Immobilier: la campagne attire une nouvelle clientèle.

Les agents immobiliers sont unanimes : le Lot attire. Au rythme des confinements et des déconfinements, la demande fleurit. Si la crise sanitaire a eu un impact sur le marché immobilier dans le département, celui-ci est positif. « Les gens ont envie de campagne, de vert, de quiétude », assure Clarisse Boussac de Bouriane Immobilier à Gourdon. Des critères qu’ils trouvent assurément ici. Mais qui sont ces aspirants Lotois ? Quel genre de biens viennent-ils chercher dans le Lot ? Et surtout, cette nouvelle demande ne fait-elle pas augmenter les prix ?

« Nos clients viennent souvent des grandes villes. Ils ont vendu leurs biens et veulent trouver leur résidence principale en campagne. Ce sont souvent des gens venus en vacances ici et qui sont tombés amoureux du coin », constate Clarisse Boussac. Un profil qui ne fait pas l’unanimité pourtant. Ainsi, à l’agence Pierre et Soleil en Quercy, à Vers, les clients sont souvent déjà Lotois. « Cahors est devenu trop cher à cause des taxes. Désormais, les jeunes couples préfèrent s’installer à l’extérieur de la ville », souligne Françoise Kalouspchi.

Des maisons avec terrain, isolées mais proches des commerces

Bâtis en pierres, avec du caractère, si possible à rénover, d’un côté, maisons de plain-pied, plus contemporaines et confortables de l’autre. Telles sont les deux tendances immobilières du moment. Mais quelle que soit la préférence architecturale, tous, ou presque, veulent du terrain, quitte à tomber dans le paradoxe. « 4, 5, 10, parfois même 20 hectares… Les gens veulent être à la fois isolés et proches des commerces », soupire Laurence Duffour, directrice d’Art et Maisons à Figeac.

« Il y a d’avantage de personnes qui cherchent un terrain où construire, mais c’est difficile de les contenter. À cause du PLUi, les zones constructibles sont de plus en plus réduites », ajoute Françoise Kalouspchi. La vallée du Célé et du Lot ou le parc naturel régional sont particulièrement prisés par les nouveaux arrivants. Un critère qui n’arrange pas toujours les agences immobilières. « Ce sont aussi les zones les plus dépeuplées et les plus sauvages du Lot, là où il y a le moins de commerces et de villages achalandés. De telles offres se font rares », précise l’agente immobilière de Vers. Enfin, les gîtes et chambres d’hôtes sont également très recherchés.

Pour l’heure, et bien que la demande surpasse l’offre, les prix restent stables. « Certes les budgets ont augmenté car il y a plus de Parisiens. En revanche, les prix n’augmentent pas car nous traversons une crise économique en parallèle. Il y a beaucoup d’offres, mais des offres très réfléchies : les gens font attention au moindre détail », explique Laurence Duffour. Sans compter que les offres ne se concluent pas toujours par des ventes. « Après chaque confinement, il y a une avalanche de demandes : les gens désirent bouger. Mais, une fois sur le terrain, ils se rendent compte de la réalité de la vie à la campagne ».

Visites : pour les résidences principales seulement

« Je suis dans l’immobilier depuis 15 ans, et je n’ai jamais connu une période comme celle-ci. À l’agence, la cadence est très soutenue ». Clarisse Boussac est formelle : l’activité immobilière est florissante. Et ce même si les agences sont actuellement fermées. Tout se passe en télétravail, seules les visites pour les résidences principales sont autorisées. En revanche, celles pour les résidences secondaires sont interdites jusqu’à la fin du confinement. Une clientèle en moins qui ne semble pas impacter négativement le marché.

Caroline Peyronel La Dépêche