Diagnostic du cœur de ville figeacois

Figeac fait partie des 222 villes sélectionnées au niveau national pour bénéficier du programme Action cœur de ville. La sous-préfecture lotoise de 10 000 habitants fait figure d’exception à plus d’un titre dans ce plan national dont l’objectif est de soutenir la revitalisation des centres des villes moyennes qui se vident de leurs habitants et de leurs commerces. À Figeac, une étude stratégique confiée à deux cabinets indépendants AID Observatoire et Iter sur les commerces et les mobilités dresse un état des lieux plutôt positif. Avant un ultime séminaire prévu le 4 mars qui permettra de faire des propositions d’actions, Arnaud Ernst, directeur associé d’AID, revient sur les principaux enseignements du diagnostic figeacois.

 

Comment avez-vous été amené à travailler sur Figeac ?

 

La ville a lancé une consultation pour être accompagnée sur les thèmes du commerce et de la mobilité. C’est une logique de mise en perspective. Quand on a répondu à l’appel d’offres, notre méthode a été de mener un certain nombre d’investigations. On a fait de l’analyse urbaine, mené une véritable expérience client sur la zone de chalandise et exploité des données qui existaient. Nous travaillons sur une trentaine de villes dans toute la France.

Comment se porte le cœur commercial de la ville ?

Globalement Figeac est plutôt une bonne surprise pour nous à plusieurs titres. On voit beaucoup d’atouts dans cette ville, même s’il y a quelques menaces à prendre en compte. Le secteur est un peu isolé. Cet isolement est compensé par le fait qu’on a un vrai attrait industriel et de l’emploi. C’est plutôt une chance pour le commerce. L’évasion des consommateurs est très mesurée sinon vers les pôles secondaires. Il y a de l’offre à Figeac dont on n’a pas à rougir globalement. Le 2e atout identifié est la très forte attractivité économique et touristique. C’est une petite ville avec des retraités mais aussi des jeunes actifs, des cadres qui bossent dans l’aéronautique et qui viennent dans la ville centre.

Quel diagnostic avez-vous dressé ?

On a un centre-ville très léché, des rues piétonnes, une signalétique soignée, des petites façades rénovées, du mobilier urbain. Le centre-ville a déjà été traité. On voit bien que l’ancien maire, président de la Région, a régulièrement pointé toutes les politiques publiques. On vit une expérience client sympa qu’on ne trouve pas dans une ville de 10 000 habitants avec même une navette gratuite en centre-ville. On a quand même trois librairies, un musée Champollion et un environnement urbain très qualitatif et en parallèle le développement très mesuré des zones commerciales. C’est un débat partout ailleurs. La halle est aussi clairement une forte attractivité. L’importance du marché est toujours revenue dans nos enquêtes : les gens ont ancré leurs habitudes de consommation.

Quelle est la situation des commerces ?

À Figeac, on a gardé des raisons de fréquenter le centre-ville : venir faire des papiers, se faire soigner et donc profiter d’une jolie vitrine… On voit beaucoup de villes aujourd’hui où on peut éviter d’y passer pour faire du shopping, se cultiver, se détendre… Toutes ces fonctions se sont évadées des centres-villes volontairement ou involontairement : on peut prendre l’exemple des multiplexes. À Villefranche par exemple, on a 40 % de logements vides dans la bastide. Ce n’est pas le cas à Figeac. Côté commerces, sur les 280 boutiques, le taux de vacances à Figeac est de 11 à 12 % (15 % au niveau national). On a deux points noirs en fait : deux rues qui ne sont quasiment plus des rues commerciales la rue des Maquisards et la rue Emile Zola. Il faut avoir une démarche proactive et évoluer vers des bureaux, des lieux de coworking, des cabinets ou des locaux pour les vélos…

Sur quelles priorités porte votre plan d’action ?

À Figeac, on ne peut pas parler de revitalisation. On est plutôt sur des réglages car beaucoup de choses sont engagées. Quelques pistes sont à explorer notamment les loyers qui sont trop élevés pour les locaux commerciaux, l’e-commerce qui va continuer à grignoter et le problème de l’accessibilité et du stationnement.

Il y a des solutions à mettre en place avec par exemple un affichage dynamique. Il faut faire attention aussi au développement de la zone du Couquet. Et puis proposer un parcours immobilier pour ceux qui ont envie de s’installer avec des boutiques à tester pendant deux ans. Enfin c’est aussi aux commerçants de s’organiser eux-mêmes sur leurs ouvertures et leurs horaires. A Figeac, l’association des commerçants est très dynamique.

Dotation d’équipement des territoires ruraux – DETR

Les petites communes de moins de 10.000 habitants ne peuvent profiter du dispositif Coeur de Ville réservé aux villes moyennes, elles peuvent cependant obtenir des subventions grâce à d’autres dispositifs le DETR notamment

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