Tout savoir sur le fonctionnement du CADA de Souillac

Aucun migrant économique n’est accueilli par le CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile). Seront accueillis des adultes célibataires, mais aussi des familles avec enfants.

C’était jeudi 25 janvier à la salle Du Bellay, que Mme Jallais, adjointe aux affaires sociales de la ville de Souillac organisait une réunion d’information sur le CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) officiellement ouvert à Souillac depuis le 1er janvier. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait du monde, au moins 40 personnes réparties en 2 catégories.

Les donneurs d’information d’une part avec à leur tête, M. Lacouture, directeur du cabinet de M. le Préfet et coordinateur de l’accueil des réfugiés, M. Gauthier, secrétaire général de la sous-préfecture de Gourdon, Mme Camsusou-Laduguie du service hébergement, logement et protection des personnes vulnérables à la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), Mme Kervegan de la DDSCPP, Mme Stoullig Gerschel, Présidente de l’association « Lot pour toits », M. Brahmi, directeur de l’association « Lot pour toits », M. Roulet, conseiller pédagogique, Mme Magot et M. Da Cruz, enseignants Français Langue Etrangère (FLE), M. Boye, adjoint aux affaires sociales de la ville de Gourdon, Mme Benjamin, chef de service territorial des solidarités, M. Laurent Malien, Directeur de Lot habitat, sans oublier bien sûr, M. Sanfourche, maire de Souillac.

De l’autre côté, il y avait les « demandeurs » d’information, à commencer par un nombre important de conseillers municipaux de la majorité mais aussi de l’opposition, la directrice du collège, et de nombreuses associations, Restaurants du Cœur, Secours populaire, Croix-Rouge, « Le pied à l’étrier », l’école de danse, Souillac en Scène, la police municipale, l’ADMR, et deux médecins… Pardon pour ceux que je ne citerai pas…

Répondre aux interrogations sur le CADA

L’objectif de la réunion était fort simple : Expliquer le fonctionnement du CADA, répondre aux interrogations que son ouverture peut susciter sans oublier l’appel aux associations pour favoriser un meilleur accueil aux demandeurs d’asiles.

Sur le CADA, il sera dirigé par l’association « Lot pour toits » qui a déjà en charge le CADA de Gourdon (40 places), association départementale créée en 1968 et disposant d’une véritable expertise en matière d’insertion. Souillac, par sa tradition d’accueil, a répondu favorablement aux services de la préfecture pour accueillir le 4e site CADA du Lot (après ceux de Figeac, Cahors et Gourdon). Il devrait accueillir jusqu’à 29 personnes.

Toutes ces personnes sont demandeurs d’asile pour motif politique. Aucun migrant économique n’est accueilli par le CADA. Seront accueillis des adultes célibataires, mais aussi des familles avec enfants. En revanche, les mineurs isolés ne sont pas gérés par le CADA. On ne sait jamais par avance qui sera reçu, ni à quel rythme. La répartition se fait au niveau national.

Les logements qui seront mis à disposition des migrants sont principalement ceux de Lot Habitat, éparpillés dans tout Souillac, pour éviter toute forme de ghetto, et permettre une meilleure intégration des demandeurs.

Le siège du CADA à Souillac, sera situé rue de la Frégière.

Concernant les demandeurs d’asile, la prise en charge se fait pendant la période de demande d’asile politique. Le traitement des dossiers peut aller jusqu’à 6 mois avant qu’une décision soit prise sur le sort des demandeurs. En cas de refus, les demandeurs ont droit de faire appel. À l’issue de l’appel, les demandeurs disposeront soit d’une carte de séjour, soit d’un délai de 30 jours pour rentrer dans leur pays (ou renvoi par contrainte forcée après ce délai).

Une indemnité mensuelle, prise en charge par l’état, est versée aux demandeurs d’asile pour leur subsistance alimentaire. Elle varie selon le nombre de membres dans une famille. De 6,80 € par jour pour une personne seule à 37,40 € pour une famille de 10 personnes.

Un outil d’accompagnement

Le CADA accompagne les migrants dans leurs démarches administratives pour la demande d’asile, dans la formation à la langue française, et dans leur intégration à la vie de la population pour le temps de la demande.

Il est évident que les associations ont un rôle important à jouer pour favoriser cet accueil, mais tout en restant dans un cadre précis, ce qu’a rappelé M. Brahmi qui ne s’attendait pas à devoir gérer un excès de solidarité à l’ouverture du CADA de Gourdon. « Lot pour toits » rencontrera les associations au fur et à mesure pour envisager la meilleure façon d’accueillir ces personnes.

M. Boyer, adjoint à la solidarité de Gourdon, a témoigné du bon fonctionnement du CADA dans sa ville, et de l’absence de troubles (ce qui paraît logique).

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les réfugiés demandeurs d’asile, n’ont pas forcément vocation à rester sur Souillac, soit parce que leur demande aurait été rejetée, soit parce qu’ils souhaiteraient s’installer ailleurs en France, ou en Europe (zone Schengen), en cas d’obtention d’une carte de séjour. Il n’en convient pas moins de la nécessité de bien les accueillir et leur offrir une période de tranquillité d’esprit…

Pour les Souillagais, c’est une chance d’ouvrir les yeux sur d’autres cultures et sur certaines réalités du monde qui nous entoure. Sans préjugé.

CLAUDE RABUTEAU La Vie Quercynoise