Les repas étudiants à un euro à Cahors; C’est bon
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Un euro : le prix d’un café ou d’une baguette. Et depuis le début du mois de mars, c’est aussi le coût d’un repas pour les étudiants à la demande du gouvernement pour lutter contre la précarité. À Cahors, le campus universitaire Maurice-Faure, délivre comme partout en France ces repas. « Ce dispositif est d’autant plus indispensable que l’on a remarqué, en novembre dernier, que sur les 1 000 étudiants inscrits à Cahors, 95 venaient chercher des denrées à l’aide alimentaire », explique Bernard Delpech, vice-président du Grand Cahors en charge de l’enseignement supérieur.
Alors pour lui, cette mesure « rend plus dignes les étudiants ». 93 repas à un euro ont été distribués la semaine du 8 mars, 223 repas la semaine du 15 mars et 250 repas sont déjà prévus pour cette semaine. Parmi les bénéficiaires, Hugo, 22 ans, est étudiant en BTS au Purple campus : « Je loue un appartement à 550 euros et vu que depuis la révision à la baisse des APL je suis privé de 306 euros, ce repas à un euro c’est une aubaine ».
Avant, il mangeait des pâtes tous les jours et était à découvert tous les mois. Maintenant, il mange plus équilibré et ne fait plus que les courses pour le week-end. « Je paie 10 euros de repas pour la semaine car je prends un menu le midi et un autre le soir, à ce prix-là c’est inespéré », souffle-t-il.
Un « léger surcoût » pour l’agglo
L’étudiant mange à sa faim : « Les repas sont corrects et plutôt bons ». Comme lui, Mathilde qui est inscrite en licence au lycée Saint-Etienne, est ravie. Elle qui est censée manger dans la cantine de son établissement préfère venir sur le campus profiter des repas à un euro : « C’est bien meilleur, ça me change du steak et de la purée tous les jours ». Chaque box est composée d’une entrée, d’un plat, d’un laitage, d’un fruit et d’un morceau de pain. Certains produits sont issus de la légumerie du Grand Cahors. Si le dispositif est financé par l’État, il a un coût pour les collectivités. Le Département et le Grand Cahors ont dû mettre la main à la poche : « Nous finançons les emballages, chaque carton nous coûte 0,50 centime et nous payons aussi les étiquettes allergènes, ça représente un léger surcoût mais on le fait car les étudiants sont les plus touchés par la précarité ».
Les repas doivent être réservés en ligne avant le mercredi soir pour la semaine suivante à l’adresse : bit.ly/resas-repas-etudiants.
« Bon et sain »
Jeudi midi, je déballe le contenu de la box : en entrée, une salade verte avec du thon, du maïs et des croûtons, en plat principal, une part de pizza aux chorizos, du fromage à tartiner, un morceau de pain et une compote. La salade est bonne, sans trop de vinaigrette, plutôt saine et équilibrée. La part de pizza n’est pas bien copieuse mais n’est pas trop grasse ni industrielle. Avec une tartine de fromage frais de chèvre et une compote, j’ai le sentiment d’être assez rassasiée. Mais est-ce le cas de tous les étudiants ? Pas sûre. Le menu du soir paraît en tout cas plus garni : poêlée de brocolis aux champignons et tortilla avec un kiwi, un laitage et un bout de pain. Verdict : un bon repas et donc un bon point de la rédaction pour le repas à un euro !
Les étudiants peuvent réserver leur repas ici: http://www.bit.ly/resas-repas-etudiants (avant le mercredi précédent)
Les repas sont sur réservation préalable (avant le mercredi précédent) qu’ils soient du centre universitaire Maurice-Faure ou non.
La ville de Cahors et le Grand Cahors proposent des petits contrats sur des temps partiels permettant d’accompagner le maximum d’étudiants. Il est possible de candidater via l’adresse http://www.bit.ly/formulaire-jobs-etudiants.
Cellule d’écoute psychologique. La Maison des adolescents (MDA) et les services jeunesse et Info jeunes de la ville de Cahors et du Grand Cahors ont élaboré une cellule d’écoute psychologique, via une ligne téléphonique (06 74 13 37 01), ouverte du lundi au vendredi, de 9 h à 22 h.
Portée par la MDA, elle proposera une écoute aux étudiants en lien avec les problèmes qu’ils rencontrent dus au contexte sanitaire. Selon leur profil, ils seront redirigés, soit vers un accompagnement personnalisé, soit vers des propositions d’activités, de rencontres organisées en petits collectifs afin de recréer du lien social.
Félicitations pour avoir recherché la qualité. « Ensemble pour mieux se nourrir » est une excellente enquête d’Alexis Jenni et Frédéric Denhez sur les projets solidaires et durables pour sortir de la précarité alimentaire.
c’est un tour de France des acteurs de l’aide alimentaire, où l’on peut découvrir les ressorts d’une solidarité à toute épreuve, mais aussi d’un véritable «business »pour certains. Ces rencontres sont relatées avec une profonde humanité sous la plume d’Alexis Jenni et elles sont étroitement mêlées aux analyses percutantes et très documentées de Frédéric Denhez..
extrait du livre