Le groupe Bigard reprend l’abattoir de Gramat

C’est la fin du suspense pour l’abattoir de Gramat. Ce lundi, le groupe Bigard a annoncé officiellement qu’il reprenait le site du Lot mais aussi celui de Tarbes, d’Auch, d’Anglet et de Mont-de-Marsan. Du côté de la Chambre d’agriculture du Lot, le président Christophe Canal confirme la nouvelle. « La décision a été prise vendredi par le tribunal. Le groupe Bigard gère l’abattoir depuis ce lundi matin », précise-t-il, souhaitant que l’entreprise tienne ses promesses. « Le groupe Bigard s’est engagé à garder l’abattoir et son personnel ,une centaine d’emplois ».

Pour rappel, le groupe Arcadie Sud-Ouest qui pilotait l’abattoir de Gramat mais aussi de nombreux sites dans le Sud-Ouest a fait savoir début juillet qu’il avait été placé en redressement judiciaire, conséquence de la crise du Covid-19. « La situation du Groupe Arcadie Sud-Ouest, déjà fragilisée par la baisse de la consommation de viande en France, s’est brusquement dégradée sous l’impact de la crise de la Covid-19 avec la fermeture des restaurants et l’arrêt de la restauration hors domicile », mentionnait alors le groupe dans un communiqué.

Hervé Destrel, le directeur de l’abattoir de Gramat est confiant : « Le groupe Bigard devient propriétaire, ça ne change rien pour notre établissement, c’est un groupe dynamique avec des projets pour l’agriculture départementale, des projets humains aussi et une structure d’entreprise clairement définie ». Il assure que l’ensemble des personnels titulaires sont « repris sans exception ».

Plus de 60 % des éleveurs du Lot livrent leurs bêtes à l’abattoir. « C’est un gros employeur ici, qui a un grand impact économique. L’abattoir représente près d’une centaine d’emplois et un débouché pour tous les agriculteurs », rappelle le maire de Gramat Michel Sylvestre.

« Compte tenu de la situation d’Arcadie Sud-Ouest, nous étions inquiets pour l’avenir de l’abattoir de Gramat. Il est indispensable à la filière ovine du Lot et notamment au label Agneau fermier du Quercy qui exige un abattage local. Les éleveurs craignaient donc de perdre ce label », déclare ce soir Serge Rigal, président du conseil départemental, pour qui c’est peut-être l’atout qui a fait toute la différence pour le Groupe Bigard, repreneur du site. « J’espère que leurs intentions sont sincères. Pour une structure comme Bigard, ce label peut être intéressant, lui permettre de valoriser un produit qu’il n’a pas dans sa gamme », suggère l’élu départemental, avec prudence malgré tout, rappelant au passage que « cet abattoir de Gramat était économiquement rentable ».

Manon Adoue et Caroline Peyronel La Dépêche