Auzole: Atelier Relais du Lot contre le décrochage scolaire

L’Atelier Relais du Lot est un dispositif issu d’un partenariat entre la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale) et la Ligue de l’Enseignement. C’est l’une des réponses à la problématique du décrochage scolaire.

Selon la convention passée entre les deux structures, l’Éducation Nationale met à disposition un enseignant coordonnateur Cyril Alagnou et un AED (Assistant d’Éducation maître d’internat) ; la Ligue de l’Enseignement fournit une éducatrice pédagogique, Marie Monestier et une éducatrice spécialisée, Manuela Tayol, ainsi que la logistique (hébergement, repas, véhicules…).

«Nous intervenons en lien avec les 19 collèges du Lot, plus les lycées qui abritent une classe de 3e Prépa Pro» explique Marie Monestier. «Notre travail, en concertation avec les équipes éducatives des établissements, est de prévenir le décrochage scolaire. Nous agissons avant qu’il ne soit effectif, en essayant de remobiliser l’élève».

Trois sessions par an

Si le risque de décrochage est avéré, et que le jeune et sa famille acceptent de s’en remettre à l’Atelier Relais, le collégien intègre la structure au Domaine d’Auzole, espace particulièrement adapté pour ce travail, à quelques kilomètres de Cahors.

«Nous y organisons trois sessions de quatre semaines par an, détaille Cyril Alagnou. Chacune réunit au maximum huit élèves». Le matin est réservé à des temps pédagogiques et l’après-midi à des activités sportives, culturelles ou créatives. L’emploi du temps évolue en permanence en fonction des jeunes. «Rien n’est figé. L’idée est de leur offrir un espace transitoire pour qu’ils puissent exprimer et travailler leurs préoccupations d’adolescents et de collégiens. Nous les aidons à réfléchir, à prendre du recul, à découvrir ce qu’ils désirent… Nous les accompagnons au cours de cette parenthèse dans leur cursus scolaire».

Et dans l’ensemble, un lien se crée. Le fait d’être en internat, dans un autre contexte, permet à ces élèves de faire le point. «Il faut arriver à trouver la raison du ‘‘désinvestissement » poursuit Manuela Tayol, ce n’est pas évident, car on n’est sûr de rien. Et puis, nous ne sommes pas là pour prescrire, mais pour conseiller et amener des pistes de réflexion pour les familles. C’est presque de l’artisanat, mais c’est la complémentarité de l’équipe qui permet d’avancer. Ce métier n’engendre pas la monotonie».


Comment ça marche ?

Ce sont les équipes éducatives des collèges qui décèlent l’élève en situation de marginalisation scolaire. Elles confrontent leurs analyses et le principal du collège contacte l’Atelier relais.

Une rencontre est alors organisée entre l’élève, sa famille et l’Atelier Relais. «Nous, éducatrices, évaluons le niveau de motivation du jeune pendant que le coordonnateur fixe les objectifs avec sa famille. Puis nous leur laissons un temps de réflexion» explique Marie Monestier, l’une des éducatrices.

Dans la foulée, une commission d’admission composée de plusieurs professionnels sous la présidence de l’Inspecteur d’Académie, directeur académique des services de l’Éducation Nationale du Lot, décide si le collégien peut intégrer l’Atelier Relais pour participer à une session.

Engagement

«L’entrée en Atelier Relais est un engagement volontaire de l’élève et l’adhésion de la famille au projet proposé est indispensable».

L’Atelier relais accompagne le retour au collège des élèves et suit les élèves concernés durant toute leur année scolaire.

Il s’appuie sur des partenaires comme la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), les CIO (Centre d’Information et d’Orientation), le CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), le Planning Familial de Figeac, et les FSE (Fonds Spéciaux Européens) pour le financement.