31 médecins généralistes en moins dans le Lot en 10 ans

À ce jour, notre département compte précisément 142 médecins en exercice. Le ratio invite à conclure que cela représente 1 médecin pour plus de 1209 habitants. Mais la santé ne se limite pas à des chiffres, ce serait tellement réducteur. Pour poser un diagnostic global sur la situation de la médecine générale,

Julie Senger a répondu à nos questions.

Julie Senger est directrice de l'ARS du Lot.
Julie Senger est directrice de l’ARS du LotDDM-Archives – DDM MARC SALVET

Quel état des lieux de la médecine générale pouvez-vous nous exposer ?

La démographie médicale est un sujet majeur, prioritaire même qui mobilise tous les acteurs au sein d’un groupe de travail : les représentants de la profession bien sûr, mais également l’Assurance Maladie, les collectivités territoriales (conseil régional, départemental, EPCI, la MSA, etc.). Actuellement, le Lot compte 142 médecins. Cependant, si en 2020 nous enregistrions 7 départs de médecins pour 8 arrivées, la dynamique d’installation n’a pas joué en notre faveur en 2021, avec 8 départs pour 4 arrivées. 

Ce qui nous préoccupe aussi c’est l’âge des médecins en exercice, car c’est un indicateur pour les années à venir. En effet, sur les 142 praticiens, 67 ont plus de 60 ans.

Le Lot a perdu 31 médecins généralistes en 10 ans

Evolution du nombre de médecins généralistes

  • 31/12/2012 : 173
  • 31/12/2015 : 167
  • 31/12/2017 : 162
  • 31/12/2018 : 157
  • 31/12/2021 : 142

Y a-t-il des secteurs du département plus impactés que d’autres ?

La tension est réelle sur le Lot et sur tous ses territoires. C’est difficile de dire si une zone est plus concernée car la situation évolue en permanence. Certes le Lot a plus de médecins qu’ailleurs, mais on rencontre les mêmes difficultés.

 

Sur les 142 praticiens exerçant dans le Lot, 67 ont plus de 60 ans.
Sur les 142 praticiens exerçant dans le Lot, 67 ont plus de 60 ans. DDM-Illustration – JEAN LOUIS PRADELS

De quels moyens disposez-vous pour favoriser la venue de médecins ?

Il y a malgré tout une dynamique d’installation, des évolutions dans l’organisation des prises en charge  et des parcours. Les collectivités locales ont parfaitement conscience qu’il faut consolider l’accès aux soins. Nous travaillons à leurs côtés, soutenons leurs démarches d’attractivité pour accueillir de nouveau professionnels de santé, en proposant des aides à l’installation, en encourageant la création de CPTS. Ces communautés professionnelles territoriales de santé regroupent les professionnels qui souhaitent se fédérer autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes. L’une d’elles vient de voir le jour sur Cauvaldor, le Grand Figeac prépare la sienne et le Grand Cahors y travaille. 

L’initiative vient des professionnels eux-mêmes qui définissent le contenu et l’organisation de la CPTS. L’ARS les accompagne et les dote de moyens financiers pour construire ce projet et le faire fonctionner. C’est un levier pour les médecins comme pour les usagers. Un bel objectif pour 2022.

Nous pouvons citer aussi l’exercice coordonné, les assistants médicaux et bien sûr un maillage hospitalier important (avec de beaux projets soutenus dans le cadre du Ségur).

Est-ce que la politique du salariat médical pourrait être la planche de salut ?

Le salariat reste minoritaire, on compte 5 médecins salariés dans le département, intervenant au sein des deux centres de santé : celui du Grand Figeac et de Cazals-Salviac ; pour 14 maisons de santé pluridisciplinaires. Nous accompagnons les deux, car les deux sont complémentaires, la seule distinction est la modalité de rémunération. Il y a aussi 10 équipes de soins primaires (ESP) pour améliorer la prise en charge et coordonner le parcours de santé. 

Combien de patients se retrouvent actuellement sans médecin traitant référent ?

À ce jour, 10% des Lotois de plus de 17 ans sont sans médecin traitant. (NDLR : Certains médecins du Lot sont pour raisons de santé ou raisons personnelles provisoirement éloignés de leurs cabinets).

Le patient sans médecin traitant qui rencontre des difficultés pour obtenir une consultation peut contacter le médiateur de sa Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM). Cela passe par son compte Ameli dans l’onglet « Mes démarches»​, ou par courrier, en joignant le questionnaire « Difficulté d’accès à un médecin traitant »​, téléchargeable sur le site de la caisse.
Laetitia Bertoni ladepeche.fr

Quelles étapes pour créer une CPTS ?

Vous vous demandez comment créer une CPTS ? Créer une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé requiert de respecter certaines démarches.
Voici les grandes étapes pour réussir votre projet et constituer votre CPTS.

Comment créer une CPTS ? – Docteur House (docteur-house.fr)