Reprise du bâtiment Manque de candidats qualifiés

Le bâtiment veut tourner définitivement la page de la crise. Les signes de reprise sont là, la croissance semble se dessiner mais les entreprises du BTP dans le Lot sont confrontées à une crise de la main-d’œuvre. C’est le diagnostic posé hier à Saint-Pierre-Lafeuille lors des tables rondes organisées par le Geiq et le FBTP46.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics, après avoir dû affronter une crise économique dont il se relève peu à peu, sera-t-il confronté à une crise de la main-d’œuvre ? Le nombre de postes non pourvus dans le BTP actuellement et qui devrait croître dans les mois à venir, commence à représenter une véritable inquiétude pour les chefs d’entreprise. Les tables rondes organisées hier à Saint-Pierre-Lafeuille à l’initiative de la Fédération départementale du BTP 46 présidée par Monique Montal et du Geiq BTP 46, ont montré que la profession et ses partenaires (Pôle emploi, la Direction du travail, la Mission locale, le département, le conseil régional) posent le même diagnostic. Le bâtiment, alors qu’il offre des opportunités dans des métiers de plus en plus qualifiés, attire peu de candidats. «Pôle emploi est arrivé avec des chiffres, explique Bruno Liscia, le directeur du Groupement d’employeurs. De 300 à 500 offres de postes ont été enregistrées, preuve du rebond d’activité dans le BTP lotois.»

L’orientation des publics — jeunes et demandeurs d’emploi — vers ces métiers qui ont considérablement évolué, se sont spécialisés dans la rénovation, la transition énergétique, est devenue un enjeu majeur ; cela aussi est ressorti des discussions. «Il s’agit, a expliqué Frédéric Foissac, le président du Geiq, de reconquérir les lycées, les collèges, de transmettre auprès des acteurs de l’orientation, des jeunes, de leurs parents, une autre image du bâtiment.»

Ce qui était vrai il y a trois ans, avec un secteur du BTP en souffrance, est en train de s’éloigner. Selon Bruno Liscia, «on entrerait dans un cycle de croissance». À la profession d’agir pour pallier ces difficultés de recrutement. C’est une des leçons de la rencontre d’hier.


Chiffres et tendances

Depuis 2008, le secteur du bâtiment et des travaux publics a perdu un millier de salariés. En 2016, on en comptait 2 766. La courbe se redresse au 1er trimestre 2017 avec 2 928 salariés enregistrés. Parmi les signes de reprise, l’un concerne les effectifs intérimaires qui ont fait une poussée au 4e trimestre 2016 avec 161 ETP. Le bâtiment emploie à une écrasante majorité des hommes (89 %), les femmes n’occupent que 11 % des postes. 24 % des entrants dans le métier ont moins de 25 ans.


Le Geiq BTP recrute

Le groupement des Employeurs lotois le dit et l’affiche : «Nous recrutons hommes, femmes». Pas moins de 48 postes sont à pourvoir sur l’ensemble du territoire départemental.

Dans le secteur du Gourdonnais, sont recherchés, 1 plaquiste, 1 plombier, 3 maçons, 1 menuisier, 1 frigoriste, 1 chauffagiste. Dans le Grand Cahors, les employeurs sont à la recherche de maçons (5), d’1 couvreur, de 2 conducteurs d’engins, d’1 chauffeur, 1 manœuvre, 2 peintres.

Dans le canton de Cère et Ségala, le Geiq recrute 4 menuisiers, 3 couvreurs, 2 charpentiers, 2 maçons, 3 manœuvres, 1 conducteur d’engins, 2 peintres, 1 manutentionnaire, 1 chaudronnier.

Enfin dans le Figeacois, les besoins portent sur un poste de maçon, 2 manœuvres, 1 monteur réseaux, 2 ouvriers TP, 1 chauffeur SPL, 1 mécanicien engins de chantier.

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