Une campagne pour débusquer le radon, un gaz naturel dangereux

radon2Le radon est le 2e facteur de cancer du poumon en France. On lui attribue quelque 3 000 morts par an. Hélas ce gaz est présent naturellement, et sur certains territoires plus que d’autres. D’où la campagne d’information et de mesure de l’ARS dans le Lot.

Le radon est un locataire invisible et inodore qui pourrait bien séjourner à votre insu dans votre maison. L’ARS, Agence régionale de santé, lance ainsi sa campagne d’information auprès de la population lotoise sur ce gaz potentiellement dangereux. La 6e et dernière réunion publique se tiendra ce jeudi, à Figeac, à 20 h 30, salle de la mairie. Sont principalement concernés les habitants du Ségala lotois, ou des secteurs géographiques proches, et ceux en zones de montagne.

L’association VITES, Vivre travailler et exister en Ségala, présidée par Pierre Gouzou, est partie prenante de cette démarche de l’ARS, tout comme la communauté de communes du Grand Figeac à travers son Contrat local de santé.

Pour Benoît Joseph, responsable santé et environnement à la délégation Lotoise de l’ARS, cette action vise un double objectif : «à titre individuel, il s’agit de permettre aux gens de connaître leur exposition au radon ; à titre collectif, que l’ensemble des mesures effectuées par chacun viennent étayer la carte réalisée par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), s’appuyant sur les données géologiques de nos territoires». «Car, dit-il, le radon est le 2e facteur de cancer du poumon en France, après le tabagisme».

L’association VITES, soutenue par Le Gadel (Fédération agréée au titre de la protection de l’environnement), est à l’initiative de cette sensibilisation au radon, comme l’explique Patrick Quemper, membre actif. «Notre association a été créée en 1979, au moment où la Cogema prospectait sur le Ségala pour trouver des mines d’uranium. Leur projet n’a pas vu le jour. Mais nous avons eu connaissance de l’existence d’anciennes mines. Nous avons fait des recherches et les avons retrouvées. De là, on s’est intéressé au radon, gaz résultant de la désintégration de l’uranium et du radium. Dans le Lot, les relevés donnent une moyenne de 90 Becquerels/m3, or c’est au niveau de 100 Bq/m3 qu’on est classé département prioritaire. Nous avons effectué deux campagnes de mesures, dans certaines maisons du Ségala l’exposition au radon a atteint jusqu’à 1 000 Bq/m3. Nous avons fait remonter notre dossier…».

Et, l’ARS en a tenu compte, décidant d’engager cette action de prévention.


500 dosimètres seront distribués par l’ARS

Lors de ces réunions publiques, l’ARS distribue des kits avec un dosimètre, afin que des relevés précis puissent être établis et analysés par un laboratoire, gratuitement. Ce sont 500 kits qui peuvent être obtenus lors des réunions ou sur demande auprès de l’ARS du Lot au 05 81 62 56 08.

Le dosimètre est installé durant deux mois dans l’habitation, avant d’être retourné à un laboratoire d’expertise radioactive qui analysera les résultats, et formulera quelques recommandations. La première précaution étant de bien ventiler sa maison pour éviter l’accumulation de radon.