice-président en charge des finances, confirme : « Le budget est sain, les ratios sont au vert, les efforts de gestion ont été faits. »

Le 0 % de hausse des impôts est devenu la marque de fabrique depuis quatre exercices comme le haut niveau des investissements, près de 42 M€, pour moderniser et rendre le Lot plus attractif. Il faut savoir aussi que 121 M€ seront dédiés aux solidarités, « notre ADN » comme le dit Serge Rigal, avec 47,20 M€ pour les personnes âgées, 32 M€ pour l’accompagnement des handicapés, 34,90 M€ en faveur de l’insertion et l’action sociale.

Quelque 103 M€ iront à l’avenir du territoire, dont 1,90 M€ pour le déploiement du numérique (26 000 prises prévues en 2020), 24,50 M€ pour l’éducation et 47,50 M€ pour le réseau départemental routier, dont 7,20 M€ affectés aux grands travaux de modernisation comme la déviation de Vayrac, dont la première pierre sera posée jeudi.

Bâtir le budget 2020 n’a pas été simple, monter celui de 2021 sera un challenge, les départements perdant, après la taxe professionnelle, la taxe foncière. « Nous serons dépendants de paramètres qui nous échappent, note le président Rigal. La totalité des départements français conteste cette nouvelle perte d’autonomie. »

Ils ont dit

Voie d’avenir : « On va retravailler le dossier ». S’exprimant devant la presse quelques minutes avant que commence la session budgétaire, Serge Rigal a répondu à une question sur la Voie d’avenir, un dossier retoqué par le tribunal administratif en début d’année : « Nous n’avions pas choisi le tracé de la Voie d’avenir par hasard, quand on voit le trafic routier côte des Mathieux, un jour il y aura un drame. Il y a un réel besoin de désenclavement dans le nord Lot et le T3 représentait la bonne solution. Qui admettrait aujourd’hui le passage de 500 camions par jour dans une commune ? On va retravailler le dossier. »

Ponts suspendus : « Notre hantise, les surcharges ». Au cours du même point presse, Serge Bladinières en charge des routes s’est réjoui des 47,50 M€ affectés aux routes avant d’évoquer la question des ouvrages d’art et notamment des ponts suspendus : « Nous en avons neuf dans le Lot et notre hantise, ce sont les fortes surcharges. Nous les suivons depuis dix ans avec deux opérations importantes par an. »

Jean-Michel Fabre