Extension de la carrière du Frau
L’extension de la carrière du Frau pourrait être déclarée Projet d’intérêt général
Appel à mobilisation samedi 11 juin. Un industriel qui se heurte à l’interdiction d’exploitation de carrière, sur une zone territoriale d’une commune, protégée par son plan local d’urbanisme (PLU), peut demander à l’Etat l’approbation d’un PIG (Projet d’intérêt général) et ainsi la Préfecture peut contraindre la dite commune à mettre son PLU en adéquation avec l’exploitation industrielle visée.
Face à la menace de PIG sur la Bouriane nous lançons un appel à manifester notre mécontentement et notre indignation devant la Préfecture du Lot – Place Chapou (Cathédrale) le samedi 11 Juin 2016 à 11h00
La coupe est pleine! Nous en avons assez des mauvaises manières des lobbies tout puissants et de ceux qui font leur lit !
D’un côté notre département, sa qualité de vie, ses paysages et son environnement pas encore trop dégradé, de l’autre une multinationale avide de profit, Imérys, qui exploite la carrière du Frau, massacre le paysage, pollue les cours d’eau et surtout la réserve aquifère d’eau pure que constitue le Frau, et détruit nos petites routes de campagne. Imérys lorgne maintenant avec insistance sur les Vergers à graines de Lavercantière et l’État semble très sensible à cet intérêt. Notre préfète, Madame Catherine Ferrier, pourrait bien signer avant son départ le « Projet d’Intérêt Général », ce qui permettrait alors à Imérys et aux quelques grands élus du Lot complices de faire taire la résistance des « Petits » Maires qui se battent encore bec et ongles, de nous amputer de notre libre arbitre et de notre volonté de gérer nos villages comme nous l’entendons en contraignant les communes à mettre en adéquation leurs documents d’urbanisme.
Retrouvons-nous samedi à Cahors devant la préfecture pour marquer notre refus devant cette méthode anti démocratique et d’exprimer notre mécontentement et notre indignation en tant que citoyens et élus responsables.
J’espère que vous répondrez favorablement à cette invitation pour la sauvegarde de notre magnifique cadre de vie.
Communiqué de l’APSMB (Association de Préservation des Sites Menacés en Bouriane)
Le FRAU est constitué essentiellement de sable, de galets et d’argile qui lui confèrent toute sa biodiversité et ce biotope si particuliers au milieu de l’océan de calcaire du Lot. De fait le sol ainsi constitué agit comme un filtre et alimente à longueur d’année de son eau d’une pureté incomparable le réseau aquifère de la Bouriane. L’engagement pour la protection de la ressource en eau était une évidence et reste une préoccupation majeure.
Pour son plus grand malheur la caractéristique de ce lieu extraordinaire : Le Quartz, contenu dans ses galets, fait l’objet des convoitises de la Société minière internationale DENAIN ANZIN MINÉRAUX qui dépose sa 1ère demande d’exploitation en 1997.
LES VERGERS A GRAINES DE LAVERCANTIERE
L’Etat depuis 40 ans a dépensé des sommes considérables pour la mise en place sur des domaines domaniaux et communaux 290 ha vergers à graines, dont 120ha sur la commune de Lavercantière (Pin Laricio, Douglas, Sylvestre, Mélèze…).
Un verger à graines est une plantation de clones ou de descendants d’arbres « plus », sélectionnés dans des peuplements naturels. Les arbres du verger fournissent ainsi des graines, dont la qualité génétique est améliorée, en quantité abondante et facilement récoltables
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https://www.blogdesbourians.fr/manifestation-a-cahors-pour-la-defense-du-frau/
Ils étaient hier à Cahors une bonne cinquantaine devant la préfecture du Lot (fermée pour travaux) afin de protester contre les projets d’agrandissement de la carrière d’Imérys, projets qui impacterait les vergers à graines du Frau à Lavercantière.
Les Bonnets rouges c’est en Bretagne, les «tee-shirts verts» c’est en Bouriane. Plus précisément dans la zone du Frau, sur la commune de Lavercantière où l’association de prévention des sites menacés en Bouriane (APSMB) mène campagne contre les projets d’agrandissement de la carrière exploitée par la société Imérys. Ils étaient une bonne cinquantaine hier, de toutes les générations à se rassembler et à chanter, devant la préfecture du Lot. Le bâtiment, même fermé pour cause de travaux, symbolise l’État dans le département. Au milieu du vert des protestataires, une écharpe tricolore, celle de Gilles Vilard, le maire de Lavercantière : «Les projets industriels d’Imérys nous inquiètent, on est là pour défendre les vergers à graines gérés par l’ONF. La zone a beau être un espace naturel sensible, la société veut développer ses activités et nous a demandé 17 hectares de plus».
Rémi de Bouteiller, le porte-parole de l’association APSMB, assure que les porteurs du projet auraient demandé à l’État «la conversion de leur projet industriel en projet d’intérêt général avec l’objectif de contourner le PLU». Rémi de Bouteiller d’ajouter : «La décision dépend de la préfète du Lot». Le tout nouveau président du Gadel qui était présent dans le rassemblement cadurcien, (Jacques Philbert a repris la présidence du Groupement des associations de défense de l’environnement du Lot après la démission de Michel Grinfeder) assure soutenir l’association locale : «Ne pas tenir compte de l’hostilité des populations et de la position des élus locaux, serait un acte anti démocratique». Jacques Philbert qui ne s’embarrasse pas de nuances dans ses propos est catégorique : «Cela reviendrait à un abus de pouvoir».
Dans la foule, des élus étaient venus soutenir les manifestants comme Marie Piqué, vice-présidente du conseil régional, ou Yannick Le Quentrec conseillère municipale («Cahors à gauche»). «On est vivant !», «on est chez nous !» scandaient hier les «tee-shirts verts» en brandissant l’étendard des «galets de la colère». Sur le Frau, la densité a beau n’être que de 2 habitants au km2 le sort des vergers à graines est devenu un sujet sensible en Bouriane où l’on a vu refleurir quelques slogans qui semblent avoir traversé l’histoire : «Gardarem lou Frau»…
Un grenier à graines et un laboratoire
Les vergers à graines couvrent une superficie de 120 ha sur la commune de Lavercantière. Il s’agit d’une plantation de clones ou de descendants d’arbres sélectionnés (pin laricio, douglas, sylvestre, mélèze). Cette opération a permis depuis 1970, de récolter 10 tonnes de graines améliorées correspondant à 150,000 ha de plantation en trente ans.
Les vergers à graines sont aussi une base de recherche et un laboratoire qui permettent ainsi de retrouver du pin sylvestre d’Haguenau disparu en Alsace mais bien présent dans le Lot à Lavercantière.
Jean-Michel Fabre La Dépêche