Aérofonctions se donne les moyens de réussir

C’est à côté de l’autoclave installé en 2006 que le nouvel équipement aux dimensions bien plus généreuses a pris place depuis quelques semaines, à Aérofonctions. «Sa mise en fonctionnement est imminente, annonce Jean-Pierre Lamamy, le P.-D.G. de l’entreprise de sous-traitance aéronautique, en présentant cet autoclave flambant neuf de 2,5 m de diamètre et de 5 mètres de long, doté d’un pilotage ultra-performant.

Par cet investissement, l’entreprise installée à Quercypôle entend bien réaffirmer sa présence sur un marché de l’aéronautique très contrasté.

«Nous n’avons perdu aucun de nos contrats sur les programmes traditionnels, mais ils sont en nets ralentissements, nous en subissons donc les baisses. Ce contexte général de l’aéronautique impacte tout le monde, d’autant qu’il n’y a pas non plus de programme en développement à venir. Le secteur de l’hélicoptère est lui aussi très difficile. Depuis la crise de 2008, le marché est atone», reconnaît Jean-Pierre Lamamy qui précise que la situation est identique pour tous ses concurrents, se voulant malgré tout optimiste pour son activité puisque dit-il «nous voulons prendre de nouveaux marchés, pour compenser ces baisses, en valorisant un positionnement performance, qualité, rapidité et coût qui fasse la différence auprès de nos clients».

L’acquisition de cet autoclave sera donc un atout indéniable. «Il nous permet de rentrer plus d’équipements et d’outillages, tels les spinners de l’A400M (capot d’hélice), les coques de siège de classe affaires, etc. C’est d’ailleurs sur cette dernière production que nous misons pour gagner davantage d’activité», poursuit le chef d’entreprise qui suite au ralentissement des marchés n’a pas renouvelé les contrats temporaires (intérimaires et CDD). Aérofonctions maintient donc son effectif à 62 salariés en CDI.

L’entreprise aéronautique s’intéresse aussi à des possibilités de diversification, avec Nexter notamment sur du terrestre militaire, mais n’en divulguera pas plus. Elle ne communiquera pas non plus sur des contrats potentiels à venir, où les discussions sont en cours. «Nous sommes tenus par une clause de confidentialité imposée par nos clients», prévient le chef d’entreprise.

Aérofonctions s’est engagée dans le plan Ambition PME/ETI

L’État et le Gifas (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) ont engagé cette initiative 100 % aéronautique, afin d’être accélérateur de développement. «Nous avons bénéficié d’un audit-diagnostic stratégique qui vient de s’achever cette semaine, avec des experts missionnés par la Bpifrance (Banque publique d’investissement). Puis, nous participerons à des formations dirigeants à HEC, suivra un accompagnement sur un ou deux axes stratégiques identifiés pour notre entreprise, le tout bénéficiant d’un mentorat avec un grand chef d’entreprise pour échanger et discuter».

Cette démarche concerne 60 entreprises et durera 18 mois. À Aérofonctions, on avait déjà pris les devants en impulsant un plan interne «Perf & Co», qui signifie performance collective, avec le soutien d’un consultant pour réviser les outils et rituels de pilotage d’atelier, basculer en flux de production continue et non plus planifié, pour s’adapter toujours plus rapidement à la demande des clients.

«Nous avons également mis en place depuis 6 mois l’autonomisation : nous décentralisons auprès des opérateurs des initiatives qu’ils jugent intéressantes à mettre en œuvre. Un travail en groupe coordonne la réflexion et permet de tester le rapport gain/coût et donc de déterminer la pertinence de leur idée», détaille Jean-Pierre Lamamy, avec en ligne de mire aussi la diminution de la pénibilité de certaines tâches.