Dans la nuit du 4 août 1952 une famille anglaise est assassinée sur le bord d’une route des Alpes de Haute Provence où elle bivouaquait. Gaston Dominici propriétaire de la Grand’Terre à quelques mètres du crime va être accusé par deux de ses fils d’en être l’auteur.
Enfant de père inconnu, orphelin de mère célibataire , époux choisi par nécessité d’honneur et assassin par défaut (de mots ?), Gaston Dominici sera condamné à mort sans que sa culpabilité ait été prouvée. Jean Giono, qui assiste au procès dira :« Nous sommes dans un procès de mots… nous sommes dans un total malentendu de syntaxe…Tout accusé disposant d’un vocabulaire de deux mille mots serait sorti à peu près indemne de ce procès… »
Personnage exceptionnel par son assurance et son intelligence, Gaston Dominici parvient néanmoins à affronter dignement le tribunal, amusant même l’auditoire par l’impertinence de certaines réparties. Mais ce vieux paysan façonné par des codes étrangers au monde judiciaire, s’exprimant parfois dans sa langue naturelle, le provençal, ou dans un français qui n’en est que la traduction scolaire, pouvait-il gagner ce procès qui inspirera à Roland Barthes ces mots : « Nous sommes tous Dominici en puissance, non meurtriers, mais accusés privés de langage, ou pire, affublés, humiliés, condamnés sous celui de nos accusateurs » ? Pouvait-il échapper au poids des préjugés qui en découlent et qui vont en faire un bouc émissaire alors que l’on s’interroge encore aujourd’hui sur l’identité du vrai coupable ? L’instrumentalisation de la parole, le poids de l’incompréhension due aux décalages culturels et à ceux du langage n’orienteront-ils pas l’enquête et les débats sur ce coupable idéal pour forger l’intime conviction qui conduira au verdict ?
La pièce dit le drame de ce paysan provençal façonné par une langue et des codes étrangers au monde judiciaire à travers une confrontation dominée par l’incommunicabilité. Il ne s’agit pas ici de refaire le procès ni de prendre parti pour ou contre la culpabilité de l’accusé mais de porter un regard sur un homme et sur ce qui peut en faire un bouc émissaire : instrumentalisation de la parole, poids de l’incompréhension due aux décalages culturels et à ceux du langage qui orientent l’enquête sur un coupable idéal, celui dont on moquera le parler pour construire plus aisément l’intime conviction.
Vendredi 14 octobre 2016 à 20h45 à l’Ostal de Lavercantière Rampoux
Entrée: 10€ (gratuit moins de 12 ans)
Reservation : 05 65 41 53 21 – 06 20 52 73 90
MOI, GASTON DOMINICI, ASSASSIN PAR DÉFAUT (DE MOTS ?)
Une réflexion sur “ Théâtre: le 14 Octobre à l’Oustal Lavercantière Rampoux ”
Quelle chance d’avoir un spectacle d’une telle qualité dans nos campagnes. ça vaut la peine de se déplacer!
.
Les commentaires sont fermés.
1 er Avril : stage découverte des plantes sauvages
Au jardin Bourian à Degagnac ....
Commentaires les plus récents
Michel lundi, 27 mars 2023 à 07:34 dans Composter … prenons de bonnes habitudesOui une nouvelle règle mais encore des interrogations sur beaucoup de point comme par exemple les os, les coquilles d'huitres
Mathias jeudi, 23 mars 2023 à 21:17 dans Dans les grandes surfaces produits anti-inflationEt pourquoi pas imaginer un bus hebdomadaire par village pour aller faire ses courses ? Je suis pour la consommation
Mathias jeudi, 23 mars 2023 à 21:12 dans Le prix de nos déchetsUne idée pour que chacun aie une meilleure conscience de ses déchets: un stage obligatoire pour chaque citoyen dans un
L'épistole mardi, 21 mars 2023 à 13:16 dans Le prix de nos déchets"Encore beaucoup d’interrogations, de pédagogies, de dialogues pour que notre avenir et celle de nos poubelles soient meilleurs". Oui vous
Michel mardi, 21 mars 2023 à 09:13 dans Le prix de nos déchetsOui c'est une solution mais pas LA solution quand nous voyons déjà des sacs abandonnés aux pieds des bacs presque
Lazare GARCIN lundi, 20 mars 2023 à 10:51 dans Une enquête publique à Bellefont-La RauzeC'est tout à fait juste. L'occasion de donner son avis ou d'être réellement consulté est rare. L'enquête publique est une
jevouslis dimanche, 19 mars 2023 à 18:57 dans Brive n’est pas un terminusNous apprécions que TEPLG prenne la parole sur le Blog des Bourians. Une belle rencontre
jevouslis dimanche, 19 mars 2023 à 14:07 dans Une enquête publique à Bellefont-La RauzeLes demandes de participation se généralisent à tout niveau, même si le système est encore très imparfait, je crois qu'il
pachacaire jeudi, 16 mars 2023 à 16:08 dans Osons nous aussi !Les hommes sont les mêmes partout : les frontières ne figurent que dans nos âmes. Mais ne dis jamais à
Eloi jeudi, 16 mars 2023 à 15:38 dans Osons nous aussi !Espace de temps Espace administratif Espace d'attente Espace collaboratif Lieu d'échange Lieu de change Lieu d'identité Lieu fait palpiter Porte
Gabi mardi, 14 mars 2023 à 19:29 dans Osons nous aussi !La voie est libre, vous pouvez passer, devant vous regardez, Derrière c est terminé. Le cimetière aux croix levées, les
L'épistole mardi, 14 mars 2023 à 09:17 dans Osons nous aussi !"si vous écrivez des poèmes, et sur le thème du Printemps des poètes; venez les déclamer le vendredi 17 mars
Evelyne lundi, 13 mars 2023 à 20:50 dans Osons nous aussi !Le cri Il crie, Il crie sa rage, Sa colère qui le ronge, Sa colère qui le détruit … Le
Evelyne lundi, 13 mars 2023 à 20:45 dans Osons nous aussi !Un sursaut, un envol, Flèche gonflée de sang, Longues nuits à tâtons En vue du seul instant ! FRANÇOIS CHENG
Annie DECUPPER lundi, 13 mars 2023 à 17:29 dans Osons nous aussi !si vous écrivez des poèmes, et sur le thème du Printemps des poètes; venez les déclamer le vendredi 17 mars
colette brogniart lundi, 13 mars 2023 à 10:42 dans Osons nous aussi !Je suis bien aise que mon poème "Frontières" (thème imposé par le printemps des poètes 2023) ait provoqué, via Osons,
Quelle chance d’avoir un spectacle d’une telle qualité dans nos campagnes. ça vaut la peine de se déplacer!

.