L’action du Département pour les personnes âgées

Vice-présidentes du conseil départemental, Maryse Maury et Nelly Ginestet ont en charge les solidarités humaines dans le Lot. La première s’occupe des Personnes âgées et handicapées; la seconde de l’action sociale et de la Lutte contre les exclusions. Elles répondent aux questions de La Dépêche.

Dans le cadre des solidarités départementales, vous avez en charge les personnes âgées. C’est une part importante du budget départemental ?

En 2017, notre budget consacré aux personnes âgées s’est élevé à 44,7 M€, traduisant ainsi notre engagement fort dans cette politique publique. La loi d’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV) de décembre 2015 est venue renforcer la place du Département sur le volet de la prise en charge de la dépendance.

Au département, conformément à notre projet de mandat et afin de répondre aux souhaits des personnes âgées, nous favorisons le maintien à domicile et optimisons l’ensemble des dispositifs qui y concourent. Il faut savoir que le départ de nos aînés en structure se fait à un âge de plus en plus avancé.

Dans le Lot, l’aide personnalisée à l’autonomie (APA) concerne 6 350 bénéficiaires dont 3 900 à domicile.

Les autres sont en EPHAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes âgées) ?

2 250 bénéficiaires de l’APA résident en EPHAD et 150 en petite structure (type foyer logements). C’est notre 2e axe de travail en faveur des personnes âgées : l’accompagnement des établissements pour répondre aux exigences de qualité de prise en charge des résidents tout en veillant à garantir leur accessibilité financière.

Comment est défini l’accès à l’APA ?

Suite au dépôt du dossier de demande d’APA, un travailleur social se rend au domicile de la personne âgée pour évaluer son niveau de dépendance et les besoins induits par la perte d’autonomie. Cette évaluation de la perte d’autonomie s’effectue selon les critères de la grille nationale AGGIR*.

Il manque des places en EPHAD dans le Lot ?

Nous disposons de 2 450 places en EPHAD réparties sur 36 établissements. Le Lot a une population de plus de 75 ans importante par rapport à la moyenne nationale, le bassin de Cahors n’est pas spécialement bien pourvu, il devrait pouvoir bénéficier de places complémentaires.

Vous avez également en charge le handicap. Quelle part représente-t-il ?

Le handicap fait également partie de nos priorités. 28,5 M€ lui sont dédiés à travers le soutien financier apporté au fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), l’accompagnement à un hébergement de qualité pour les résidents en structures et le financement des dispositifs participant au maintien à domicile des personnes handicapées.

De quelles structures disposez-vous ?

– Pour les adultes :

Un peu plus de 600 places ; 448 en foyer hébergement, 12 en accueil temporaire, 47 pour handicapés vieillissants (dont 20 médicalisées) et 106 places en service d’accompagnement vie sociale (dont 24 médicalisées).

– Pour les enfants :

273 places en établissements, 143 places d’accompagnement à domicile et 4 places en accueil temporaire.

21 personnes travaillent à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) sur 3 pôles distincts : 1 pôle adulte, un pôle enfant et un pôle pour la prestation compensatoire du handicap.

Comment s’opère le maintien à domicile des personnes handicapées ?

L’attribution des aides aux handicapés est gérée par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées), c’est le Département qui finance les aides attribuées. En 2016, 730 adultes ou enfants en ont bénéficié. Ce sont des aides financières personnalisées, humaines ou techniques, qui varient selon le handicap. Elles peuvent servir à l’appareillage d’un malentendant, à l’achat d’un fauteuil roulant, ou à l’accompagnement d’un jeune qui désire poursuive ses études…).

*AGGIR : Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources


Nelly Ginestet : «Une politique volontariste de l’insertion»

Les solidarités départementales comprennent également le volet de l’insertion, en quoi consiste votre charge ?

Au-delà du versement du RSA (revenu de solidarité active), nous conduisons une politique volontariste en faveur de l’insertion qui se traduit par le soutien et l’accompagnement des bénéficiaires. L’objectif est de les rapprocher autant que possible de l’emploi.

Pour le RSA, le département est l’intermédiaire de l’État ?

Nous sommes partenaire et contributeurs : sur 20 M€ alloués, le Lot participe à hauteur de 30 %.

Quelles sont les actions menées en faveur de la politique d’insertion ?

Plusieurs axes de travail nous permettent de coller aux besoins des bénéficiaires. Nous proposons des dispositifs différents selon les catégories de personnes (travailleurs indépendants, artistes, artisans d’art…). Un psychologue de l’insertion est également à leur disposition : il permet de dépasser les freins qui peuvent être liés à une appréhension (sur des problématiques familiales par exemple).

Nous proposons aussi des parcours de redynamisation où la prise en charge est à la fois collective et individuelle sur une durée de 6 mois. Là encore, parcours après parcours, on peut lever des freins (confiance, problématiques de santé…). Cette formule a été mise en place en 2016, et obtient de bons résultats.

Vous travaillez également en partenariat avec Pôle emploi : dans quel cadre ?

Pôle emploi se charge de l’accompagnement sur le volet professionnel (formation par exemple) tandis que nous complétons le dispositif avec un accompagnement social en lien avec ce projet (problèmes de mobilité, garde d’enfants…).

Les jeunes font l’objet d’un suivi particulier ?

Nous suivons 200 jeunes environ. Ils peuvent être associés au dispositif «garantie jeunes» dont le suivi est assuré par la Mission locale.

Les interventions peuvent se faire partout dans le département ?

Oui partout : la proximité est un élément indispensable. La réorganisation des solidarités a même été l’occasion d’accentuer cette proximité dans tout le département. On ne peut pas demander à un bénéficiaire de faire des kilomètres pour trouver des solutions à ses problèmes. Donc c’est nous qui nous rapprochons d’eux.