Parents jugés défaillants condamnés à suivre un stage

En France, le stage de responsabilité parentale a été instauré en 2007, pour aider les parents jugés défaillants dans l’éducation de leurs enfants. Dans le Lot, une centaine de condamnés en ont déjà bénéficié. Une alternative mise en place par l’UNAF.

Depuis dix ans, les parents en infraction ont également leur stage en France. Dans le Lot, pour mettre en place cette alternative aux poursuites, le parquet de Cahors a signé en 2008 une convention avec l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), spécialisée dans l’action sociale auprès des familles. Depuis, une centaine de parents dits «défaillants» ont été condamnés par le Parquet à les effectuer, ou bien orientés par le SPIP (Services pénitentiaires insertion et probation). Une seule session se déroule tous les ans, pendant trois demi-journées.

Pas de profil-type

Cette alternative ne se positionne pas comme une réponse à tous les types de condamnation. «Les infractions les plus fréquentes sont la non-présentation de l’enfant dans le cadre d’une garde alternée ou encore le non-versement de la pension alimentaire. Les cas de violence sur enfants restent très rares», précise Joëlle Bleys, responsable la maison départementale des familles de l’UDAF. Quant au profil des personnes convoquées, il est variable. «Il faut bien comprendre qu’aucune zone géographique du Lot et aucune classe sociale professionnelle n’est épargnée parmi les stagiaires. Ils ont en général entre 30 et 50 ans et je dirais que 6 sur 10 sont des hommes», explique Daniel Carneiro directeur adjoint de l’UDAF du Lot. Les 130 € du stage sont à la charge du condamné uniquement si c’est une décision du Parquet.

Apporter des moyens

de réflexion

Chaque stage réunit une dizaine de parents. «Il y a toujours une ou deux personnes qui ne se présentent pas», ajoute Daniel Carneiro. Il y a trois demi-journées, menées par des professionnels. Tout d’abord un volet juridique avec un rappel à la loi des obligations parentales qu’elles soient économiques, sociales ou encore morales, puis un autre psychologique, sur le dysfonctionnement de la cellule familiale, et enfin sur les difficultés d’être parent. Joëlle Bleys précise : «Les modules sont interactifs, amènent des échanges sur les vécus et les problématiques personnelles rencontrées. L’important est déjà de verbaliser et de prendre du recul. Il faut comprendre pourquoi un conflit s’est installé dans la cellule familiale, surtout dans le couple, et apprendre à gérer les différents conflits».

«L’objectif, enchaîne le directeur, est de donner des billes pour avancer, mais aussi de les inciter à réfléchir sur la fonction éducative. Remettre du cadre là où il n’y en a plus, apporter des moyens de réflexion. Il restera toujours un travail de maturation individuel».


UDAF c’est quoi ?

L’Union Départementale des Associations Familiales est un organisme rattaché à la CAF (Caisse allocations familiales). Elle se spécialise dans l’action sociale auprès des familles. Dans le pôle enfance-famille, la Maison Départementale des Familles du Lot accompagne les familles à la parentalité et propose des services aux familles et des actions d’information et de prévention. Les services portés aux familles peuvent concerner des actions de prévention, des informations aux familles, des actions collectives…

Plus largement, l’UDAF a en charge la promotion, la défense et la représentation auprès des pouvoirs publics des intérêts de toutes les familles.