Un couple transforme une bétaillère en sauna nomade pour aller de village en village

Ashley Paillard et Etienne Ruffin ont rénové une ancienne bétaillère pour en faire un sauna finlandais et ambulant. Un projet qui se concrétise aujourd’hui avec l’utilisation de ce sauna hors-norme par le camping de la Truffière à Saint-Cirq-Lapopie et une tournée dans les petits villages du Lot.

Il fallait trouver l’idée. Une bétaillère qui devient sauna cosy, sur le papier, ce n’était pas gagné. L’histoire remonte au premier confinement. Ashley Paillard, praticienne en massage de 30 ans qui vit à Saint-Martin-Labouval, décide de mettre sur pied un sauna finlandais.  » Je travaille dans le bien-être, mon compagnon Etienne est un sportif, nous sommes tous les deux adeptes du sauna depuis des années », raconte-t-elle. Née ainsi l’envie de faire venir le sauna à la maison. Et puis rapidement, celle de « retaper de l’ancien » et de  » donner une seconde vie « , un concept qui correspond bien selon Ashley à  » l’esprit du Lot ». Le couple de trentenaires lance un appel au financement participatif sur Kisskissbankbank. Ils parviennent à récolter 1800 euros sur les 1500 demandés. 

Avant que le confinement ne tombe, le 17 mars 2020, Ashley tape « van à chevaux  » sur Le bon coin. La Lotoise repère un ancien van à cheval datant de 1969 et de marque Bardet à Caussade. Le couple est séduit. Pourtant, on est loin, bien loin, du futur sauna dont ils rêvent. Pas grave.  » Il correspondait à nos critères, il était assez haut, assez spacieux pour accueillir 5 à 6 personnes, avec une ossature en métal, dans son jus », explique Ashley. Contre 1 000 euros, le couple embarque la bétaillère dans le Lot. Le confinement a été déclaré. Le chantier débute. Lui est plutôt bricolo. Elle pas du tout.

De village en village 

Exit les chevaux.  » On a commencé par enlever le contreplaqué, disposer du plancher en cèdre, assemblé des planches de bois de mélèze et un pare-vapeur pour isoler, assembler une ossature bois à forte résistance à la chaleur et à l’humidité, fabriquer des bancs dans un bois de tremble spécial pour s’asseoir dessus sans se brûler et pour éviter la transpiration », détaille-t-elle. Les travaux ne prendront que deux semaines dont trois jours passés à nettoyer l’intérieur. Une porte vitrée est posée, deux petites fenêtres installées, un poêle à pierres volcaniques installé et bien sûr, les roues sont conservées. Car il s’agit avant tout d’un sauna ambulant :  » L’idée est de se déplacer avec, comme une cabine tractable, au gré de nos envies mais aussi des demandes des clients, de parcourir les routes du Lot pour rendre accessible aux habitants Quercynois les bienfaits du sauna scandinave et du massage, d’aller de village en village, de campings en festivals, de gîtes insolites aux évènements sportifs ». Car maintenant la « rou’Lot vapeur » terminée, Ashley et Etienne la mettent à disposition de particuliers et d’associations, depuis novembre dernier. Derrière leur démarche, il s’agit auss de parcourir la ruralité et de tisser un lien social dans de petits villages désertés par les commerces et les services publics comme ce week-end au Bouyssou et ses 143 habitants.

Entre-temps, le sauna dort sous les chênes, au camping de la Truffière à Saint-Cirq-Lapopie dont Etienne est le gérant. À partir du 1er avril, date d’ouverture de l’établissement pour la saison, il sera installé près de la piscine pour accueillir les touristes, monnayant 6 à 8 euros la séance de 45 minutes. Un sceau a été aménagé sur le toit de cette ancienne bétaillère, en guise de douche froide. Pour le reste, Ashley a tout prévu :  » On a également un petit bouquet de feuilles séchées de chênes pour venir tapoter sur la peau et activer la circulation sanguine ». La garantie, selon elle, de « se sentir plus léger ». 

Escale au Bouyssou ce dimanche

Ce dimanche, la maison des enfants du Quercy au Bouyssou accueille la rou’Lot vapeur. Six séances seront proposées avec quatre personnes maximum à chaque séance. Le sauna finlandais unique en son genre, du moins dans le Lot, car un modèle similaire existe aussi en Dordogne, a aussi été plébiscité en décembre dernier pour les marchés de Noël. Il était notamment présent à Concots. 

Manon Adoue ladepeche.fr