Myriam Anissimov, habitante des Arques s’exprime

Myriam Anissimov est toujours plongée dans son travail d’écriture, pour le plus grand plaisir de ses fidèles lecteurs. Cette biographe et romancière de talent — ses biographies consacrées à Primo Lévi, Romain Gary, Vassili Grossman font référence — vit aux Arques avec son compagnon, le musicien et chef d’orchestre de renom Gérard Wilgowicz. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, «Les Yeux bordés de reconnaissance», sorti le 2 mars aux éditions du Seuil, Myriam Anissimov, auteure de biographies qui font référence sur a bien voulu se confier à nous.

Comment résumer votre dernier ouvrage, «Les yeux bordés de reconnaissance» ?

Il s’agit de trois portraits qui ont comme lien profond la Shoah, qui a décimé une partie de ma famille. Je m’attache dans mon récit à décrire trois personnages complètement différents, mais dont la destinée a été quelque part conditionnée par la Seconde Guerre mondiale.

Le premier des trois personnages décrits a particulièrement marqué votre existence ?

En effet, il s’agit de Romain Kacew, alias Gary, alias Émile Ajar. Je l’ai rencontré vers la fin de sa vie. Un personnage fascinant, hors normes ! J’ai lui d’ailleurs déjà consacré plusieurs ouvrages : «Romain Gary, le Caméléon» (Denoël, 2004) et «Romain Gary, l’Enchanteur» (Textuel, 2010).

Quels sont les deux autres personnages du livre ?

Mon oncle Samuel Frocht, jeune musicien porté disparu à 17 ans à la frontière espagnole. Grâce à ma ténacité, j’ai appris qu’il était mort dans un camp d’extermination dont le directeur Frantz Strangl, responsable de 900 000 meurtres, faisait chanter des oies pour couvrir les cris des sacrifiés. Le 3e personnage du livre est le chef d’orchestre roumain Sergin Célibidache, un chef d’orchestre de génie.

Quels sont vos autres récits intimes ?

«Le Marida», «La soie et les cendres», «Dans la plus stricte intimité», «Sa majesté la mort», «Jours nocturnes». J’ai aussi écrit un ouvrage sur les puces de Saint-Ouen, «Le Bal des Puces» paru en 1985 chez Juliard. À l’époque j’y avais un stand de friperie.