le mystérieux sarcophage cadurcien a-t-il livré tous ses secrets ?

« On voit encore la trace de la pelle sur le dessus », indique Rachel Amalric. Devant le couvercle du sarcophage découvert à Cahors en août 2019, la directrice du musée Henri-Martin s’enthousiasme à l’idée de le présenter aux visiteurs. Daté du VIIe siècle, cet imposant témoignage de l’histoire cadurcienne contenait les ossements d’une femme mérovingienne, âgée et de petite taille. La sépulture était enterrée au niveau du sol, pour être vue. « Les personnes pouvaient marcher sur sa tombe, un geste qui n’était pas une profanation », précise Rachel Amalric. Située à proximité de l’église Saint-Barthélemy et de l’emplacement probable d’un monastère fondé par l’évêque Didier de Cahors (600-655), la défunte aurait fait l’objet d’un culte.

« Sur la fonctionnalité du lieu, difficile d’aller plus loin sans une nouvelle fouille archéologique », explique Laurent Guyard, ancien responsable de la cellule départementale d’archéologie et toujours chargé des recherches. « Nous avons ici près de 50 cm de profondeur de sol mérovingien non bouleversé, ce qui est très rare en France », avait-il déclaré lors de la fabuleuse découverte.

Le vestige n’a pas encore livré tous ses secrets

Dans la salle du musée dédiée aux vestiges archéologiques, seul le couvercle de la pièce est présenté. « Si nous avions présenté l’ensemble de la sépulture, le sol du musée se serait effondré », ironise la directrice. La très lourde cuve en calcaire est donc restée dans les réserves du musée cadurcien.

Les ossements qu’elle contenait sont eux encore analysés. « L’étude anthropologique a été faite, mais les études scientifiques n’ont pas encore été menées à leur terme. Les ossements sont encore dans les locaux de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) de Marseille », développe Laurent Guyard. Une notice explicative des premiers éléments a été rédigée pour le musée Henri-Martin. Mais Julien Ollivier, ingénieur au service régional de l’archéologie d’Occitanie, l’avoue, « les recherches ont pris du retard, même si aucun délai n’avait été réellement fixé ». Après une étude approfondie et une datation au carbone 14, les ossements resteront conservés au service régional d’archéologie de Toulouse.

Roman Bouquet Littre                                                                                 La Dépêche du Midi