Figeac.Les gens du voyage refusent de quitter Panafé pour la Vinadie

Entre la ville, le Grand Figeac et les gens du voyage, le bras de fer se poursuit. Début juillet, les familles installées depuis près de dix ans pour la plupart sur l’aire d’accueil de la Vinadie avaient plié bagage et trouvé refuge, sans autorisation préalable, sur le stade communal de Panafé. La communauté soudée et solidaire avait pointé du doigt les conditions de vie trop difficiles endurées à la Vinadie. Malgré le nettoyage et les travaux réalisés par la collectivité durant l’été, les gens du voyage espèrent être relogés sur un terrain provisoire et lancent un appel aux élus. «On ne veut plus retourner à la Vinadie. C’est invivable. Il y a trop de mouches, les odeurs, le terrain en pente qui est dangereux», dénoncent les familles aujourd’hui sédentaires. L’aire de passage de la Vinadie ne semble en effet plus du tout adaptée à leurs besoins. Selon eux, elle affiche d’ailleurs presque complet. «Ici on est trop nombreux. On n’a pas assez de place là-bas. On est en tout treize caravanes, sans compter bientôt les caravanes de cuisine. On demande des terrains familiaux et, en attendant, un terrain provisoire», insistent les familles figeacoises mettant en avant leur attachement à la ville et le fait que leurs enfants y sont scolarisées.

Une situation bloquée

Vendredi, une réunion organisée par la ville et le Grand Figeac avec le centre intercommunal d’action social n’a pas permis de débloquer la situation. «Face à la demande du collège, des parents d’élèves et des riverains, l’occupation de Panafé doit cesser», indique dans un communiqué le Grand Figeac. Le stade de Panafé est en effet utilisé pendant l’année scolaire par les collégiens de Masbou. Plusieurs propositions pour encourager la réinstallation vers la Vinadie ont été faites par les collectivités comme la gratuité des fluides (eau et électricité) jusqu’en décembre ou encore une prime de rentrée exceptionnelle pour les enfants scolarisés. Toutes ont été refusées par les gens du voyage. «Ils ont voulu nous acheter, regrettent ces derniers. Nous ne retournerons pas à la Vinadie». Ils réitèrent leur demande de terrains provisoires puis familiaux : «Nous attendrons le temps qu’il faudra». Une nouvelle réunion est prévue le 10 octobre à la sous-préfecture de Figeac. En attendant, chacun campe sur ses positions. Les gens du voyage figeacois ne sont pas prêts à céder du terrain. La ville a prévenu qu’elle pourrait faire procéder à la demande d’expulsion du stade.

Audrey Lecomte La Dépêche