Des formations ancrées sur la gestion du quotidien

Le réseau d’entraide et de relation de Terre Rouge se développe. Il comprend trois ateliers : traiteur..

L’organisme de formation, situé avenue Edouard Herriot a élargi son offre à des personnes non salariées. Elles ont pour support les savoirs de base, la lutte contre l’illettrisme, le code de la route, l’outil informatique ainsi que l’apprentissage du français. Un des objectifs est de proposer des formations adaptées à un public éloigné des apprentissages. Elles sont toujours ancrées sur la gestion du quotidien, tendent à renforcer l’indépendance des apprenants. «Une offre qui se développe en fonction des besoins repérés, comme en atteste la mise en place depuis cette année de formations sauveteurs secouristes du travail» précise Julien Bastide, directeur. «On est devenu une sorte d’entreprise école où on travaille en apprenant. Chaque parcours est individualisé». L’organisme de formation est devenu un levier pour le recrutement, il peut lever des freins. Ils peuvent déboucher sur un recrutement. «Dernièrement, nous avons embauché quatre personnes à la blanchisserie à Sainte-Valérie. Trois d’entre elles étaient issues des ateliers d’insertion, nous les connaissions en amont» remarque le directeur.

«L’objectif de l’organisme d’information est de rendre la personne acteur de ses apprentissages, accroître son autonomie» confie Valérie Prevot, formatrice et coordinatrice pédagogique. Elle intervient sur les bénéficiaires du RSA, les demandeurs d’asile, les statutaires, les habitants du quartier de Terre Rouge, les salariés des chantiers d’insertion. Celui de la cuisine en compte 14, la blanchisserie 4, l’approvisionnement de l’épicerie social 4. Sans oublier les bénévoles à pied d’œuvre puisque deux formateurs participent activement au projet d’apprentissage des personnes les plus vulnérables «Actuellement, nous sommes en train de monter une plateforme linguistique départementale pour recenser toutes les offres pour le département dédiées à un public de réfugiés» remarque Julien Bastide. Concrètement dans un premier temps, une étude va recenser l’offre d’apprentissage pour ce public-là dans le département. Tout le monde peut adhérer à RERTR pour un montant annuel de 7 € et avoir accès aux services proposés.

 

Contact au 05 65 53 60 66.

 

À Gourdon et à Figeac aussi

En 2019, l’offre de formation s’est étendue aux secteurs de Figeac et Gourdon avec trois formatrices qui interviennent au plus près des lieux de résidence. Avec, par exemple, un partenariat avec l’association CEIIS accueillant des personnes en demande d’asile sur Cahors et Figeac. À noter, un partenariat avec l’Etat et les services de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations pour les réfugiés statutaires, les résidents de Terre Rouge. À Figeac elle intervient auprès de l’association REGAIN.

 

Le chiffre : 219

apprenants > 2018. C’est le nombre d’apprenants accueillis en 2018 contre 106 en 2017.

 
Marielle Merly La Dépêche

Lot. RERTR à Cahors, Figeac et Gourdon, un organisme de formation pas comme les autres

RERTR est à la fois centre de formation et de réinsertion par l’emploi. Implantée à Cahors, l’association agit désormais aussi à Figeac et Gourdon dans le Lot.

Les formatrices Valérie Prévot et Céline Gabet dans le centre de formation de RERTR à Terre-Rouge à Cahors dans le Lot.
Les formatrices Valérie Prévot et Céline Gabet dans le centre de formation de RERTR à Terre-Rouge à Cahors dans le Lot. (©Actu Lot)

Créée en 1991, l’association RERTR (Réseau d’entraide et de relations de Terre Rouge) de Cahors poursuit son développement sur tout le département du Lot. Son objectif est d’accueillir des personnes en difficultés d’apprentissage et de rendre le savoir accessible à tous, quel que soit son parcours. En 1991, l’atelier cuisine a d’abord été créé, suivi en 2011 de l’atelier épicerie (pour l’approvisionnement de l’épicerie sociale et solidaire de Sainte-Valérie) puis l’année 2015 voit la création de l’écoblanchisserie. Enfin, en 2017, l’organisme de formation s’est élargi. Aujourd’hui, il compte trois formatrices professionnelles : Valérie Prévot (plutôt sur Cahors), Céline Gabet (à Figeac et Cahors) et Alexia Anini (à Gourdon et Figeac), toutes les trois polyvalentes.

Trois formations

Car RERTR propose trois types de formations à son public. La première concerne les savoirs de base, comme le français ou les mathématiques, mais bien loin de leur forme scolaire. La volonté de l’association est de rendre les personnes autonomes dans leur vie privée comme professionnelle. Les savoirs enseignés sont donc appliqués au quotidien.

Autre type de formation, celle du Code de la route. « Nous ne nous substituons pas aux auto-écoles, précise Valérie Prévot, formatrice. Mais nous nous sommes rendu compte que la formation classique au Code n’est pas toujours adaptée ». Ainsi, les personnes pratiquant mal la langue française ou ne sachant pas la lire peuvent difficilement passer cet examen, alors qu’il n’y a aucun problème pour la conduite. Cette formation s’avère être une aide précieuse à la mobilité, car avoir un permis de conduire est indispensable pour rentrer sur le marché de l’emploi. Les personnes formées passent ensuite le Code en candidat libre.

La dernière formation est Français Langue étrangère (FLE), notamment à destination des demandeurs d’asile ou bien pour les réfugiés statutaires qui veulent aller plus loin dans l’apprentissage pour acquérir par exemple la lecture la langue et à terme trouver du travail. Ces ateliers FLE ont été ouverts un peu avant l’été à Figeac (depuis plus longtemps pour les réfugiés statutaires), dans les locaux de l’Astrolabe ou à destination des salariés de l’association Regain, et à la fin du mois de septembre 2019 à Gourdon, en partenariat avec la Mairie.

Groupes restreints

À chaque fois, les groupes sont très restreints pour des accompagnements vraiment personnalisés. Ainsi, s’ils sont une dizaine pour l’apprentissage du Code, ils ne dépassent pas un effectif de 6 personnes pour les autres ateliers. Et le nombre d’heures s’adapte en fonction des besoins et des attentes.

Ces formations ne sont pas uniquement à destination des personnes récemment arrivées en France. Elles rentrent également en compte dans la politique de la Ville de Cahors et touchent les habitants du quartier de Terre Rouge. Une initiation à l’informatique peut également être enseignée, toujours dans l’objectif de l’acquisition de l’autonomie, notamment pour la recherche de ses droits, les suivis administratifs…

Programme personnalisé

Ainsi, en tout, RERTR enregistre 219 apprenants. Toutes ces formations sont entièrement personnalisées. Avant le début du cursus, un rendez-vous est fixé afin de déterminer les besoins de la personne. « Chaque apprenant est au centre de son parcours, il faut qu’il soit partie prenante, acteur de sa formation » insiste Valérie Prévot. L’objectif est de dédramatiser, montrer qu’il ne s’agit pas d’un retour à l’école et qu’il n’y a aucun jugement.

Les personnes demandeuses d’une formation viennent directement s’adresser à RERTR, notamment lorsqu’elles sont du quartier de Terre-Rouge, mais peuvent également être envoyées par le CTSC, le centre social, Pôle Emploi ou encore les Missions locales. Pour l’enseignement du FLE, RERTR intervient surtout auprès des Cada (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) ou encore l’Office français d’immigration et d’intégration.

Vers l’emploi

Mais RERTR n’est pas un centre de formation classique. De nombreux salariés en contrat d’insertion dans l’association (dans un des trois ateliers de l’association : cuisine, épicerie ou blanchisserie) bénéficient de ces parcours de formation. Et vice-versa, plusieurs de ceux qui ont eu les formations sont ensuite embauchés dans un des ateliers de RERTR. Car l’objectif final reste avant tout de reprendre confiance et d’acquérir une autonomie afin de pouvoir s’insérer dans la société et dans le monde de l’emploi.