Un événement de première grandeur pour les 61000 retraités Britanniques en France
A Gourdon, où vivent Helen et Brian Cave depuis 18 ans, le moral n’est pas au beau fixe ce vendredi. Ce couple de Britanniques a fait campagne auprès de ses proches pour le maintien. Depuis plusieurs mois, Brian tient même un blog pour les persuader de rester dans l’Europe
« C’est une catastrophe, nous sommes un peu inquiets, confie Helen. Je ne sais pas encore comment cela se passera pour nous quand nous voudrons aller au Royaume-Uni, s’il faudra un document particulier pour voyager. A 82 ans, il est un peu tard maintenant pour demander la nationalité française ».
Près de 69 000 Britanniques ont élu domicile en France pour leur retraite, dont une grande partie en Dordogne et dans le Lot.
Qu’adviendra-t-il de leur retraite, de leur système de santé ? Installés depuis près de 20 ans dans le sud de la France, Brian et Helen Cave appréhendent le résultat de la consultation. « Avec l’Union Européenne, nous savons que notre retraite est protégée et que nous pouvons bénéficier des services de santé. S’il y a un Brexit le danger est grand de voir nos retraites menacées », craint Brian. Le couple n’a effectivement jamais cotisé en France, c’est donc l’État britannique qui leur verse de l’argent. En cas de sortie, ils craignent un gel de leurs pensions, comme c’est le cas pour leurs compatriotes partis vivre leur retraite en dehors de l’UE.
Mais ce qui fâche le plus le couple, c’est de ne pouvoir participer au scrutin car les Britanniques vivant, comme eux, à l’étranger depuis plus de 15 ans n’auront pas le droit de voter le 23 juin. « Moi, en tant que citoyen britannique, concerné au premier plan par le résultat de ce référendum, je me vois refuser le droit de voter ! », déplore Brian.
« Je ne serais plus européenne ! Il y aura une rupture ! »
À quelques kilomètres du domicile de Brian et Helen, Rachel French, elle aussi, s’inquiète. Conseillère municipale depuis 2008 à Marminiac, dans le Lot, elle a peur de devoir quitter ses fonctions en cas de Brexit. « Jusqu’à présent, seuls les Européens avaient le droit d’être élus dans un conseil municipal, cela posera donc un problème juridique“, indique-t-elle. Même si, moi, je me sentirai toujours chez moi, je ne serais plus européenne ! Il y aura une rupture ! »
À Gourdon, la maire désespère de l‘impact d’un éventuel Brexit sur la vie associative de son village. Symbole de cette coopération européenne : le jardin de la ville mélangeant les styles anglais et français. « On a appris à vivre ensemble, entre communautés. Si un État-membre quitte l’UE, je vivrais cela comme une régression » affirme l’édile Marie-Odile Delcamp.
Retour chez Brian et Helen pour un apéritif entre voisins britanniques. L’occasion d’un débat houleux sur le manque d’information en cas de sortie du pays de l’UE. « Je ne sais pas ce qui va se passer dans plein de domaines ! Par exemple, je serai un étranger dans ce pays donc aurais-je besoin d’un visa ? », s’interroge Bill Ather, lui aussi retraité dans le Lot.
C’est le choix du peuple Britannique .Il faut le respecter.